mardi 23 avril 2013

Quand la main est dans l’autre poche...

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

Vous savez, on a beaucoup dénoncé – avec raison – que les universités extirpent les fonds qui leur manquent dans les poches des étudiants; mais qu’est-ce qui se passe si on cherche dans d’autres poches? Quelques articles intéressants ont fait surface sur le sujet, qu’il me semble pertinent de porter à votre attention.

Vous le saviez peut-être, mais la semaine dernière l’association étudiante de l’Université Saint-Thomas (STUSU), à Fredericton, a proposé un don de 50 000$ à l’institution pour protéger les fonds de bourses aux étudiant(e)s des coupures prévus en raison du gel du financement provincial. Une forte hausse des droits de scolarité est également à prévoir court et moyen terme à STU (CBC).

Les étudiant(e)s ont déjà laissé entendre leur mécontentement à l’égard du budget proposé par STU (The Aquinian) car il laisse supposer que l’augmentation des droits de scolarité dépassera le plafond de 150$ imposé par la province. STU compte ajouter entre 1100$ et 1400$ à la facture des étudiant(e)s en quatre ans, ce qui pourrait signifier un bon de 284$ dès l’an prochain.

Mais si la limite est de 150$...? Ce sera une augmentation de 134$ des frais afférents.

Or donc, la STUSU a proposé ce don de 50 000$ à l’Université, question d’assurer que le montant offert en bourses d’études ne diminuerait pas l’an prochain. Le hic, c’est que la STUSU fait ce don à une condition : les membres de la haute administration doivent accepter une baisse de salaire de 4%.

Et la réponse de STU : un big fat grou non! (CBC)

On voit bien que quand la main est dans l’autre poche, ce n’est pas la même histoire.

Une situation intéressante se développe aussi en Alberta, où les coupures massives dans le budget de l’éducation supérieure (quissé qu’a ever trouvé du pétrole dans un livre anyway?) forcent les institutions à réviser en profondeur tous les aspects de leurs opérations. Le ministre de l’éducation supérieure Thomas Lukaszsuk vient de demander aux institutions postsecondaires un gel des salaires de trois ans (Edmonton Journal), qui ne fait pas du tout l’affaire des syndicats.

Une telle mesure forcerait la réouverture des conventions en place entre employés et universités, ce qui ne sera certainement pas facile à vendre comme idée. Il y a également de forts risques que les syndicats exigeraient des mesures compensatoires pour ce gel, qui ne seraient probablement pas garantes d’économies à long terme pour les institutions.

Les administrations des grandes universités ont déjà amorcé des coupes importantes dans leurs budgets : dans au moins une institution (NAIT) les effectifs administratifs ont augmenté de 139% au cours des cinq dernières années, alors que les effectifs professoraux n’ont augmenté que de 5%.

Une chose est sure, ça incite à réfléchir...

vendredi 19 avril 2013

Revue de presse du 15 au 19 avril 2013

Après le tourbillon d’activités en préparation à la manifestation de samedi dernier contre la hausse des droits de scolarité, les choses ont repris leur cours habituel à l’UdeM cette semaine. Quelques articles ont décrit les évènements du 13 avril, dans l’Acadie Nouvelle (CapAcadie), l’Étoile (18 avril, P3), ainsi que sur le site de Global News (Global), mais l’actualité s’est ensuite rapidement tournée vers la réponse de l’Université de Moncton et de Fredericton.

Et, d’un côté comme de l’autre, le message a été semblable, sinon identique : il n’y a pas plus de fonds disponibles, et l’adoption du budget 2012-2013, hausse des droits de scolarité incluse, est chose faite (Le Front). Les étudiant(e)s ne doivent donc plus espérer que l’Université ou le gouvernement revienne sur ses décisions, ni que de nouveaux fonds soient débloqués : l’UdeM enregistrera un déficit en 2013-2014 (Radio-Canada).

