mardi 22 janvier 2013

Dans l'bon vieux temps : La longue histoire d'amour entre le campus et la cigarette

par Michel Albert, agent de communication et vieux de la vieille

Breaking up is hard to do
Aujourd'hui, on prend pour acquis l'absence de fumée sur le campus, du moins, dans les édifices, nos classes, nos bureaux, si bien que les non-fumeurs vont facilement faire une face quand un « whiff » de boucane se laisse sentir dans l'air entre les facultés ou sur les vêtements d'un fumeur. Mais ce ne fut pas toujours ainsi! La chronique s'appelle « Dans l'bon vieux temps » pour ceux et celles qui ne se teignaient pas les poumons, on aurait pu parler au lieu d'une « bonne vieille toux » jusqu’aux premières années 90s.

En tant qu'autoproclamé vieux de la vieille, mais pas si vieux quand même, j'ai au moins manqué les années où l'on pouvait fumer en classe. Si vous avez entendu les histoires d'auditoriums dans lesquelles les dernières rangées disparaissaient dans la brume, ben elles sont vraies. Et des bureaux de profs étanches qui devenaient des saunas tabagiques pour les pauvres à l'intérieur, même après l'interdiction de fumer à l'intérieur des édifices, celles-là aussi. Tiroirs pleins de cendre parce qu'un cendrier serait trop évident? Ouep. À mon entrée à l'Université en 1989, on ne fumait pas en classe, mais le Cube, la Rotonde, les cantines, les corridors, ben oui, pourquoi pas? Mais le vent commençait à tourner avec l'avènement du concept de « fumée au deuxième degré », et édifice après édifice, les facultés ont voté pour garder la cigarette hors de leurs locaux. Toutes? Non! Car quelques facultés peuplées d'irréductibles fumeurs résistent encore et toujours aux dépollueurs! Si je me souviens bien, on est vite descendu à deux édifices (hormis le bar étudiant) qui permettaient la fumée - les Pavillons d'Administration et des Arts, puis enfin, seulement les Arts.

L'édifice est vite devenu la destination préférée du campus, le Cube (la cantine) un focus pour toutes sortes de discussions et activités. C'était à en perdre l'haleine... littéralement. Cette concentration de fumée en un seul point ne pouvait durer, cependant, et ce qu'on appelle aujourd'hui le Salon Orange aux Arts est devenu un des derniers bastions légaux de la cigarette, un véritable « fumoir ». On en avait un autre à la bibliothèque. Mais encore, pas pour longtemps non plus. Au moins, dans l'bon vieux temps, la fumée était « éparée » sur tout le territoire. De petits fumoirs pour 4000 étudiants, même si de moins en moins d'entre eux étaient fumeurs, ben c'est insoutenable. Fallait être vraiment addicté pour rentrer dans la « hotbox », j'imagine, et aux heures de pointes, on n’avait même pas besoin d'allumer sa cigarette. Juste à prendre une grande respiration pour pogner le buzz.

Ces jours-ci, on peut aller au bar sur et hors du campus, et porter le même linge le lendemain. Les années du fumeur omniprésent sont loin derrière nous, même si le campus n'est pas pour autant « sans fumée ». Va falloir que je blâme les toux persistantes que j’entends autour de moi sur autre chose...

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