lundi 18 novembre 2013
Le site web de la FÉÉCUM fait peau neuve
Nous travaillons là-dessus depuis cet été, et sommes finalement prêts à lancer le nouveau site Internet de la FÉÉCUM. En plus d'un graphisme plus moderne, le site est plus facile à naviguer, avec un engin de recherche qui fouille toutes les pages, articles de blogue et événements de calendrier. Parce que oui, le blogue y est transposé, ce qui veut dire que bien que nous n'allons pas effacer l'Info-FÉÉCUM, il ferme ses portes et ses articles (passés et futurs) se retrouveront sur le nouveau feecum.ca.
Nous espérons aussi que vous aimerez notre nouveau calendrier interactif, que vous pouvez fouiller par date et d'ici peu, par catégorie (Sports, Musique, Humour, etc.). En bas de chaque page, vous trouverez aussi une nouvelle façon de nous joindre. Écrivez votre message dans la boîte et il ira automatiquement à notre courriel. Et pour les utilisateurs de tablettes ou téléphones, la page s'adapte à la taille de votre écran.
La prochaine étape? Finir de mettre tous les vieux articles de blogue pour qu'ils fassent partie de vos recherche, tout en continuant d'offrir de nouveaux articles sur l'actualité qui touche les étudiants. En espérant que nous avons créé là une meilleure ressource pour nos membres! Merci de vérifier le site régulièrement.
mardi 12 novembre 2013
L'économie... d'idées
par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Pour une minute, imaginez la politique comme une partie de poker.
Soit dit en passant, je n'ai par la moindre idée des rudiments du jeu et le portrait que je vais brosser puise plus chez Lucky Luke que dans la réalité. Vous savez, quand une carte tombe de la manche d'un des joueurs, et qu'un autre flippe la table en brandissant sa pétoire?
C'est presque ridicule, mais le parallèle semble intéressant, et l'image, féconde.
Alors, l'assemblée législative est une table de poker : Le gouvernement est à la fois assis à la table et distribue les cartes. L'opposition call son bluff, et les contribuables (dont l'argent est sur la table) regardent la partie à la télé. Soudainement, le gouvernement fait une déclaration-choc (disons, sur le gaz de schiste), et l'opposition n'a rien dans sa main pour contrer. Deux choix se présentent : plier l'échine et concéder la main, ou alors bluffer. Puisque la politique consiste essentiellement à s'accrocher avec l'énergie du désespoir au peu de pouvoir qui échoit aux élus, l'opposition bluffe. Elle call un moratoire en disant que c'est ce que la majorité des citoyens désire.
D'où tient-elle cette information? De quelques consultations publiques, où elle a elle-même pris les notes et d'après lesquelles elle se permet d'extrapoler sur l'opinion de ceux et celles qui n'y étaient pas. Parce que forcément, ceux qui n'y étaient pas appuient silencieusement les démarches de l'opposition, c'est clair.
Ah, les ravages du silence en politique!
Mais le gouvernement tient les cartes : s'il voit un nuage à l'horizon, il a lui aussi deux options. De un, il annule la main et redistribue les cartes, on change de sujet ou on esquive la question. De deux, il sort l'atout qu'il cache dans sa manche : l'économie.
Bien entendu, le gouvernement ne sourcille pas, et sort en douce sa carte cachée.
BANG! Que peut-on donc opposer à la toute-puissante économie?
L'opposition va-t-elle flipper la table et de dégainer? Comment justifier ce geste? Qui oserait ignorer la dominance de l'économie?
Et nous, qui finançons la partie, ne pouvons que regarder pendant que la cagnotte passe invariablement du même côté de la table, pour nous être soi-disant redistribuée.
Après tout, c'est pour notre bien qu'ils jouent au bluff avec notre argent, non?
Là, de plus en plus souvent, je me permets de douter des bonnes intentions. Sans en prêter de mauvaises, qu'on s'entende; cependant ces intentions visent-elles réellement le bien du plus grand nombre, ou d'un groupe restreint?
Mais la question se pose : jusqu'à quel point doit-on laisser l'économie diriger la pensée politique? On ne peut clairement pas l'ignorer, mais quand est-ce devenu un dogme plutôt qu'un outil politique et social? Que je sache, l'économie est une création humaine et en principe, la création ne doit pas dominer le créateur. Mais bon, ça fait longtemps que je ne suis pas allé à la messe, et encore plus longtemps que je n'ai pas été attentif quand j'y étais. Au nom de l'économie -qui soit dit en passant n'a pas d'affection particulière pour le N-B- allons-nous gober sans broncher mesures et coupures, sans distinction? Sommes-nous victimes de l'apathie télévisuelle, du syndrome du spectateur impuissant? Le fait demeure que si ces joueurs assis à la table de l'assemblée législative ont le privilège de jouer au bluff avec l'argent des contribuables de cette province, c'est bel et bien parce que ces mêmes contribuables leur accordent ce privilège.