De la sorte, rien de positif pour les étudiant(e)s n’est vraiment ressorti de la rencontre d’urgence qui a eu lieu mardi dernier à Taillon entre le ministre Souci, M. Théberge, et Kevin Arseneau (Radio-Canada) . Pour plus d’information à ce sujet, notamment les annonces faites par le ministre quant aux prochaines mesures d’aide pour l’ÉPS, allez voir notre analyse des ‘‘résultats’’ de la rencontre (L’Info-FÉÉCUM).

J’ai hâte de voir comment va se dérouler l’adoption du budget des autres institutions, le mois prochain… Disons que, malgré tout ce qui a pu être reproché à l’UdeM ces derniers jours (notamment en fait de manque de transparence) au moins à Moncton le budget est voté pendant que les étudiants sont encore sur le campus.

Y’a rien comme pouvoir se regarder dans les yeux quand on reçoit une claque dans la face, vous trouvez pas? C’est une question d’honneur!

Ailleurs dans les nouvelles du monde universitaire, l’Université York (Toronto) est poursuivie en justice par le groupe Access Copyright, parce que l’université, qui a choisi de ne pas renouveler son entente avec le groupe offrant des services de gestion des droits d’auteur à un grand nombre d’universités canadiennes, aurait supposément agi frauduleusement dans sa gestion des ouvrages protégés par des droits d’auteur (CBC). Certains y voient un effort d’intimidation de la part d’Access Copyright pour décourager les institutions qui n’ont pas l’intention de renouveler leur entente et gérer elles-mêmes les droits d’auteurs rattachés aux ouvrages utilisés sur leur campus. UNB sort bientôt de l’entente, voyons ce qui se passera de ce côté. On a un descriptif du sujet, si ça vous intéresse (L’Info-FÉÉCUM).

Voilà, reste à vous souhaiter bon succès dans votre session d’examens!

mercredi 17 avril 2013

On est en cris(s)e

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

Danny Soucy, Ministre de l'éducation postsecondaire
Hier, le ministre de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail, Danny Soucy, était de passage à Moncton et s’est arrêté à Taillon pour une brève rencontre avec le Recteur et le président de la FÉÉCUM.

Le but, du moins du côté étudiant, était d’amoindrir l’impact des hausses prévues des droits de scolarité pour l’automne 2013. Pour ce faire, la FÉÉCUM était arrivée sur les lieux armée de chiffres et de pistes de réflexion, à la fois pour le ministre et pour le recteur, afin de travailler ensemble à l’amélioration de la situation.

Leur réflexion était déjà faite. Elle date du dépôt du budget.

Cependant, le ministre se réjouissait d’annoncer aux médias, en sortant de la réunion, qu’on aura d’ici juin une entente pluriannuelle de financement des universités (Radio-Canada). Le recteur s’en réjouit, car une telle entente permettra aux universités de planifier à long terme leurs opérations, en étant assurés du montant et de l’évolution du financement qui leur sera octroyé.

Ils ont fait ça en Nouvelle-Écosse. Demandez-leur ce qu’ils en pensent.

Il y a quatre ans, le gouvernement Dexter a annoncé qu’il établissait une formule pluriannuelle de financement des universités. Depuis, les institutions de la province ont perdu 10% de leur financement (Chronicle-Herald):  l’augmentation du financement ne compense pas l’inflation des coûts universitaires. Dans un premier temps (2008-2011), la province a imposé un gel des frais de scolarité de trois ans, financé en partie par une augmentation des octrois aux universités, et dans un deuxième temps (2012-2015) elle impose un plafond de 3% à l’augmentation des droits de scolarité, en coupant 4%, puis 3% et un autre 3% du financement aux universités en trois ans (Students NS).

On «donne» d’une main, on enlève de l’autre.

Entre temps, les universités ont déjà accumulé une dette en fonction d’un gel sous-financé des droits de scolarité, et sont ensuite confrontées à un plafond de l’augmentation (déjà pas super pour les étudiants, et très difficile pour les universités) assorti d’une baisse du financement…

Si j’étais dans le fauteuil de M. Théberge, je ne sourirais certainement pas autant en entendant les promesses de M. Soucy. Mais je ne suis pas dans le secret des dieux et j’ignore les détails de l’entente. Sait-on jamais ?

