mardi 5 août 2008

Lettre en réponse à celle publiée par l'honorable Dr Ed Doherty

* Lettre apparue dans la section ''opinion du lecteur'' de l'Acadie Nouvelle le samedi 2 août 2008.

« Le groupe de travail est uni dans la conviction que l’endettement des étudiants du Nouveau-Brunswick est trop élevé. Je suis extrêmement heureux d’annoncer que le rapport final du groupe contiendra des recommandations sérieuses à cet effet. Je suis heureux également de vous dire que notre gouvernement donnera suite à ces recommandations, dans les limites d’une gestion financière responsable. Le niveau d’endettement des étudiants doit être réduit, et il le sera. » -Shawn Graham, Discours du trône, 31 janvier 2008. (http://www.gnb.ca/0089/speeches-discours/SOP2008/speech-f.asp )

C’est avec ce discours en tête, M. Doherty, que nous nous sommes penchés sur votre lettre publiée dans l’Acadie Nouvelle du 21 juillet dernier, intitulée « Des changements historiques. »

Nous sommes heureux que vous acceptiez le fait que les coûts constituent la question clé lorsque vient le temps de s’inscrire ou non à un collège ou à une université, mais vous semblez ignorer qu’une partie importante de l’endettement étudiant soit reliée au coût de la vie. La réforme que vous qualifiez d’historique ne traite aucunement du problème des coûts, alors qu’ils constituent, selon vos propres paroles, le plus grand défi à l’éducation postsecondaire.

Lorsque vous nous aviez demandé nos opinions au lancement de la Commission sur l’éducation postsecondaire, le message était clair : proposez des solutions innovatrices pour relever les défis qui sont propres à notre province. C’est précisément ce que nous avons fait. Vous avez répondu non à la solution d’un plafond d’endettement pour les étudiants qui en ont le plus besoin, une solution pourtant soutenue par les études les plus récentes, les plus complètes et les plus sérieuses au sujet de l’accessibilité et de l’endettement. Cette solution s’inspire entre autres des recherches de la Fondation canadienne des bourses du millénaire et nos arguments et notre travail ont de plus réussi à convaincre les deux commissaires que vous aviez embauchés à titre d’experts sur l’éducation postsecondaire.

Les étudiants ont véritablement fait leurs devoirs et ont brillamment répondu aux attentes des commissaires en proposant des solutions efficaces et appropriées tout en étant dans le meilleur intérêt du système d’éducation dans son ensemble. Pour faire preuve de responsabilité fiscale, nous n’avons même pas demandé de nouveaux investissements dans le système d’aide financière. Nous avons été réalistes et vous avons proposé une meilleure utilisation des ressources déjà dédiées au système. Selon notre proposition, l’argent irait vraiment là où elle ferait le plus de bien, au lieu des présentes politiques de gaspillage.

Il est décevant de voir M. Graham rejeter une telle mesure tout simplement « parce qu’aucune autre province ne le fait ». Cette attitude semble aller à l’encontre de son désir de faire du Nouveau-Brunswick un leader en terme d’éducation postsecondaire. On ne peut pas être leader, M. Graham, en ne faisant que suivre les autres.

Bien entendu, tous se réjouissent que les frais de scolarité seront maintenus à leur niveau actuel pour la prochaine année, mais on ne peut pas parler de diminution des coûts quand ceux-ci seront identiques à l’année dernière. Pour le jeune qui songe poursuivre des études postsecondaires cette année, sa perception de son endettement éventuel reste inchangée. Il faudra faire beaucoup plus si vous voulez atteindre vos objectifs d’autosuffisance.

Votre réforme n’empêchera pas des milliers d’étudiants du Nouveau-Brunswick de terminer leurs études avec une facture exorbitante qui les empêchera de contribuer à l’économie de la province, de fonder familles et entreprises ou même de résister aux forces qui nourrissent l’exode de nos jeunes cerveaux vers les provinces plus riches. Votre gouvernement a dit qu’il allait réduire l’endettement étudiant. Maintenant, faites le. Un plafond d’endettement pour les étudiants dans le plus grand besoin est une solution qui semble faire consensus à l’extérieur de votre cabinet. L’avenir du Nouveau-Brunswick est en jeu. Vous devez reconsidérer la proposition des étudiants et réformer l’aide financière aux étudiants de la province dès septembre prochain.



Tina Robichaud
Présidente, Fédération des étudiants et étudiantes du Centre universitaire de Moncton

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bravo Tina pour ta lettre parue dans l'AN. Lâche pas.