mardi 25 décembre 2012

Joyeuses fêtes et bonne année de la part de la FÉÉCUM

En espérant que vous aurez un bon semestre d'hiver productif. Avant de mettre la main à la pâte, pourquoi ne pas vous divertir aux activités organisées dans le cadre du Carnaval d'hiver? Survivor Le Coude! Des spectacles bon marché au Coude! L'improvisathon de la Licum! Le « Game Show » musical de la Coupe FÉÉCUM!

On se voit là!

mercredi 19 décembre 2012

Un CO2mbustible de fossiles

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Il y a quelque temps je vous parlais des mythes et réalités de l’énergie nucléaire, en accompagnant ma chronique d’une mise à jour sur la place du charbon dans l’industrie énergétique.

Le Devoir publie aujourd’hui un article (le Devoir) portant sur un nouveau rapport de la World Resources Institute (WRI), qui présente un portrait encore plus inquiétant que celui de l’an dernier. En effet il est à prévoir que, d’ici 2017, la consommation mondiale de charbon – le combustible le plus polluant qui soit – égalera celle de pétrole, à environ 4,4 milliards de tonnes annuellement.

La recrudescence du charbon dans le domaine énergétique est principalement imputable à la Chine qui produit 70% de son électricité par cette voie. La WRI prévoit que la Chine consommera 50% du charbon mondial d’ici 2014 (le pays dépasse en 2012 la barre des 46%) ; l’Inde et les États-Unis complètent ce triste podium, venant respectivement au second et au troisième rang de la consommation mondiale actuelle de charbon.

Le charbon compte déjà pour 44% des émissions actuelles de CO2 dans le secteur énergétique. Et avec l’ajout prévu de 1200 centrales au charbon au cours des prochaines années, cela représente des émissions supplémentaires équivalentes à toute la production chinoise en 2012…

Il y a de quoi s’alarmer. De plus, je vous le rappelle, le Canada est devenu la première nation à se retirer officiellement de l’entente du protocole de Kyoto (la Presse). N’ayant jamais pu atteindre les objectifs fixés en termes de réduction des émissions de polluants, et avec une économie qui repose largement sur l’industrie pétrolière (et particulièrement sur les très polluants sables bitumineux), Harper a choisi de quitter l’entente.

On veut du vert, mais juste en billets, ici au Canada.

lundi 17 décembre 2012

Étudimmigrer au Canada (part deux)

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

Comme sur commande, Statistique Canada a fait paraître aujourd’hui de l’information directement pertinente à un article publié hier… !

L’Étude sur les immigrants sur le marché du travail canadien, de 2008 à 2011 (Statistique Canada) examine la situation des immigrants âgés de 25 à 54 ans (groupe principal d’âge actif) vis-à-vis l’emploi partout au pays.

De manière générale, le taux d’emploi des immigrants au Canada a augmenté de 4,3% entre 2010 et 2011 : précisons cependant que cette croissance s’observe d’abord chez les immigrants établis ici depuis plus de 10 ans. À l’opposé, on remarque peu ou pas de croissance du taux d’emploi chez les travailleurs originaires du Canada durant cette même période.

En 2011, le taux d’emploi des immigrants était de 75,6%, contre 82,9% pour les travailleurs canadiens. Décliné entre immigrants de longue date (10 ans et plus) et nouveaux arrivants (moins de 5 ans) le taux était, respectivement, de 79,8% et de 63,5%. On voit à quel point l’accès à l’emploi est relié à la durée d’établissement (on parle quand même d’une variance de 16,3% entre ces deux catégories d’immigrants), ce qui ajoute de la crédibilité aux allégations récentes qu’il est plus difficile pour les nouveaux arrivants de trouver un emploi que pour les Canadiens.

Au N-B, chez les immigrants âgés de 25 à 54 ans, la tendance se maintient : en 2011, les immigrants ici depuis moins de 5 ans affichaient un taux d’emploi de 69,8%, alors que ceux ici depuis entre 5 et 10 ans avaient un meilleur sort à 85% et que ceux ici depuis plus de 10 ans étaient employés à 84,7% (CANSIM). Une variance de 15,2% est observée entre les immigrants ici depuis moins de 5 ans, et ceux ici depuis 5 ans et plus. Quand je vous disais que les contacts étaient importants pour accéder à l’emploi…

Ça nous démontre également que les chances d’accéder à un emploi immédiatement après la fin d’un baccalauréat sont plus minces, qu’on soit immigrant ou non. Chez les 15 ans et plus (ce qui inclut l’âge universitaire), le taux d’emploi sous la barre des 5 ans au pays est de 58,7%. C’est en effet pire chez les Canadiens d’origine, qui affichent un taux d’emploi de 56,9%. L’amélioration du taux passé l’âge de 25 ans est par contre plus significative pour les Canadiens d’origine que les immigrants de courte date, augmentant de 21,7%, contre une amélioration de 11,1% (CANSIM). Il reste que nous parlons ici de taux, et pas de nombres d’emplois.