Parlons maintenant des deux autres annonces qu’a faites le ministre après la rencontre d’hier.

Sans donner de détails, M. Soucy a annoncé une révision des programmes d’aide aux étudiants, jugés – par lui et par nous – inefficaces. On est donc en droit de s’attendre à un remaniement important – voire à la disparition – du Programme de rabais sur les droits de scolarité (PRDS) et le Programme de prestations pour l’achèvement des études dans le délai prévu (PPAÉ), dans un avenir rapproché.

On a déjà remarqué une bonification de 20M$ à l’aide financière dans le dernier budget du gouvernement (GNB), ce qui laisse supposer que les fonds utilisés pour le PPAÉ (13,0 M$ en 2011) et le PRDS (7,3 M$ en 2011) seront en effet réinvestis dans ce nouveau programme dont parle le ministre. Tout ce qu’on espère, c’est qu’il saura aider ceux et celles qui ont besoin, quand ce besoin se fait le plus durement sentir. Et, bien entendu, qu’on ne perdra pas d’acquis importants dans le processus.

Troisièmement, le ministre Soucy a annoncé qu’il prévoit dévoiler «une politique à long terme sur les droits de scolarité»… Et là, je vous l’avoue sincèrement, je ne sais aucunement à quoi nous devrions nous attendre. Un plafond d’augmentation pluriannuel ? Comme en Nouvelle-Écosse ?

On doit encore attendre pour l’instant, mais demeurons vigilant dans les prochaines semaines. Je vous dit cela, mais en vérité, et la réunion d’hier nous l’a bien montré, on nous consulte plus par politesse que pour tenir compte de nos besoins et de nos idées. L’impression qui s’en dégage est que les décisions sont déjà prises par les «grands», qui daignent venir nous en informer ; et ils ne sont pas ouverts à reculer sur leurs positions.

Remarquez, je suis peut-être devenu cynique.

On vous garde au courant de la situation.

mardi 16 avril 2013

L’oculonumérisme : Les chiffres donnés par l'Université

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

L’oculonumérisme (j’attends mon chèque, messieurs-dames de l’Académie Française), c’est l’art de voir dans les chiffres les arguments soutenant nos affirmations, art auquel les administrateurs et politiciens de ce monde sont trop souvent passés maîtres.

...Et auquel nous, employés du domaine associatif et sans but lucratif, nous adonnons également à nos heures, il faut le reconnaître.

Ce qui est drôle, c’est que, comme une marionnette aura deux voix différentes si deux mains différentes lui titillent la luette par une voie ô combien détournée, les mêmes chiffres peuvent dire des choses TRÈS différentes, dépendant de l’inclinaison que l’on cherche à leur donner, comme du regard qu’on choisit d’y poser.

Par exemple : hier au Téléjournal Acadie, le recteur Raymond Théberge et Kevin Arseneau de la FÉÉCUM étaient interviewés en lien avec la hausse des droits de scolarité à l’UdeM et la manifestation que la nouvelle a déclenchée la fin de semaine dernière.

M. Théberge a réaffirmé que l’Université avait épuisé toutes les autres avenues avant de se rabattre sur une hausse drastique des droits de scolarité pour les étudiants internationaux, assortis d’une hausse de 2,8% pour les étudiants canadiens.

Kevin Arseneau avait alors réagi dans les médias en demandant à l’administration de l’Université de poser un long regard sur elle-même avant de refiler la note aux étudiants, ce qui semble malheureusement l’issue la plus facile et la moins durable, en raison du fait que les salaires des employés de l’UdeM ne peuvent qu’augmenter et que le nombre d’employé(e)s de certains secteurs peut paraître excessif.

M. Théberge rétorque alors, et hier encore, que les dépenses administratives de l’Université de Moncton sont en-dessous de la moyenne canadienne.