Nous sommes responsables de les élire, de leur PERMETTRE de parler pour nous. C'est tellement simple que ça en devient ridicule.
Doit-on accepter le bâillon économique? Ça fait depuis McKenna que l'économie va mal au N-B, et on continue de laisser faire les gouvernements qui investissent dans des compagnies bidon qui s'en mettent plein les poches à coup de prêts dont les contribuables assument les contrecoups, puis qui repartent en douce, disant qu'il y a plus d'argent à faire ailleurs.
Ben, arrêtons d'essayer de faire de l'argent, et commençons à essayer de faire de l'allure.
Ce serait quoi, par exemple, de suivre l'exemple de Lamèque et de financer des coopératives d'énergie verte à la grandeur du N-B, d'explorer et de développer ces technologies pour le bien des citoyens de la province? Le monde entier attend que l'énergie verte soit une option abordable! Pas même besoin de vision pour voir l'opportunité! On est déjà dans le trou, financièrement, et on continue de pitcher de la terre à qui en demande, pour une bouchée de pain. En espérant que la manne nous tombe du ciel. Si on se mettait dans le trou pour notre bien et dans le but de s'en sortir, au moins, on arriverait peut-être à quelque chose. Ce serait quoi de miser sur un système d'éducation qui serait financé selon la capacité des contribuables après la graduation, sur le modèle de l'Oregon? Oui, ça coûterait cher à lancer, mais en bout de ligne, le résultat serait probablement un système d'éducation (un vrai!) qui puisse bénéficier à long terme à la population du N-B. et à la province entière; des fondations solides pour un avenir solide. Et en ce qui concerne la crainte d'une hémorragie de fonds si les diplômés quittent la province après l'obtention du diplôme, alors qu'on impose une facture aux «déserteurs» : on ne peut pas vous empêcher d'aller chercher fortune ailleurs, mais le bénéfice est pour ceux qui choisissent de rester et d'aider la province à se redresser. Ce serait quoi de miser sur des mesures préventives en santé (ce qu'on commence à peine à faire) plutôt que de continuellement traiter les gens? On économiserait sans doute plus qu'en nommant et congédiant continuellement des bureaucrates que l'on juge -clairement- superflus, au détriment des infirmiers et infirmières, de la qualité des soins, ainsi que des fonds de pension provinciaux.
Mais, moi, je n'ai aucune carte dans ma manche.
Tout comme chacun(e) d'entre vous, je n'ai qu'une tête, une voix, et un vote.
Et un vote, ça vaut bien une pétoire à une table de poker.
P.S. Je mijotais ce blog depuis longtemps, et c'est en voyant cette vidéo via facebook (excusez mon manque de rigueur intellectuelle, M. Robichaud) que le tout est devenu juste assez clair pour écrire sur le sujet (allez voir). Non, me direz-vous, nous ne sommes pas Américains; mais notre réalité n'est pas si différente. Et de moins en moins, merci Harper. Si la démocratie est RÉELLEMENT l'expression de la volonté du peuple, pour le bien du peuple, je ne vois pas pourquoi un si faible pourcentage de la population devrait pouvoir tenir les rennes d'une nation, et SURTOUT quand cette nation leur a tant donné. Une tête, une voix, un vote. Pourquoi ce serait différent pour un portefeuille?
Pour une minute, imaginez la politique comme une partie de poker.
Soit dit en passant, je n'ai par la moindre idée des rudiments du jeu et le portrait que je vais brosser puise plus chez Lucky Luke que dans la réalité. Vous savez, quand une carte tombe de la manche d'un des joueurs, et qu'un autre flippe la table en brandissant sa pétoire?
C'est presque ridicule, mais le parallèle semble intéressant, et l'image, féconde.
Alors, l'assemblée législative est une table de poker : Le gouvernement est à la fois assis à la table et distribue les cartes. L'opposition call son bluff, et les contribuables (dont l'argent est sur la table) regardent la partie à la télé. Soudainement, le gouvernement fait une déclaration-choc (disons, sur le gaz de schiste), et l'opposition n'a rien dans sa main pour contrer. Deux choix se présentent : plier l'échine et concéder la main, ou alors bluffer. Puisque la politique consiste essentiellement à s'accrocher avec l'énergie du désespoir au peu de pouvoir qui échoit aux élus, l'opposition bluffe. Elle call un moratoire en disant que c'est ce que la majorité des citoyens désire.