La majorité de la hausse du taux d’emploi tire en fait ses origines en Colombie-Britannique et dans les provinces des Prairies. 31% de la population active immigrante du pays habite ces régions, et la croissance de leur taux d’emploi y a été de 53%. Ce taux a notamment doublé en Saskatchewan entre 2008 et 2011, atteignant 77%. Au Manitoba, il est aujourd’hui de 82,5%.
Ce que ce tableau nous révèle quant à la situation dans les provinces de l’Atlantique, c’est que la variance entre le taux d’emploi des immigrants et de la population originaire du Canada est très minime : 77,4% chez les immigrants et 78,2% chez les Canadiens d’origine. Ce taux n’est pas décliné entre immigrants de longue date et nouveaux arrivants, par contre ; on s’imagine sans peine que la tendance canadienne soit reproduite ici, c’est-à-dire qu’un écart significatif les sépare.

D’autres écarts sont également observables à travers le pays : les immigrants établis au Canada depuis plus de 10 ans affichaient en 2011 un taux d’emploi de 83% (contre 85,5% chez les hommes nés au Canada, contre 75,7% chez ceux arrivés depuis moins de 5 ans. Chez les femmes, celles établies ici depuis plus de 10 ans ont un taux d’emploi de 68,8% (les Canadiennes d’origine ayant un taux d’emploi de 80,3%), et les immigrantes plus récentes (moins de 5 ans) avaient un taux d’emploi de 52,5%.

Ainsi donc, il persiste peut-être un certain racisme dans l’accès à l’emploi au Canada, mais qui fait surtout sentir ses effets pour les nouveaux arrivants, et plus que tout pour les femmes. Les hommes, et encore plus ceux établis ici depuis plus de 10 ans, jouissent d’un taux d’emploi semblable aux hommes nés au Canada.
Pour ce qui est de l’impact de la région d’origine des immigrants sur leur taux d’emploi, on constate aisément que les travailleurs d’origine africaine sont les plus défavorisés, à environ 70%. Les immigrants d’origine européenne, pour leur part, démontre la même tendance à l’emploi que la population canadienne. Est-ce une question de couleur ? De religion ? Tristement, cela va dans le sens des propos de Benoit André (CAFI), qui affirme que l’obtention d’un emploi ici sera toujours plus difficile, à CV égal, pour un Noir que pour un Blanc. 13% à 14% plus difficile, précisément.

Ça donne à réfléchir !

dimanche 16 décembre 2012

Revue de presse du 10 au 14 décembre

Cette semaine les médias universitaires ont présenté donné leur acompte de la réunion publique tenue vendredi dernier au Coude, relativement à la question de la recommandation de la FÉÉCUM faite au gouvernement sur une entente pluriannuelle de financement (Le Front et Le Front). On en apprend un peu plus sur la divergence d’opinions qui a donnée naissance au débat, et sur les arguments qui ont été mis de l’avant en faveur de la FÉÉCUM et en faveur de l’opposition à la recommandation.


Le tout s’est terminé de belle manière, grâce en partie aux talents de médiateur du VP exécutif, Alexandre Levasseur, qui a su faire montre d’ouverture d’esprit et de diligence envers la tâche à accomplir. La FÉÉCUM a donc accepté de retirer de son document la ligne contestée. Les recommandations qui ont émané de la réunion publique seront soumises à l’approbation du CA en janvier.

À Moncton, Codiac Transpo sera à nouveau au service de la population à compter du 17 décembre (Radio-Canada), on inaugurera 10 de ses nouveaux trajets, dont les 3 qui passent par le campus universitaire. Le service sera entièrement gratuit jusqu’au 31 janvier 2013.

À Sackville (Mount Allison), Christopher Metallic n’a toujours pas été retrouvé. Après avoir trouvé les sandales qu’il portait le soir de sa disparition, la GRC a dû cesser son enquête faute de pistes : la famille du disparu vient d’engager, à ses frais, des chiens spécialisés pour retrouver son cadavre (CBC).

Le sommet sur l’éducation au Québec s’annonce de plus en plus houleux (Radio-Canada), à mesure que les intervenants prennent conscience des intentions possibles – ou probables – du gouvernement à l’égard de l’événement. Après avoir demandé aux universités de retrancher 124 millions $ de leurs budgets avant la fin de l’exercice financier en cours, ce qui a entraîné la CRÉPUQ à considérer à son tour un retrait du sommet, le ministre de l’enseignement supérieur leur promet maintenant une augmentation de 600 millions $ de leur financement dans l’éventualité où une entente serait conclue (Radio-Canada).

samedi 15 décembre 2012

Du politique au tac

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Ayez la bonté de considérer ce qui suit comme un billet d’humeur :


J’ai eu le malheur de devoir, pendant l’exercice de mes fonctions, m’attarder à regarder la période de questions de la session d’hier au parlement du N-B. On y a notamment parlé de l’absence d’une entente de financement pluriannuelle entre la province et les universités (d’ailleurs la raison de mon visionnement) pendant quelques minutes.

Il m’a donc été donné de voir comment on règle les problèmes des Néo-Brunswickois à l’assemblée provinciale. J’étais en appétit ! Après un apéritif corsé, garni d’un bras-de-fer sur la question de la responsabilité quant à la réforme de l’assurance-emploi, où le premier ministre Alward a habilement esquivé la question de l’opposition libérale pendant plusieurs tours, avant de céder le micro à son vice-premier ministre Paul Robichaud, j’ai eu droit à un entremets plutôt tiède. Je vous résume les propos sur une note tragi-comique :

Q : À quand une entente de financement ? Vous l’aviez promise !