Si on regarde les chiffres, il a raison.

Si on interroge les chiffres, il a peut-être moins raison.

Les statistiques employées par l’UdeM en soutien à cette affirmation proviennent de l’ACPAU (Association canadienne du personnel administratif universitaire), et s’appliquent à l’ensemble des institutions. C’est dire que l’Université de Moncton, avec ses 5 000 étudiants, est dans le même ensemble statistique de UBC ou York, avec leurs 50 000 étudiants. Vous devinez qu’une moyenne tirée de cette source peut être un argument dont la valeur sera questionnable.

C’est pourquoi nous avons examiné les chiffres en tenant compte de la taille des universités. Selon l’ACPAU (dont les dernières données sont de 2011) il y a 7 universités canadiennes de taille comparable à l’Université de Moncton, incluant cette dernière : St F-X, Moncton, École Polytechnique de Montréal, UQÀC, Nipissing, St Michael’s College, et Athabasca. Depuis 2011, le nombre d’étudiants inscrits à temps plein à Athabasca a par contre dépassé les balises du groupe, qui compte les institutions ayant entre 4000 et 6000 équivalents à temps plein (ÉTP).

Et cette comparaison s’est avérée moins flatteuse pour l’UdeM : au niveau du pourcentage du budget consacré à l’administration de l’établissement, Moncton se situe légèrement au-dessus de la moyenne de 12,3% (à 12,4%), et non pas en-dessous ; même son de cloche si on regarde la somme totale (il s’agit ici d’estimés calculés d’après la moyenne citée par l’ACPAU appliquée aux budgets publiés) consacrée à l’administration, où l’UdeM arrive au premier rang, à 18,8 M$. Notons que cette somme est par ailleurs supérieure à celle consacrée par Athabasca qui, je vous le rappelle, est désormais une institution de la catégorie au-dessus de l’UdeM, avec 7 800 ÉTP.

Un autre chiffre peu flatteur pour l’UdeM au sein de sa catégorie est le ratio d’ÉTP par vice-rectorat. L’UdeM, avec ses 5 vice-rectorats, trône au sommet de sa catégorie, comme son ratio de 957 :1 est bien en-dessous de la moyenne de 2 052 :1 ÉTP par vice-rectorat pour sa catégorie.

Bon, d’Accord, j’enlève Athabasca : c’est en fait pire parce que la moyenne du groupe passerait à 2 297 :1... Je ne sais pas comment ils font là-bas pour gérer un campus de 7 800 étudiants avec seulement deux vice-rectorats.

C’est pour cette raison que, quand le recteur de l’UdeM dit que les coûts administratifs de notre institution sont en-dessous de la moyenne canadienne, on a véritablement l’option d’être d’accord ou pas d’accord. C’est une question de perspective, tout simplement ! J’admets par contre que je trouverais cela un tantinet irresponsable d’être d’accord avec cette affirmation.

D’après l’adage bien connu, quand on se compare, on se console. Mais encore faut-il se comparer à ce qui est comparable...

La morale de l’histoire : quand le risque d’oculonumérisme est élevé, comme ici, il faut (se) poser des questions, chers étudiant(e)s !

samedi 13 avril 2013

Le Conseil des Gouverneurs de l'Université de Moncton adopte une hausse des droits de scolarité

COMMUNIQUÉ

Les étudiants manifestent leur mécontentement
Ce samedi matin, le Conseil des Gouverneurs de l’Université de Moncton, malgré plusieurs votes contre,  adoptait un budget imposant une augmentation des droits de scolarité de 149$ aux étudiants canadiens (2,8% d’augmentation pour un total de 5442$) et de 999$ aux étudiants internationaux (11,1% d’augmentation pour un total de 9972$). Des membres de la Fédération des étudiants et étudiantes de l’Université de Moncton (FÉÉCUM) ont conduit une manifestation au Pavillon Léopold-Taillon en début d’après-midi pour faire connaitre leur frustration.