D'où tient-elle cette information? De quelques consultations publiques, où elle a elle-même pris les notes et d'après lesquelles elle se permet d'extrapoler sur l'opinion de ceux et celles qui n'y étaient pas. Parce que forcément, ceux qui n'y étaient pas appuient silencieusement les démarches de l'opposition, c'est clair.
Ah, les ravages du silence en politique!
Mais le gouvernement tient les cartes : s'il voit un nuage à l'horizon, il a lui aussi deux options. De un, il annule la main et redistribue les cartes, on change de sujet ou on esquive la question. De deux, il sort l'atout qu'il cache dans sa manche : l'économie.
Bien entendu, le gouvernement ne sourcille pas, et sort en douce sa carte cachée.
BANG! Que peut-on donc opposer à la toute-puissante économie?
L'opposition va-t-elle flipper la table et de dégainer? Comment justifier ce geste? Qui oserait ignorer la dominance de l'économie?
Et nous, qui finançons la partie, ne pouvons que regarder pendant que la cagnotte passe invariablement du même côté de la table, pour nous être soi-disant redistribuée.
Après tout, c'est pour notre bien qu'ils jouent au bluff avec notre argent, non?
Là, de plus en plus souvent, je me permets de douter des bonnes intentions. Sans en prêter de mauvaises, qu'on s'entende; cependant ces intentions visent-elles réellement le bien du plus grand nombre, ou d'un groupe restreint?
Mais la question se pose : jusqu'à quel point doit-on laisser l'économie diriger la pensée politique? On ne peut clairement pas l'ignorer, mais quand est-ce devenu un dogme plutôt qu'un outil politique et social? Que je sache, l'économie est une création humaine et en principe, la création ne doit pas dominer le créateur. Mais bon, ça fait longtemps que je ne suis pas allé à la messe, et encore plus longtemps que je n'ai pas été attentif quand j'y étais. Au nom de l'économie -qui soit dit en passant n'a pas d'affection particulière pour le N-B- allons-nous gober sans broncher mesures et coupures, sans distinction? Sommes-nous victimes de l'apathie télévisuelle, du syndrome du spectateur impuissant? Le fait demeure que si ces joueurs assis à la table de l'assemblée législative ont le privilège de jouer au bluff avec l'argent des contribuables de cette province, c'est bel et bien parce que ces mêmes contribuables leur accordent ce privilège.
Nous sommes responsables de les élire, de leur PERMETTRE de parler pour nous. C'est tellement simple que ça en devient ridicule.
Doit-on accepter le bâillon économique? Ça fait depuis McKenna que l'économie va mal au N-B, et on continue de laisser faire les gouvernements qui investissent dans des compagnies bidon qui s'en mettent plein les poches à coup de prêts dont les contribuables assument les contrecoups, puis qui repartent en douce, disant qu'il y a plus d'argent à faire ailleurs.
Ben, arrêtons d'essayer de faire de l'argent, et commençons à essayer de faire de l'allure.
Ce serait quoi, par exemple, de suivre l'exemple de Lamèque et de financer des coopératives d'énergie verte à la grandeur du N-B, d'explorer et de développer ces technologies pour le bien des citoyens de la province? Le monde entier attend que l'énergie verte soit une option abordable! Pas même besoin de vision pour voir l'opportunité! On est déjà dans le trou, financièrement, et on continue de pitcher de la terre à qui en demande, pour une bouchée de pain. En espérant que la manne nous tombe du ciel. Si on se mettait dans le trou pour notre bien et dans le but de s'en sortir, au moins, on arriverait peut-être à quelque chose. Ce serait quoi de miser sur un système d'éducation qui serait financé selon la capacité des contribuables après la graduation, sur le modèle de l'Oregon? Oui, ça coûterait cher à lancer, mais en bout de ligne, le résultat serait probablement un système d'éducation (un vrai!) qui puisse bénéficier à long terme à la population du N-B. et à la province entière; des fondations solides pour un avenir solide. Et en ce qui concerne la crainte d'une hémorragie de fonds si les diplômés quittent la province après l'obtention du diplôme, alors qu'on impose une facture aux «déserteurs» : on ne peut pas vous empêcher d'aller chercher fortune ailleurs, mais le bénéfice est pour ceux qui choisissent de rester et d'aider la province à se redresser. Ce serait quoi de miser sur des mesures préventives en santé (ce qu'on commence à peine à faire) plutôt que de continuellement traiter les gens? On économiserait sans doute plus qu'en nommant et congédiant continuellement des bureaucrates que l'on juge -clairement- superflus, au détriment des infirmiers et infirmières, de la qualité des soins, ainsi que des fonds de pension provinciaux.
Mais, moi, je n'ai aucune carte dans ma manche.