R : On discute avec les intervenants avant de décider d’aller de l’avant.

Q : Ça fait deux ans que vous discutez !

R : Vous aviez quatre ans avant nous pour agir et vous avez pas plus agi que nous.

Q : C’est le temps d’agir !

R : On attend d’avoir toute l’information.

Et on passe au mets suivant ! Personnellement, j’étais repu et j’ai préféré quitter la table avant de rendre le contenu de mon estomac, peu habitué à ces denrées riches en boulechitte.

Mais il demeure que, aussi sordide qu’ait pu paraître cet exercice puéril et souvent vide que l’on nomme politique à Fredericton, c’est encore pire à Ottawa. Les exemples ne manquent en la matière.

J’en reviens donc à mes moutons : l’entente pluriannuelle. Le ministre Soucy en est toujours à rencontrer les intervenants du milieu de l’éducation postsecondaire, afin d’établir clairement les besoins et les possibilités au niveau du financement. On peut accuser les Conservateurs de procéder lentement et de faire preuve d’une prudence – peut-être – excessive. Mais comme par hasard, v’là-ti pas un rapport qui fait état d’une bourde libérale causée, justement, par une grave imprudence. En 2009, le gouvernement de Shawn Graham a accordé à la compagnie Atcon une garantie de prêt de 50 millions $, en se basant sur la valeur qu’Atcon elle-même accordait à la compagnie. Cette valeur, on l’apprend cette semaine, était outrageusement gonflée ; d’après les estimés citent la surévaluation se chiffrait entre 28 et 35 millions de dollars (Radio-Canada).

Atcon s’est placée sous la protection de la Loi sur la faillite en 2010, un an après l’obtention du prêt. De cette somme, le gouvernement n’a pu récupérer que 341 000$. Le gouvernement libéral avait déjà accordé à Atcon des prêts de 7 millions $ en 2007, ainsi que de 13 millions $ en 2008. C’est en raison d’un refus des banques d’accorder un nouvel emprunt à Atcon (parce que le risque était jugé trop élevé) que la province a accepté de prêter la somme de 50 millions $ à la compagnie, afin qu’elle puisse préserver des emplois dans la région de Miramichi (Radio-Canada).

David Alward, alors chef du parti PC, avait demandé que le gouvernement accord son aide à Atcon (Radio-Canada). La somme de cette aide, cependant, n’a été révélée qu’après-coup par les Libéraux.

La cerise sur le sundae, ici, c’est que le comité de sous-ministres (fonctionnaires du gouvernement) qui avait étudié le dossier d’Atcon avait déconseillé au gouvernement Graham d’accorder ce prêt pas une, pas deux, mais bel et bien TROIS fois, en raison du risque trop élevé de perte pour les contribuables.

Foi de quoi, on ne peut pas nécessairement en vouloir au gouvernement Alward de procéder lentement et de commander des études. On a toutefois vu ce qu’il en fait des études dans le dossier du gaz de schiste…

En tout cas.

Ça se continue ce matin à l’émission Le Matin, à la radio de Radio-Canada, où le vice-premier ministre Paul Robichaud reprend cette histoire, en chiffrant le coût au contribuable non plus à 50, mais à 70 millions $. Il fait ce calcul en fonction du montant total d’aide financière accordée à Atcon par le gouvernement entre 2006 et 2009. Et, moment politique de la journée, l’animateur lui demande «Mais comment peut-on s’assurer qu’une telle perte soit évitée aux contribuables du Nouveau-Brunswick ?»

Et v’là mon Paul qui part : il cite, et à juste titre, qu’il faut que le gouvernement soit à l’écoute des expert qu’il mandate à l’étude de ces dossiers (ce que Graham n’a pas fait, le fait est avéré), et il en profite pour dire que le meilleur moyen de protéger les contribuables, bien entendu, est de garder le parti Libéral à l’écart du pouvoir le plus longtemps possible.

Non mais !

Je n’ai que ceci à dire : les Libéraux ont eu tort. C’est aberrant que cette décision ait pu être prise par le gouvernement Graham à la lumière des analyses et des rapports qu’ils avaient en main sur Atcon. Mais c’est fait. Que le gouvernement Alward – qui recule dans les sondages (CapAcadie) – profite de ce moment pour amasser du capital politique en discréditant les Libéraux actuel sur la base des erreurs du gouvernement précédent, par contre, c’est tout bonnement faire preuve de mauvaise foi, et c’est tout sauf travailler dans l’intérêt des gens de la province.

Nos élus devraient servir la population, et non s’en servir pour se maintenir en poste.

Ou pire, pour servir des intérêts personnels.

vendredi 14 décembre 2012

Question d’alt[é]tude, ou question d’att[é]tude ?

