jeudi 1 août 2013

(Ré)pétitions, (com)pétitions…

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Une pétition visant à «préserver les acquis des Acadiens du N-B» circule sur le web depuis le 23 juillet (La pétition).  Faisant écho à une autre pétition (La pétition),  celle-ci visant à «mettre fin à la discrimination à l’emploi envers les unilingues anglophones», l’objectif visé est de 6 000 signatures.

La pétition anglophone approche des 5 000 signatures, depuis sa publication il y a un peu plus d’un mois. Sa réplique francophone, 800 signatures en une semaine.

Beau duel de coups d’épée dans l’eau.

Le fait qu’aucune de ces deux pétitions, malgré toutes les bonnes intentions à la source de leur création, ne sont recevables par le gouvernement de la province, même si toutes deux lui sont expressément adressées.

Pourquoi? Malgré l’ambigüité des règles officielles de la législature provinciale sur les pétitions (GNB),  une pétition doit comprendre les signatures originales de celles et ceux qui y apportent leur soutien. Cela est évidemment impossible quand on parle d’une pétition lancée sur le web. Cette information nous a été confirmée par l’assemblée législative du Nouveau-Brunswick.

Or donc, ces deux «pétitions» ont le même poids législatif que, disons, la page facebook où vous pouvez «liker» de mignons minets (Aaaaaaawwwwwwww).

Il demeure que, lorsque questionnée sur la raison de sa signature à la pétition pour la préservation des acquis des Acadiens du N-B, Jeanne d’Arc Gaudet, présidente de la SANB, a répondu à Michel Doucet à l’émission Le Réveil du 29 juillet qu’elle soutenait –en son nom personnel et non en celui de la SANB- ce que la pétition représente. C’est-à-dire qu’elle approuve l’usage des «nouveaux outils démocratiques» par les citoyennes et citoyens de mieux en mieux éduqués et informés, pour faire entendre leur opinion sur les questions politiques. Donc, le geste, l’initiative des gens à l’origine de la pétition, voilà ce qu’elle soutient.

Admettons que la pétition, du moins d’un point de vue idéologique, peut témoigner d’un soutien (au minimum moral) de la cause embrassée ou défendue. Aussi, et ce n’est pas à négliger, peuvent-elles fournir une belle occasion de se faire du capital politique à peu de frais… Hein, Kris Austin (People’s Alliance of N-B)?

Fait-on alors plutôt affaire à une guerre de signatures que d’une guerre de pétitions, comme la nomme Radio-Canada (Radio-Canada)?

Une chose est sure, lorsqu’on parle –avec ou sans faits à l’appui- de bilinguisme au Nouveau-Brunswick, ce n’est jamais bien difficile de faire sortir les enragés, et ce dans les deux camps. Évidemment, cela sans exclure les gens sensés.

Alors en attendant une véritable pétition (et qu’est-ce que ça donnerait je vous le demande?) sur le bilinguisme officiel, pour ou contre, il y a toujours moyen de faire une différence en agissant, au jour le jour, suivant nos convictions.

Parce que souscrire à une pétition sur internet ne suffit peut-être pas, am I right?

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