Plus d’une centaine d’étudiants et de membres de la communauté se sont rendu sur l’étage où se déroulait la réunion du Conseil de Gouverneurs. Certains manifestants se sont glissé dans la salle de réunion où ils ont questionné sévèrement ses membres sur leur décision. Le geste symbolique posé par l’Université, de diminuer d’un dollar l’augmentation des droits de scolarité pour démontrer leur solidarité avec mouvement étudiant, inspire plutôt de l’ambivalence chez le président de la FÉÉCUM, Kevin Arseneau : « Si l’Université est vraiment sérieuse, elle ira chercher le manque à gagner ailleurs que dans la poche des étudiants. Nous lui demandons de faire preuve de plus de rigueur dans ses dépenses, et nous voulons lui faire comprendre que son budget, même si elle peut le justifier en termes de comptabilité, nous fait mal.»

À une réunion publique impromptue tenue au Centre étudiant, le président de la Fédération a d’ailleurs profité de l’opportunité offerte par la présence du Recteur, M. Raymond Théberge, pour l’inviter à aller rencontrer le Ministre de l’Éducation postsecondaire d’urgence cette semaine et tenter de rétablir un financement approprié aux universités. « C’est un manque à gagner que le gouvernement provincial a créé en sous-finançant les universités, » explique le président de la Fédération étudiante. «  Nous invitons l’Université à lutter avec nous pour régler ce que nous jugeons est maintenant rendu une situation de crise. »

Ce communiqué est disponible en version pdf au www.feecum.ca.

vendredi 12 avril 2013

Revue de presse du 8 au 12 avril

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

Faudrait vivre sous une roche pour ne pas être au courant de tout ce qui se trame à l’U de M dernièrement : qualité du français, hausse des frais de scolarité, bris de confidentialité, manifestation, on a eu droit à un peu de tout ces derniers jours !

Dès mardi dernier, Kevin Arseneau, nouveau président de la FÉÉCUM, décide de briser la confidentialité à laquelle l’astreint son rôle de gouverneur de l’Université pour révéler le budget prévu par l’institution en 2013-2014. La raison en est à la fois fort bonne et fort simple : l’U de M compte imposer une hausse des droits de scolarité de 150$ aux étudiants et de 1 000$ aux étudiants internationaux (Le Front). La nouvelle, rapidement reprise par les médias francophones, s’est répandue comme une traînée de poudre.

Dans l’Étoile du 11 avril, en p.9, les inquiétudes des étudiants telles qu’exprimées par Kevin Arseneau ont été reprises, et s’y sont ajoutées les attentes de l’ABPPUM, qui se dit encore «optimiste» face au budget : Michel Cardin, président de l’ABPPUM a dit qu’il aimerait voir l’U de M déployer davantage d’efforts et de ressources pour améliorer le recrutement au niveau local. Il n’a pas exprimé d’inquiétudes quant à la qualité de l’enseignement ou des conditions de travail des professeurs de l’U de M. Il est à noter que celles-ci sont de toute manière garanties par leur entente collective, qui en assure non seulement le maintien mais l’amélioration (sur le plan salarial du moins). Rien de tel pour les étudiants qui, comme le craint la FÉÉCUM, vont peut-être devoir «payer la note» pour le déficit è combler au budget en 2013-2014.

La FÉÉCUM a d’ailleurs annoncé une manifestation étudiante ce samedi 13 avril pour signifier son désaccord sur les moyens que compte employer l’Université pour combler le manque à gagner engendré par le gel du financement provincial (Radio-Canada). Le départ de la marche vers Taillon à partir du Centre étudiant est prévue samedi 13 avril à 13h00.

On a également entendu à nouveau parler de la question de la qualité du français : la professeure Marie-Noëlle Ryan a publié une lettre d’opinion à ce sujet (L’Acadie Nouvelle, 9 avril, p.15)  réitérant l’importance du problème et l’urgence d’agir pour remédier à la situation. Quelques jours après, le District scolaire francophone Sud annonçait qu’il allait adopter des normes plus strictes en matière de compétence linguistique, en rendant la réussite à un test de compétences langagières semblable  celui adopté en 2009 par la Faculté des Sciences de l’éducation de l’Université de Moncton. La note de passage est fixée à 76% (Radio-Canada).