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

Plus on gravit les échelons du monde académique au Canada, plus rares sont les femmes, nous apprend ce mois-ci la revue Affaires Universitaires (AU). En vérité, les femmes, qui comptent en 2012 pour 57,1% des inscriptions au baccalauréat, 54,5% à la maîtrise et 46,7% au doctorat dans les universités canadiennes, accèdent plus rarement aux hautes sphères académiques que leurs collègues masculins

Elles représentent ainsi, dans l’ordre : 42,6% des professeurs adjoints, 36,2% des professeurs agrégés, et 21,7% des professeurs titulaires. Quant aux positions de recherche les plus prestigieuses au pays, les femmes comptent pour 32,4% (niveau 2) et 17,4% (niveau 1) des titulaires des Chaires de recherche du Canada (CRC), et 0% des titulaires des Chaires d’excellence en recherche du Canada (CERC).

Quant à leur répartition entre les disciplines académique, on apprend que 40% des professeures se trouvent dans les sciences humaines, les sciences sociales et de l’éducation, alors que 35% sont dans les sciences biologiques, et enfin 15% dans les sciences physiques, de l’informatique, de l’ingénierie et des mathématiques. Au sein de ces domaines, et on l’a vu plus haut, le nombre de femmes en poste diminue à mesure qu’augmente le rang.

Parmi les explications possibles de cette tendance, l’auteur cite les stéréotypes et préjugés sociaux en lien avec le rôle de la femme, ainsi que le manque de femmes dans des postes de direction, où elles pourraient agir comme mentors et modèles. Des chercheuses ont cité le «climat inhospitalier» du campus envers les femmes, ainsi que temps consacré aux enfants et aux travaux domestiques non-rémunérés comme des facteurs pouvant ralentir ou bloquer le développement de leur profil professionnel.

Foi de quoi, on avance peut-être parfois moins qu’on le pense.

jeudi 13 décembre 2012

Étudimmigrer au Canada : un forfait tout compris ?

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

Au cours des dernières semaines, de nombreuses inquiétudes quant au sort des immigrants dans nos régions ont animé les bulletins de nouvelles, journaux et sites web d’information de la province. En outre, des allégations de racisme en fait d’accès à l’emploi, ce qui complique le (déjà) difficile processus d’intégration des nouveaux arrivants, ont fait surface (Radio-Canada). Interrogé sur la question, le directeur du Centre d’accueil et d’accompagnement francophone des immigrants du Sud-est du N-B (CAFI) Benoit André, a déclaré : « [c]'est clair que si vous êtes noir, ça va être plus difficile à CV égal d'avoir un emploi. »

Triste exemple, qui a poussé l’équipe du FaceJournal Acadie à s’interroger sur les comportements racistes des Acadiens (Radio-Canada). « Les Acadiens sont-ils racistes ? », nous demande le présentateur.

Dans un commentaire paru dans l’Acadie Nouvelle (30 nov, p.19), M. André précise que « [d]u racisme, il y en a en Acadie, mais ce n’est pas vraiment une nouvelle. Il y a du racisme au Canada, en Europe, en Afrique et partout ailleurs. Après tout, la bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini. Et donc, il y a des Acadiens racistes. De là à dire que « les Acadiens sont racistes » procéderait du type de généralisation que l’on retrouve souvent dans les discours racistes. »

Pourquoi les incidents racistes sont-ils plus nombreux qu’auparavant, alors ? Hé bien, toujours selon M. André, l’explication est toute simple : les comportements des Acadiens, en somme, sont les mêmes qu’ils l’ont toujours été, mais le nombre d’immigrants, lui, a grandement augmenté. De là les incidences plus nombreuses de racisme ou de discrimination.

C’est une explication. Et je dis bien explication, pas excuse. À Moncton, des mesures et des organismes existent pour faciliter l’intégration des nouveaux arrivants, mais des efforts supplémentaires sont clairement nécessaires (Radio-Canada). Il faudrait peut-être d’abord que la Ville de Moncton montre l’exemple, en engageant davantage d’immigrants. Ces derniers représentent un peu plus de 1% des employés de la municipalité (soit 10 immigrants sur 800 salariés), selon les propos recueillis par un journaliste de Radio-Canada.

Les chiffres appuient cette recommandation. En 2006, les immigrants constituaient 3,42% de la population de Moncton (City-Data.com) ; c’est dire que ce groupe serait effectivement sous-représenté parmi les employés de la ville de Moncton.

Il demeure que la manière dont Radio-Canada a traité la nouvelle a fortement déplu à Chedly Belkhodja, professeur en science politique à l’UdeM et directeur du Centre Metropolis atlantique (CMA). Il précise que la discrimination à l’emploi décriée en tant que racisme flagrant des employeurs envers les immigrants est malheureusement plus fréquente dans les périodes de contraction économique, comme en connaît actuellement notre province (Radio-Canada).

Mais se pose également la sous-question de la discrimination envers les étudiants internationaux qui, eux aussi, semblent victimes de leurs origines. Ce n’est pas, ici, une question de reconnaissance de la formation ou des compétences, qui peut être un facteur de non- ou de sous-emploi pour bien des immigrants. Il semble bel et bien que, au moment de l’embauche, à qualifications et expérience égale, on préfère des diplômés originaires de la région (Media Mosaïque) à ceux venus d’ailleurs.

S’ajoute à cela une réglementation boiteuse du N-B en fait d’immigration, qui exige une année complète de travail relié au domaine d’étude pour qu’une demande de résidence permanente soit jugée recevable. Rien du genre au Québec ou en Ontario, où plusieurs diplômés d’origine étrangère se dirigent après la fin de leurs études ici. En fait, en 2010, des 60 étudiants internationaux diplômés par l’UdeM, seulement 10 sont demeurés dans la province (Media Mosaïque).

