lundi 27 mai 2013

Voir rouge : Un geste symbolique posé à la collation des diplômes

La semaine dernière, ce blogue vous informait des détails d'un geste symbolique qui allait être posé à la collation des diplômes en fin de semaine, geste qui était l'initiative d'un groupe d'étudiant.e.s contre la hausse des droits de scolarité et appuyé par la FÉÉCUM.

Nous sommes heureux de pouvoir rapporter que l'activité a très bien fonctionné, malgré les inquiétudes de certain.e.s finissant.e.s par rapport au geste. Comme nous l'avions espéré, le geste n'a pas dépassé les gonds des paramètres qui avaient été établis auparavant et n'a pas débordé sur la célébration si importante aux gens rassemblés sous le toit du CEPS.

Selon les estimés de personnes présentes, une cinquantaine de finissant.e.s se sont levés pendant le discours du recteur pour brandir la lettre en rouge précédemment publiée, ou plus discrètement levé la feuille de leur siège sans nécessairement se lever. Le véritable succès pour nous se trouve dans la réaction, alors que quelques 600 personnes du public ont répondu par la pareille. Ceux-ci sont les étudiant.e.s encore aux études, les parents qui souvent payent la note, et autres gens qui se sentent concernés par l'état du financement à nos institutions postsecondaires et à l'éducation en général. Merci à tous ceux et celles qui ont participé, ou qui, sans lever le bras, se sont laissé éduquer aux réalités financières qui attendent les nouveaux diplômés et les étudiants de l'avenir par l'entremise de la lettre distribuée, ainsi qu'à ceux et celles qui ont été aussi encourageant.e.s envers les étudiant.e.s du comité qui distribuaient l'information aux portes du CEPS samedi après-midi. C'est avec votre aide que nous pourrons changer les choses.

Nominations étudiantes - Comité linguistique, Sénat académique, Conseil de la FESR...

La FÉÉCUM est fière de présenter les nominations étudiantes suivantes à diverses instances. Nous leur souhaitons un bon succès dans l'exercice de leurs fonctions.

Étudiant.e.s. au Sénat académique
Samuel  LeBlanc (vice-président académique de la FÉÉCUM)
Pierre-Luc DesRoches (1er cycle, Campus de Moncton)
Nyenda Robichaud (1er cycle, Campus de Shippagan)
Sarah Daigle (1er cycle, Campus d'Edmundston)
Émilie Urbain (2e cycle)

Conseil de la Faculté des études supérieures et de la recherche (FESR)
Winnie Gangoua Babou, étudiante au 2e cycle en Maîtrise en Administation (MBA-Juris Doctor)
Jefferson Robidoux, étudiant au 2e cycle à la faculté d'éducation

Comité d'élaboration de la politique linguistique de la FÉÉCUM
Martin Leblanc-Rioux (président)
Awa Diakhaté (étudiante)
Jean Freddy Bobo Mukinayi (étudiant)
Franceska Turgeon (étudiante)
Annie Godin (membre du C.A.)
Valérie Mallard (membre du C.A.)
Chloé Forbes (membre du C.A.)
Emilie Haché (observatrice - vice-présidente de la FÉÉCUM)
Raymond Blanchard (observateur/employé assigné au comité - agent de recherche et projets de la FÉÉCUM)

Merci de votre service aux collectivités universitaire et étudiante

vendredi 24 mai 2013

Là où l’éducation passe en premier

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

Le Manitoba, ce n’est pas que le no man’s land idéologique entre l’Est et l’Ouest du pays. C’est aussi une province qui démontre en engagement soutenu envers les minorités (dont les francophones) sur son territoire, ainsi qu’envers l’amélioration du niveau de vie de la population en général par des mesures, disons, généreuses si on les compare à ce qui se trame ailleurs au pays.

Fin mai 2013, le président de l’Université du Manitoba fait une sortie dans les médias où il remet en question la politique de frais de scolarité abordables de la province, qui limite l’augmentation des frais de scolarité au taux d’inflation. Dénonçant les coûts ainsi imposés aux universités – qui doivent trouver le moyen de payer la note tout en respectant les restrictions provinciales - , David Barnard a déclaré que le Manitoba «avait choisi de garder les droits de scolarité parmi les plus bas au pays – ce qui parait hors-norme si l’on regarde le reste du Canada» (Winnipeg Free Press).

L’Université du Manitoba a dû effectuer des coupes de 4.98 M$ dans son budget pour la prochaine année académique. On parle de moins de 1% de son budget total.

Barnard dénonce le fait que les étudiants manitobains paient actuellement environ 2000$ de moins que la moyenne nationale, à quoi s’ajoute des programmes de rabais sur les droits de scolarité qui sont disponibles pour ceux qui choisissent de poursuivre leurs études au deuxième cycle, tout en restant au Manitoba. Un étudiant avec une pleine charge de cours paie annuellement la somme de 3588$ au Manitoba, alors que la moyenne canadienne s’élève à 5581$.