Autre nouvelle digne de mention : dans l’Étoile de cette semaine, en page 4, paraît une lettre d’opinion – signée, entre autres, par de nombreux étudiants de l’UdeM - intitulée «Crandall : le scandale continue». On y apprend que le budget fédéral prévoit octroyer à l’Université baptiste Crandall de Moncton, qui a récemment été pointée du doigt pour ses politiques d’embauche ouvertement discriminatrices envers la communauté LGBT, la somme de 6 millions de dollars cette année pour l’amélioration de ses infrastructures. Le but est de permettre à Crandall de doubler le nombre de ses étudiants. Un autre bel exemple de la bigoterie de l’aile allianciste au sein du parti conservateur du Canada.

Peut-être devrait-on rebaptiser le parti pour mieux refléter ses inclinaisons traditionnalistes ? Me semble que «Parti régressiste-conservateur du Canada», ça ferait plus honnête...

jeudi 11 avril 2013

L'Université de Moncton ira chercher 1000$ de plus annuellement dans la poche de chaque étudiant international

COMMUNIQUÉ

La FÉÉCUM brise le silence pour dénoncer des hausses faramineuses des droits de scolarité

Ce samedi 13 avril, le Conseil des Gouverneurs de l’Université de Moncton se réunira pour adopter un budget qui augmentera de 150$ les droits de scolarité des étudiants canadiens – le maximum alloué par le gouvernement provincial, soit 2,8% d’augmentation – et de 1000$ – une augmentation incroyable de 11,1% – ceux des étudiants internationaux, pour ne rien dire de la hausse des frais de logement qui devrait considérablement affecter cette dernière population. La Fédération des étudiants et étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM) prépare une manifestation pour s’opposer à ces écrasantes augmentations.

Le président de la FÉÉCUM, Kevin Arseneau, dénonce le fait que l’Université aille chercher le manque à gagner, créé par le manque de financement provincial, dans les poches des étudiants. Selon lui : « Au lieu de remettre en question ses dépenses, l’Université prend la voie facile en exploitant les seuls étudiants sur lesquelles le Nouveau-Brunswick n’a pas imposé de limites. » Il craint que les mesures budgétaires de l’Université chassent les nouveaux arrivés vers d’autres villes et institutions. « Nous voulons voir l’Université grandir, » explique le président. « Tout en respectant sa mission et ses valeurs, notamment, l’accessibilité et l’équité. »

En tant que membre du Conseil des Gouverneurs, poste qui lui revient en tant que président de la FÉÉCUM, M. Arseneau avoue avoir senti le besoin de briser le sceau de la confidentialité exigée par l’Université au sujet du budget qu’il a reçu plusieurs jours avant le tenue de la réunion : « Comment peut-on me demander de garder sous silence de tels chiffres quand mon devoir est de représenter les étudiants de qui on s’apprête à soutirer une choquante somme additionnelle? » Les étudiants de l’Université de Moncton se rencontreront au Centre étudiant à 13h ce samedi 13 avril et monteront ensemble au 2e étage du Pavillion Léopold-Taillon où la réunion du Conseil des Gouverneurs a lieu afin d’empêcher l’adoption du budget et de sensibiliser les gouverneurs aux conséquences de ce vote.

Ce communiqué est également disponible en version pdf au www.feecum.ca.

mercredi 10 avril 2013

Un peu de gymnastique économique : Le budget de l'UMoncton

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

On aime bien faire valoir le point que l’éducation supérieure, c’est plus que la facture et le salaire qui viennent au bout, mais parfois, les circonstances rendent cela plutôt difficile.