Et pourtant, on sait combien l’UdeM – et les universités canadiennes en général – courtise la clientèle internationale. 15% de nos étudiants, à l’heure actuelle, sont d’origine étrangère (CESPM). L’UdeM engage elle-même des recruteurs à l’étranger pour trouver des candidats, comme le font d’ailleurs la plupart des universités. D’autres institutions (souvent privées) ont cependant recours à des agences de recrutement qui font miroiter la possibilité de la citoyenneté « automatique » après les études afin de remplir les quotas qui leur sont imposés (CBC). Cette pratique déplorable a déjà mené, et mènera encore sans doute, à bien des déceptions. L’ACAÉ travaille activement en ce moment pour obtenir de meilleures conditions d’obtention d’un statut de résidence permanente – partout au Canada – pour les étudiants internationaux qui graduent ici (ACAÉ).

Il ne semble donc pas exister de « forfait étude-emploi-citoyenneté » au Canada, malgré la nature accueillante de la population. Accueil et intégration sont deux choses, et la seconde pose infiniment plus de problèmes aux immigrants que la première. Pour ce qui est de ceux qui complètent ici leurs études, ils ont l’avantage de se retrouver dans un milieu qui leur donnera la chance de créer des contacts avec les gens d’ici, simplement en allant à leurs cours ; cela peut semble insignifiant, mais ce premier contact est un moment très difficile à obtenir pour plusieurs. De là, nous l’espérons, peut se développer un réseau de contacts qui sera un outil bienvenu quand viendra le moment d’intégrer le marché du travail.

Parce que ces jours-ci, si tu connais personne, tu rentres nulle part. Et je ne suis pas prêt à dire que la couleur de la peau soit le seul facteur qui entraîne un refus automatique. C’en est un de plus.

Mais je l’avoue, c’est un facteur d’exclusion qui n’a aucune raison d’être.

samedi 8 décembre 2012

La peur du nucléaire

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Plusieurs gens dans notre société, lorsqu’ils entendent le mot «nucléaire» imaginent instantanément l’iconique nuage-champignon qui se dressait au-dessus de la ville d’Hiroshima au matin du 6 août 1945, ou encore la tragédie de la centrale de Tchernobyl (1986) ou de Fukushima (2011).


Et pourtant, la vérité est que le nucléaire constitue l’une des sources les plus propres et sécuritaires d’électricité à l’échelle mondiale, qui malheureusement est en bien des endroits menacée en raison des peurs irrationnelles d’un segment grandissant de la population. En France, où 80% de l’électricité provient du nucléaire, le président François Hollande dit vouloir réduire cette proportion à 50%, en allant chercher les kilowatts perdus par une combinaison d’énergie renouvelable et de combustible fossile. Et pourtant, la France emploie le nucléaire depuis des décennies sans accident majeur. De l’autre côté de la frontière, en Allemagne, la chancelière Angela Merkel tient à peu près le même discours, promettant de fermer tous les réacteurs du pays d’ici 2022. Pareil au Japon, qui compte fermer toutes ses centrales nucléaires.

Et à chaque fois, l’alternative proposée, même si elle inclut en partie des sources d’énergie renouvelable, passe également par un recours accru aux combustibles fossiles.

À l’heure du réchauffement climatique, en connaissant le rôle des combustibles fossiles dans la prolifération des gaz à effet de serre, emprunter un cours semblable peut paraître, pour le moins, un peu réactionnaire.

Car, d’ici le jour où nous pourrons compter sur les sources d’énergie renouvelables pour fournir 100% (ou même 50%) de l’énergie que nous consommons – et ce jour est malheureusement encore loin en raison d’une technologie qui progresse peu et lentement – il est primordial de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles.

L’énergie nucléaire peut être un élément de réponse.

Est-ce une industrie exempte de risques ou d’accidents ? Absolument pas. Pour vous informer sur les standards de l’industrie et la classification des incidents nucléaires, visitez le site web de l’IAEA (IAEA). Disons également que peu d’accidents graves ou majeurs (de niveau 6 ou 7 sur l’échelle de l’IAEA) ont eu lieu dans l’histoire de l’énergie nucléaire. On en compte en fait trois : Tchernobyl (N7, 1986), Fukushima (N7, 2011) et Kychtym (N6, 1957). Pour ce qui est du nombre total d’événements pouvant être qualifiés d’«accident» (N4 ou plus), on en dénombre 60 depuis 1944, c’est-à-dire moins d’un par année, pour le monde entier !

Seuls les accidents de niveau 5, 6 et 7 comportent des risques à l’extérieur du site de la centrale.

Voilà pour le nucléaire, passons aux combustibles fossiles :

Un rapport de la World Resources Institute (WRI) daté de novembre 2012, nous apprend que la Chine est responsable de 46% de la consommation mondiale de charbon à des fins de production d’énergie (7 238 millions de tonnes en 2010), et que les cinq plus grandes compagnies d’énergie thermique au charbon dans le monde se trouvent sur son territoire. Les États-Unis (13%), et l’Inde (7%) suivent dans l’ordre au classement des plus grands consommateurs de charbon.