Où est le problème, je vous le demande?

Ce que je vois ici, personnellement, c’est une province qui a fait un choix difficile, sans doute, mais sensé d’investir dans la jeunesse et dans le savoir. Est-ce la meilleure formule pour les universités et pour la province? Peut-être pas, mais on en voit d’autres genres qui ne plaisent pas à tout le monde non plus; ici au Nouveau-Brunswick par exemple, ou encore au Québec. Le Manitoba a choisi de financer l’ÉDUCATION, et non pas seulement les universités, et une éducation à coût abordable, accessible, peut offrir des bénéfices supplémentaires à la province, notamment en fait de rétention.

Il faut cesser d’être obnubilés par le prestige que la recherche fait rejaillir sur les institutions postsecondaires, parfois, et se souvenir du fait que ce sont des établissements d’ENSEIGNEMENT, d’abord et avant tout. La croissance débridée de bien des institutions canadiennes est ce qui, en ces temps de compressions budgétaires, rend les nœuds de cravate de bien des administrateurs un peu plus serrés qu’à l’habitude.

mardi 21 mai 2013

Les étudiants finissants poseront un geste symbolique à la collation des diplômes

À la collation des diplômes de l'Université de Moncton, campus de Moncton, samedi prochain, un comité d'étudiants contre la hausse des droits de scolarité, indépendant mais appuyé par la FÉÉCUM, distribuera le texte suivant sur une feuille de papier rouge à tous ceux et celles qui entrent au CEPS (finissant.e.s et invité.e.s). Le texte fait partie d'un geste symbolique qui sera porté pendant le discours du recteur et que le comité explique ainsi :

Nous avons besoin d’une éducation accessible pour tous, une éducation qui  est un droit et non un privilège, un droit qui ne passe pas par l’épaisseur du portefeuille. Une éducation accessible pour nos frères, nos sœurs, nos enfants, peu importe leur situation financière; voilà pourquoi il faut se tenir debout.

Aujourd’hui, nous nous tiendrons  debout. Ensemble, nous posons le geste symbolique de nous lever lors du discours du recteur, de nous tourner vers la communauté rassemblée dans les estrades et de brandir bien haut cette feuille rouge. Nous le faisons dans le silence et le respect.

Cette feuille, c’est notre vote pour l’éducation accessible - parce que nous croyons aux propos écrits dessus, parce que nous épousons le message d’une éducation pour tous. Chaque hausse est un pas en arrière, et nous, étudiants canadiens et internationaux, ne pouvons subir d’autres reculs.  Pour le bien de nos familles, de nos communautés, de notre société, les choses doivent changer.

Notre gouvernement refuse de bien financer nos universités, et nos universités refilent la facture aux étudiants. Les droits de scolarité continuent de grimper, les frais de logement et le coût de la vie aussi. Cette année, les droits de scolarité à eux seuls ont augmenté de 1000$ pour les étudiants internationaux et de 150$ pour les Canadiens.  C’en est assez.

Si vous êtes venus célébrer la remise des diplômes avec nous, nous vous invitons à vous lever aussi, en solidarité, à tenir haut cette lettre lorsque nous, les finissants et finissantes, la lèverons.


Information supplémentaire à l'appui :
Et pendant que nous avons l'attention des finissant.e.s, il serait bien de rappeller que si vous êtes un.e finissant.e du Nouveau-Brunswick avec un prêt étudiant, vous avez 6 mois avant de commencer à payer, mais les intérêts ont déjà commencé à s’accumuler! Si vous avez terminé votre diplôme dans le nombre d’année prévu (4 ans pour un bacc de 4 ans, par exemple), vous pouvez faire réduire votre dette substantiellement en appliquant pour la « Prestation du N.-B. pour l'achèvement des études dans le délai prévu ». Lien facile à trouver sur la page principale du feecum.ca.

Le logo du Soixante-trois et le gestionnaire des Services alimentaires sont annoncés

Les services alimentaires au campus de Moncton prendront un nouveau virage au cours des prochains mois et c’est toute la communauté universitaire qui en sera bénéficiaire.

Il y a près d’un an, en juin 2012, la direction de l’Université de Moncton et la Fédération étudiante s’étaient entendus sur un protocole d’entente visant la relocalisation du centre de production alimentaire et du point de vente principal au Centre étudiant. Ce protocole posait les balises d’un partenariat à long terme ayant pour but de répondre aux besoins de la communauté universitaire tout en contribuant à créer une atmosphère plus dynamique au Centre étudiant, notamment en ce qui a trait aux activités en soirée. Le projet s’est poursuivi pendant toute l’année 2012 et s’est concrétisé au cours des derniers mois avec les travaux de construction des espaces au Centre étudiant, le choix du nom et du logo du nouveau resto-lounge, le lancement d’un processus d’appels d’offres pour un concessionnaire des services alimentaires et enfin, l’embauche d’un gestionnaire des services alimentaires.