En effet, le Conseil des gouverneurs (CGV) de l’UdeM s’apprête à voter samedi prochain, 13 avril, l’adoption du budget proposé par l’institution. En principe, cet exercice n’est qu’une formalité, étant donné qu’il est généralement accepté que l’Université possède les ressources et l’expertise pour distribuer judicieusement les fonds qui lui sont impartis, et que nul n’est en meilleure position pour savoir la situation et les besoins réels de l’institution que l’institution elle-même.

Vous avez déjà entendu l’expression « rubber stamper » ? Ben, ça.

Traditionnellement, les étudiants des trois campus (qui occupent 3 des 27 sièges au CGV), et les professeurs (CGV) s’opposent à l’adoption du budget. Selon les circonstances, les profs, qui sont, qu’on le veuille ou non, des employés de l’Université, peuvent voter son adoption, mais plus souvent qu’autrement, ils se rangeront aux côtés des étudiants en guise de protestation. Protestation, parce qu’ils – comme nous – jugent que les fonds pourraient être mieux investis afin de garantir une éducation de première qualité.

Reste que, sans être mathématiciens, vous réaliserez qu’on est loin de pouvoir bloquer l’adoption du budget. Mais bon, on ne peut qu’espérer que les gouverneurs  qui sont membres de la communauté voteront suivant leurs expertises et leurs consciences, pour lesquelles ils sont nommés à ce poste.

Et puis, toujours sans être disciple d’Archimède, on sait que les universités publiques du N-B sont soumises aux dispositions budgétaires du gouvernement provincial à leur égard. Et cette année, les nouvelles ont été plutôt sombres : aucune augmentation du financement aux institutions, et un plafond d’augmentation de 150$ pour les droits de scolarité.

La FÉÉCUM, bien entendu, s’oppose à toute hausse. Et le gouvernement, même en limitant cette hausse, l’encourage. On ne peut pas, en bonne conscience, laisser les universités aller chercher l’argent qui manque là où bon leur semble ; dans ce cas, dans les poches des étudiants.

Et parlons-en de vos poches, messieurs dames de la communauté étudiante :

Le Front du mercredi 10 avril (Le Front) nous révèle une partie du budget qui doit être soumis à l’approbation du CGV samedi prochain. En regardant les deux premières lignes présentées en tête de page, on constate que l’UdeM compte bel et bien demander la hausse maximale permise par le gouvernement provincial, soit une hausse de 150$, ou 2,8%, pour les étudiants canadiens.

C’est déjà pas beau. Évidemment, dans les circonstances, y’a pas de quoi être surpris, mais bon, en plus, y’a une deuxième ligne...

Cette dernière nous informe d’une autre hausse, cette fois aux droits de scolarité des étudiantes et étudiants internationaux (soit dit en passant, le gouvernement ne réglemente d’aucune manière les hausses apportées à ces sommes), une hausse de – agrippe ben ta chapka mon Petrouchka – 1 000$.

! )))$ !!! (Je le réécris en majuscules grasses, pour marquer mon indignation).

On parle d’une augmentation de 11,1% en une seule année. Le saut est majeur et significatif pour des étudiants qui doivent déjà défrayer près du double des étudiants canadiens pour leurs études ici. La raison, je vous la donne, c’est qu’une partie des droits de scolarité des étudiants canadiens est financée par le gouvernement fédéral ; rien de tel pour les étudiants internationaux qui paient la totalité de la somme associée à leurs études.

C’est 11,1% cette année, qu’est-ce que ce sera l’année prochaine ? L’année d’après ? L’UdeM prévoit que la clientèle internationale formera d’ici 2020 plus de 30% sa masse étudiante ; or comment prévoit-on continuer d’attirer ces étudiantes et ces étudiants ici, à grands coups d’augmentations faramineuses et imprévisibles ? L’étudiante ou l’étudiant qui a choisi l’UdeM l’an dernier, et qui se voit imposer cette hausse, ne devrait pas penser à s’en aller ailleurs, peut-être ? Voire même être obligé.e d'abandonner par souci financier? Il ou elle va recommander l’UdeM à ses copains, vous pensez ? Et leurs parents, quel genre de promoteurs vous pensez qu’ils vont être ? Pas convaincu qu’ils feront copain-copain avec les recruteurs de l’UdeM, moi ! Si l’avenir de l’institution, c’est-à-dire le maintien d’une masse critique, passe inévitablement par le recrutement international, est-ce que l’UdeM agit véritablement de manière responsable et éclairée ici ? Et que dire de la question de l’équité ?!

