mardi 16 octobre 2012

ÉPS : un projet/reflet de société?

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

Je lisais ce matin un document qui nous a été envoyé par l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), et je me suis dit que ça valait la peine de partager certains chiffres avec vous.

L’accessibilité des études postsecondaires ayant longtemps été au centre du débat sur les frais élevés de scolarité au Canada, la section réservée aux étudiants (ACPPU, Almanach de l’EPS au Canada) s’avère particulièrement intéressante.

Sachez d’abord qu’il y a deux grandes théories touchant à l’accessibilité aux études : l’une veut que le revenu familial soit le facteur décisif dans l’enrôlement universitaire, alors que l’autre veut que ce soit le niveau d’éducation des parents (Statistique Canada). Dans l’ensemble, ce sont les parents et amis qui influencent le plus cette décision (Academica Group).

À mon sens, c’est du pareil au même, mais bon, vous pourrez en juger par vous-mêmes.

Selon le recensement canadien de 2006, le taux de participation aux études universitaires parmi les tranches principales de revenu était le suivant :
C’est dire qu’en effet, une proportion plus grande d’enfants de familles a revenu plus élevé poursuivent des études universitaires (Université) et postsecondaires en général (Total ÉPS).

Mais si on regarde, d’autre part, le niveau d’éducation des parents comme facteur dans la décision de poursuivre des études postsecondaires :
On constate que le niveau d’éducation des parents exerce une grande influence sur la décision des enfants d’entreprendre ou non des études postsecondaires.

Mais, et vous le savez comme moi, une éducation postsecondaire a comme objectif principal de s’assurer un salaire plus élevé. Donc, le parent qui a suivi des études, et qui encourage son enfant à poursuivre ses propres études, doit probablement avoir un revenu plus élevé que le parent qui n’a que son DÉS en main…

On peut se demander qui influence qui, et pourquoi, en somme !

L’éducation, suivant ces chiffres, est-elle réellement un projet de société, un outil de mobilité sociale, ou un reflet de la société canadienne, avec ses inégalités et ses écarts de classe ?

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