Le nouveau resto-lounge est, vous vous en souviendrez, nommé « Le Soixante-trois », nom choisi lors d'un récent référendum auprès des étudiantes et étudiants. Ce nom évoque la date de fondation de l'Université de Moncton tout en donnant au nouveau resto-lounge du campus de Moncton une pseudo adresse au Centre étudiant. À l'origine une suggestion étudiante, le nom a remporté 46 pour cent des voix au suffrage universel.
Pour ce qui est du choix d’un concessionnaire pour assurer le service alimentaire, un processus public d’appels d’offres a été lancé le 17 avril dernier sur le site www.gnb.ca/soumissions et les intéressés ont jusqu’au 31 mai pour déposer une soumission. La décision sera prise au cours de l’été et le nouveau contrat prendra effet le 6 août prochain.

Dans le cadre de ce nouveau virage, le Service alimentaire deviendra un service institutionnel relevant des Entreprises auxiliaires. Un poste de gestionnaire a été créé pour en assurer la gestion. Xavier Bauby assurera à compter du 27 mai la gestion intégrée de ce service. Chef de formation, ce dernier possède une expérience de 30 ans dans le domaine de l’accueil ainsi que comme gestionnaire et instructeur en services alimentaires.

Les activités socioculturelles qui se tiendront au resto-lounge en soirée seront coordonnées par la Féécum via Gestion Osmose Inc.

lundi 6 mai 2013

Voici l’aSTUce :

 par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

Aux prises avec les mêmes restrictions budgétaires que l’UdeM (c’est-à-dire gel de sa subvention provinciale), l’Université St. Thomas (STU) vient d’adopter un budget prévoyant une hausse de 434$ aux frais de scolarité pour les étudiants canadiens, ce qui porte la note à 5 379$ pour la prochaine année académique (CBC).

Disons par contre que, dans un geste qui détonne avec ce que l’on a vu ici tout récemment, la hausse imposée aux étudiants internationaux a, pour sa part, respecté le plafond suggéré – si j’ai précédemment dit «imposé» j’étais dans l’erreur et m’en excuse – par le ministre des Finances Blaine Higgs. La hausse des frais de scolarité des étudiants internationaux sera donc limitée à 150$, portant la note à 13 005$ pour la prochaine année académique dans leur cas (STU).

La décision était prévisible, au sens qu’une forte hausse était attendue, mais la forme choisie par STU demeure surprenante. Remarquez, le coût d’une année académique est encore le plus faible au N-B pour les étudiants canadiens; on peut donc considérer cette forte hausse comme une mesure de rattrapage. Un peu la même raison qu’a donnée l’UdeM pour sa hausse-éclair de 999$ aux droits de scolarité des étudiants internationaux (Radio-Canada).

La véritable question que ce geste soulève, c’est en fait l’étendue du pouvoir du ministre des finances sur les budgets des organismes gérant des fonds publics. En sanctionnant une telle mesure, est-ce que le gouvernement n’est pas effectivement en train de dire aux institutions : «On vous donne de l’argent parce qu’on est obligés, mais vous êtes pas obligés d’écouter nos recommandations sur les manière de l’investir»?

On sait qu’il dit également : «On vous en donnera as plus parce qu’on est PAS obligés.»

Je vous rappelle qu’il s’agit toujours ici de l’argent des contribuables. Les élus provinciaux, à titre de représentants de la population néo-brunswickoise, sont investis du devoir d’investir ces fonds de manière responsable, au bénéfice de la population qui remplit les coffres.

Si Higgs s’en remet entièrement à la bonne foi des administrateurs et administratrices universitaires, qui n’est pas inexistante mais qui ne constitue certes pas une valeur sûre, je crois qu’il se fourre le doigt dans l’œil. Le précédent créé ici, à mon humble avis, est dangereux pour l’avenir de l’éducation postsecondaire dans notre province. Pourquoi? Parce qu’il déresponsabilise le ministère des Finances envers la population, pour rejeter le blâme sur les institutions qu’il subventionne avec l’argent des contribuables.

La culture du «c’est pas ma faute» est forte dans le gouvernement Alward. Ceux qui lisent les journaux ont bien pu le constater par la lettre qu’a fait paraître le ministre de la Santé, Hugh Flemming, à l’intention des médecins de la province (Radio-Canada). Ou encore, et peut-être pire, la sortie tardive du gouvernement Alward en faveur d’un moratoire sur la réforme de l’assurance-emploi, qui aura pour seul impact véritable de faire sourire Bernard Valcourt (CapAcadie).

Là encore, ce gouvernement nous dit «c’est pas notre faute», après s’être entêté à garder le silence pendant des mois.

Quoique cette fois, c’est pour rejeter le blâme sur le gouvernement Harper : et là, je suis un tantinet moins offusqué!