Près de 1 200 nouvelles centrales thermiques au charbon sont projetés à l’heure actuelle dans 56 pays du monde, par 483 compagnies différentes. 76% de ces nouvelles centrales se trouveront en Chine (où l’État possède la majorité des centrales énergétique) et en Inde. La compagnie chinoise Huaneng, à elle seule, projette de construire 66 nouvelles centrales. On comprend bien pourquoi le renouvellement du Protocole de Kyoto n’a pas la cote en Chine. On sait que l’industrie chinoise, même avec le boum économique des dernières décennies, fonctionne encore souvent selon des standards généralement applicables aux pays sous-développés ou en développement, malgré des réglementations de plus en plus fortes imposées à l’industrie au chapitre des émissions de gaz à effet de serre.

Carbon offsets, anyone ? Parce que, ironiquement, la Chine mène également le globe en matière de projets en énergie renouvelable, comptant pour 58.04% des projets cotés CER (Certified Emission Reductions) partout dans le monde en 2012 (ChinaCarbon Fund).

Les carbon offsets (mesures compensatoires) sont un peu l’échappatoire des lois environnementales : par exemple, tu pollues tant, mais tu plantes tant d’arbres, et tant que la différence entre les deux ne dépasse pas la limite de pollution permise par les réglementations en place, pas de problème. Eh oui, même si ton niveau de pollution brute pète la balloune.

Et puis on peut également racheter les crédits d’écotaxe non-utilisés par d’autres pays, par exemple des pays sous-développés qui ne possèdent que très peu, ou aucune industrie polluante, pour compenser nos excès, puisque la réglementation du protocole de Kyoto, à l’origine de ces crédits, s’applique au niveau global d’émissions de CO2.

En Alberta, on se tourne vers la capture (séquestration) de carbone comme mesure de réduction des émissions de CO2. Au moins quatre projets du genre y sont actuellement lancés (Radio-Canada). L’idée part du fait que le fond de l’océan, le sol et les forêts emmagasinent naturellement une part du CO2 présent dans l’atmosphère. Suffirait de maximiser la capacité de capture du sol en créant des dépôts souterrains artificiels, à 2 300 mètres de profondeur, après avoir transporté le CO2 par gazoduc sur des dizaines de kilomètres.

Le projet le plus avancé à ce jour, celui de Shell Canada (Quest Project), a été approuvé par la province de l’Alberta et est éligible à un financement fédéral de 120 millions $ au cours des quinze prochaines années (Radio-Canada).

Les études d’impact environnemental de ces projets, financées par les compagnies énergétiques et le gouvernement fédéral (hum…), nous assurent que c’est là un moyen «faisable et peu coûteux» de remédier à la pollution atmosphérique générée par l’industrie des sables bitumineux. De même souffle, cependant, les experts soulignent la possibilité de fuites de CO2 dans le sol (Radio-Canada).

Donc, on va de l’avant dans ce dossier. 1-0 Alberta. Et que dire de la loi C-38, adoptée (sans amendements, alors que 871 ont été proposés par l’opposition !) lors de la dernière session parlementaire, ce fourre-tout légal qui a, entre autres choses, entériné la refonte des lois environnementales au Canada (Radio-Canada)? 2-0 Alberta ?

Ça va pas ben.

Tout ça pour dire à quel genre de boucanage planétaire on est en droit de s’attendre en délaissant l’énergie nucléaire, et en laissant les grandes compagnies énergétiques –et les gouvernements– investir des sommes faramineuses dans le maintien d’un mode de production condamné à l’échec au détriment des sources renouvelables, vertes et durables, d’énergie.

Pourquoi pas forcer les pétrolières canadiennes à investir 5 cents de chaque dollar de profit (pour 8 milliards en 2011, ça ferait déjà 400 millions de dollars !) dans un fonds de recherche et d’innovation en énergie renouvelable ? J’ose à peine imaginer quelle somme cela représenterait à l’échelle planétaire. Tant qu’à se faire empoisonner, aussi ben que ce soit utile !

vendredi 7 décembre 2012

Revue de presse du 3 au 7 décembre

Enfin, les autobus de Codiac Transpo vont reprendre la route. On vise actuellement une remise en service à compter du 20 décembre. Le syndicat des transports et la Ville ont convenu des termes d’une entente de 9 ans et 2 mois, avec 2,58% d’augmentation de salaire annuellement (CBC). Qui plus est, d’importantes améliorations aux trajets visent à réduire les temps d’attente et faciliter les transferts. La totalité de 19 circuits doivent s’effectuer dans un délai de 30 minutes, avec les trois principaux s’effectuant aux 15 minutes (Radio-Canada). Pour la carte des nouveaux trajets, voir Codiac Transpo.

Les choses ont bardé un peu à l’U de M cette semaine, en raison de la réaction d’un groupe d’étudiants au document des recommandations 2012-2013 de la FÉÉCUM (Radio-Canada). La querelle s’est majoritairement déroulée sur le groupe Facebook des étudiants de l’U de M (Vie étudiante U de M), avant de déborder dans les médias mercredi. Les recommandations, qui ont reçu l’appui du forum de concertation des organismes acadiens lors de sa dernière réunion, contiennent un passage qui, de l’avis des intéressés, peut être interprété comme une ouverture de la FÉÉCUM à une hausse des frais de scolarité. Une rencontre publique est prévue ce midi, au Coude, pour recueillir les propos et inquiétudes de la population étudiante.