Et je vous lance la question, si même les Conservateurs sont capables de tenir des consultations prébudgétaires publiques (au sens d’ouvertes à tous), l’Université de Moncton ne doit-elle pas elle aussi faire preuve de transparence, avant de surprendre tout le monde avec des augmentations massives et impulsives partout où le gouvernement ne lui imposera pas de restrictions ?

Vous, les étudiants (et de plus en plus les étudiants internationaux) ÊTES l’Université de Moncton. Faites-vous entendre ce samedi lors de la manifestation contre l’adoption du budget.

Non mais !

vendredi 5 avril 2013

Question référendaire : Vous avez choisi...

L'emportant à 46% des voix, le nouveau resto-lounge/bar étudiant qui ouvrira ses portes en septembre prochain se nommera Le Soixante-trois! Merci de vous avoir prêté à l'exercice référendaire. Le nom sera maintenant soumis officiellement à l'Université qui s'empressera à travailler à l'identité graphique de l'établissement, etc.

Pour les curieux, la proportion du vote reçu par les trois autres noms :
L'Aquilin 10%
Le Coude 28%
Le Maskoui 16%

Cet été, le blogue tâchera de garder un oeil sur les rénovations et toutes autres nouvelles qui émaneraient de ce dossier en vue de l'ouverture en septembre 2013!

mercredi 3 avril 2013

Question référendaire : Quel nom donnez-vous au nouveau resto-lounge/bar étudiant?

Vous avez soumis des noms dans leurs centaines. La FÉÉCUM et l'Université ont choisi leurs préférés. Les avocats ont réduit la liste à ceux qui ne causent aucuns problèmes légaux. Et maintenant les étudiant.e.s voteront sur une question référendaire à savoir LEQUEL des noms retenus sera officiellement recommandé à l'Université. Le vote se fera sur ManiWeb de 10h le mercredi 3 avril à midi le vendredi 5 avril. Vous devez êtres étudiant.e.s à temps complet (donc membre de la Fédération) pour voter.

Parlons un peu des noms retenus, dans l'ordre alphabétique...

L'Aquilin - Fait référence au bec de l'aigle, qui est bien sûr l'animal-totem et la mascotte de l'Université de Moncton.

Le Coude - L'ancien nom acadien de la ville de Moncton, bâtie dans le "coude" de la rivière Peticodiac. Il s'agirait ici de déménager le nom du présent Coude (l'ancienne salle multifonctionelle) au nouvel emplacement (sans nécessairement garder son identité graphique) et de donner au "vieux Coude" une nouvelle identité.

Le Maskoui - Le mot mi'kmaq pour l'écorce de bouleau, en référence aux formes courbées que les architectes ont mises au plafond et inclues dans le design général de la salle.

Le Soixante-trois - En référence à la date de fondation de l'Université de Moncton, soit 1963.

Posez-vous les deux questions suivantes : Irais-je manger au [NOM CHOISI]? Est-ce que je sortirais au [NOM CHOISI] ce soir?

Étapes à suivre pour voter :
1- www.umoncton.ca (dans MANIWeb)
2- Accès protégé (entrez votre NIP et votre NI)
3- Choisir l'option « Renseignements personnels »
4- Cliquez sur « Répondre au sondage »
5- Choisir l'option « Question référendaire »
6 - VOTEZ!

D'ici vendredi après-midi, nous saurons quel nom sera recommandé l'Université, une recommandation qui devrait devenir le choix final peu après vu que notre institution a déjà donné le feu vert aux quatre choix ci-dessus. Au plaisir d'aller prendre un café ou un verre avec vous au [NOM CHOISI] après!