À Mount Allison, toujours aucun signe de Christopher Metallic, un étudiant disparu depuis le 30 novembre dernier (Radio-Canada). La phase active de recherche de la GRC s’est terminée cette semaine, et de nouvelles recherches ne devraient prendre place que lorsque de nouveaux renseignements feront surface. La communauté de Sackville, cependant, demeure mobilisée et compte poursuivre ses efforts en vue de retrouver Metallic (The Argosy).

Au pays de la caisse de douze à 14$, Pauline Marois a exigé cette semaine que les universités de la province réduisent de 5% les dépenses prévues pour l’exercice financier en cours. Cela signifie des coupures budgétaires de l’ordre de 140 millions $. Les fonds, pour la plupart déjà engagés, seront difficilement récupérés d’après certains recteurs (TVA Nouvelles). La CRÉPUQ considère d’ailleurs se retirer du prochain sommet sur l’éducation après cette annonce du gouvernement Marois. Ailleurs, GND s’est vu imposer une peine de 120 heures de travail communautaire pour outrage au tribunal ; il compte porter la décision en appel (le Devoir). Dans la même veine, l’ASSÉ a dressé un bilan «exemplaire» de la grève (le Devoir) lors de son rassemblement annuel, et trois associations syndicales de l’Université McGill ont vertement critiqué la réforme du protocole d’encadrement des manifestations sur le campus, qui confond «simple dérangement» et «perturbation violente» (le Devoir). Les intéressés craignent que le protocole soit une tentative de McGill de museler toute forme de dissension politique et sociale, peu importe le caractère – pacifique ou violent – de la manifestation.

mercredi 5 décembre 2012

De l’«abordabilité» des études postsecondaires

par Raymond Blanchard, agent de recherche et de projets

À la lumière de la grogne qui sévit actuellement, j’ai jugé pertinent d’éclaircir la signification exacte de la notion d’«abordabilité» des études qui soulève – à juste titre - les passions des étudiant(e)s de l’Université de Moncton.

Premièrement, il faut établir la distinction entre des études «abordables» et des études «bon marché» : quand nous disons abordables, cela signifie précisément que, peu importe la manière dont l’étudiant(e) parvient à financer ses études cette année, ces moyens devraient être suffisants pour s’acquitter de ses frais de scolarité et des dépenses associées pour la durée de ses études, même en présence d’une hausse – ce qui est une réalité plus qu’une possibilité – des frais de scolarité.

Le phénomène de l’inflation n’épargne personne : votre épicerie, votre essence, votre loyer, votre électricité, vos vêtements, vos livres, vos loisirs vous coûteront toujours plus cher d’année en année, dû au fait que l’augmentation des salaires, à la base de la hausse du coût des matériels et des services, doit répondre à la hausse du coût de la vie, causée par l’inflation. C’est un cercle vicieux. Et les vicieux sont souvent persistants.

Si on regarde la tendance 5 ans au Canada en ce qui concerne l’augmentation des doits de scolarité, on constate une augmentation moyenne de 147$ par année depuis 2008-2009 :
Source

C’est donc dire que l’on est en droit de s’attendre à une hausse des frais de scolarité, si la tendance se maintient. Mais la chose n’équivaut pas à dire que la FÉÉCUM recommande au gouvernement d’augmenter les frais de scolarité. Au contraire, on voit le coup venir et on cherche des moyens pour limiter les bleus. Des moyens applicables dans le court terme, s’entend.

Si on regarde l’évolution du taux d’inflation au cours des 5 dernières années :
Source  

Vous voyez qu’en moyenne, le coût de la vie a augmenté de 1,7% par année au Canada depuis 2008. Cela signifie que le coût d’à peu près tout a augmenté suivant ce taux. Certains biens et services plus, d’autres moins, mais nous parlons d’une moyenne pour les biens de la cause.

Or, les coûts de l’éducation postsecondaire ne suivent pas l’inflation ; ils leur font manger de la dust. Au Canada, l’augmentation moyenne des droits de scolarité a été de 268$ en 2012, ce qui représente une hausse de 4,8% sur l’an dernier. Au N-B, une hausse moyenne de 189$ représente un bond de 3,2%. Même situation en N-É (212$, soit +3,6%) et à l’I-P-É (212$, soit +3,9%).

Dans un blogue précédent (L’éduflation) je vous ai déjà donné un aperçu de ce que pourraient être vos frais de scolarité aujourd’hui, s’ils avaient suivi le cours de l’inflation depuis le début des années 1990. Ça fait peur.

L’écart entre la hausse des frais et l’inflation est marqué, et malgré un plafonnement de la hausse imposée par le N-B aux universités publiques de la province, la facture continue d’augmenter pour les étudiants, même si ils et elles n’en assument pas la totalité en raison de la gymnastique budgétaire des universités. Quand la FÉÉCUM recommande à la province de signer une entente de financement pluriannuelle avec les universités, c’est pour permettre aux universités de prévoir l’impact de l’inflation et d’agir en conséquence, ce qui devrait, en principe, leur permettre de maintenir des frais de scolarité abordables, au sens où des hausses potentielles ne dépasseront pas l’inflation. C’est quand les augmentations dépassent cette marque que les effets se font le plus durement ressentir, car les ressources financières additionnelles ne parviennent pas à la compenser.

Abordables, pas raisonnables, pas agréables : abordables.

mardi 4 décembre 2012

Pourquoi les riches s’enrichissent?

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Le gouvernement Alward vient d’annoncer son plan de rattrapage en santé : 9 millions $ sur les prochaines 5 années (Radio-Canada). La principale vertu du document, qui n’est toujours pas disponible sur le site du gouvernement, est de reconnaître l’existence de l’inégalité dans l’offre de services de santé entre les régies Horizon (anglophone) et Vitalité (francophone). Car, avec une enveloppe de 1,8 million $ par année sur cinq ans, sur un budget total de 2,4 milliards $, inutile de vous dire que al régie Vitalité ne fera pas de miracles. Notamment, aucune annonce concernant les services tertiaires (neurochirurgie, cardiologie et chirurgie cardiaque, grands brulés) n’est incluse dans le plan quinquennal du ministre Flemming, ce qui déçoit le Dr Hubert Dupuis, président du groupe Égalité santé en français (CBC). Ces soins seraient trop « fabuleusement coûteux » pour justifier leur duplication.

Inutile d’ergoter sur le sujet. La décision de M. Flemming suit d’abord des impératifs financiers, qui le forcent à agir en respectant les cadres budgétaires établis par le gouvernement conservateur. Si vous voulez des dépenses gouvernementales (d’aucuns diront des dettes, et il serait difficile de les contredire), votez Libéral.

Je veux bien voire la logique de ces propos, sauf que…

Quelques jours plus tard, le même gouvernement conservateur annonce la réforme de l’imposition foncière : 49 millions en rabais aux grandes entreprises (CBC). Cela signifie, concrètement, 49 millions $ en revenus dont le gouvernement choisit de se priver, dans l’espoir de… de… hé ben c’est pas très clair, voyez-vous. Les entreprises jouissent déjà de taux corporatifs très avantageux au N-B (ARC), alors on se demande comment une baisse de la taxe foncière va redresser notre économie. Dans l’immédiat, ce sont des entreprises déjà établies ici qui en récoltent les bénéfices : 800 000$ en rabais pour Irving, 100 000$ pour Costco, 90 000$ pour Home Depot, pour ne citer que quelques exemples. Je vous le demande, 800 000$, ça représente quoi, pour une compagnie avec un revenu de 602 million $ (Inside View)?

Venant d’ un gouvernement qui a récemment doublé son déficit prévu au budget de mars dernier, difficile de comprendre l’annonce de ce début de semaine. Tout ce que l’on sait, c’est qu’en fait de santé, comme d’éducation, c’est la ligne dure qui prime. Pour ceux qui ont peu, pas de rabais. Pour la famille Irving, qui vaut actuellement 8, 07 milliards $ (CBC), c’est une autre histoire.

Par-dessus le marché, un rapport de Samara Canada (http://www.samaracanada.com/) fait état du peu de mobilité financière qui caractérise le marché de l’emploi canadien, où un fort pourcentage des gens les plus riches en 1990 le sont tout autant, sinon plus, aujourd’hui, et que la mobilité chez les plus pauvres de 1990 se fait essentiellement de la catégorie «pauvre» à «très pauvre» et vice-versa. Jetez-y un coup d’œil, si vous manquez de raisons de boire en ce temps des Fêtes !

Oy vey !

lundi 3 décembre 2012

L'Université de Moncton sera hôtesse d'un Relais pour la Vie

La FÉÉCUM lance un événement au profit de la Société canadienne du cancer

Ce mardi 4 décembre à 11h15 au Café-bar Le Coude (au Centre étudiant de l’UMoncton), la Fédération des étudiants et étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM) procédera au lancement du Relais pour la Vie de l’Université de Moncton, une première au campus de Moncton.

En collaboration avec la Société canadienne du cancer, l’Université de Moncton et les Caisses populaires acadiennes Dieppe-Memramcook et Beauséjour (commanditaire officiel de l’événement), la Fédération étudiante organise un Relais pour la vie au Stade Vance-Toner (CEPS) entre 18h et 23h30 le 25 janvier 2013. L’événement qui célébrera la vie, honorera ceux qui ont été touchés par le cancer et amassera des fonds dans l'espoir d'éliminer cette terrible maladie offrira aussi diverses activités, comme l’indique le président de la campagne 2013 Rémi Gaudet : « Les participants pourront voir et écouter des groupes étudiants ou récemment diplômés comme Joey et les Tavernaks, la Dive, et Saraphie. Quand ils ne seront pas en train de faire le tour de piste, ils pourront faire du zumba, participer à une course à obstacle, au souk à la corde, jouer avec ballons et frisbees, etc.»

Venez en apprendre plus sur le Relais, vous inscrire en tant qu’équipes, bénévoles ou survivants!

Les partenaires impliqués seront disponibles pour parler aux médias lors du lancement.

L’événement est sur Facebook