Tout comme chacun(e) d'entre vous, je n'ai qu'une tête, une voix, et un vote.
Et un vote, ça vaut bien une pétoire à une table de poker.
P.S. Je mijotais ce blog depuis longtemps, et c'est en voyant cette vidéo via facebook (excusez mon manque de rigueur intellectuelle, M. Robichaud) que le tout est devenu juste assez clair pour écrire sur le sujet (allez voir). Non, me direz-vous, nous ne sommes pas Américains; mais notre réalité n'est pas si différente. Et de moins en moins, merci Harper. Si la démocratie est RÉELLEMENT l'expression de la volonté du peuple, pour le bien du peuple, je ne vois pas pourquoi un si faible pourcentage de la population devrait pouvoir tenir les rennes d'une nation, et SURTOUT quand cette nation leur a tant donné. Une tête, une voix, un vote. Pourquoi ce serait différent pour un portefeuille?
vendredi 8 novembre 2013
Revue de presse du 4 au 8 novembre
par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Le discours du Trône, qui établit le programme de la nouvelle session de la législature provinciale, a été prononcé lundi à Fredericton. Sans qu’on s’en étonne, l’économie et le développement des ressources naturelles sont au cœur du discours (L’Acadie Nouvelle). Mais de-ci, de-là, d’autres bribes d’information juste assez vague ont visé à peu près tous les groupes d’intérêt du N-B, poussant notamment le chef libéral Brian Gallant à déclarer que le gouvernement a trop de priorités pour qu’on les prenne au sérieux, que ce discours du Trône avait d’abord des visées électorales.
C’est certain que dévoiler un plan de redressement général à la dernière année d’un mandat, ça ne fait pas très sérieux.
Pour nous, dans le monde universitaire, Alward a ceci à proposer : une entente pluriannuelle de financement qui permettra aux universités de budgéter leurs activités jusqu’en 2016. Et avec cela, la garantie que les droits de scolarité augmenteront, parce que «votre gouvernement croit que le fait d’assurer des augmentations stables et prévisibles aide les étudiants à mieux budgétiser leurs études, ce qui leur rend possible l’accès à des études postsecondaires abordables» (GNB).
J’admettrai le premier qu’ «abordable» est un terme complexe à définir, mais l’augmentation garantie des coûts me semble un moyen mal avisé de parvenir au but proposé. J’ajouterai que ce n’est certainement pas la capacité de voir devant soi, seule, qui permette d’avoir de la vision. On vise quoi à long terme, ici?
«Donnez-nous un autre quatre ans et on verra», j’imagine. Peuah.
Le discours du Trône a également marqué une nouvelle charge du gouvernement contre les régimes de pension des employés de la fonction publique provinciale, qu’il veut faire passer à un modèle à risque partagé. Une grande manifestation s’est tenue devant l’Assemblée législative lors de la livraison du discours pour dénoncer cette décision des conservateurs.
Dans le même genre, un Front commun national contre la réforme de l’assurance-emploi a fait cette semaine une déclaration en plusieurs endroits du pays, pour demander à nouveau l’abolition de la réforme et pour montrer au gouvernement fédéral que l’opposition demeure sur ses positions même si les manifestations ont cessé depuis un certain temps (Acadie Nouvelle). Faut ben que ce monde-là travaille, s’ils veulent au moins la chance de perdre leur chômage, après tout! Guillaume Deschênes-Thériault, étudiant en SCPO à l’Université de Moncton, agit à titre de président du comité dans la région du Grand Moncton.
Et enfin, la FÉÉCUM tenait une Assemblée générale ce mercredi, au cours de laquelle il fut décidé d’entreprendre une lutte pour obtenir l’autogestion du Centre étudiant, qui demeure une propriété de l’Université de Moncton (Acadie Nouvelle). La coïncidence a voulu que dès le lendemain matin, le nom de la FÉÉCUM apparaisse en lettres géantes dans les fenêtres extérieures de l’édifice, au vu et au su de tout le beau monde de Taillon qui déambule jusqu’au 63 afin d’y quérir leur pitance quotidienne…
Un drapeau noir sur le toit de l’édifice n’aurait pas pu faire mieux!
Le discours du Trône, qui établit le programme de la nouvelle session de la législature provinciale, a été prononcé lundi à Fredericton. Sans qu’on s’en étonne, l’économie et le développement des ressources naturelles sont au cœur du discours (L’Acadie Nouvelle). Mais de-ci, de-là, d’autres bribes d’information juste assez vague ont visé à peu près tous les groupes d’intérêt du N-B, poussant notamment le chef libéral Brian Gallant à déclarer que le gouvernement a trop de priorités pour qu’on les prenne au sérieux, que ce discours du Trône avait d’abord des visées électorales.
C’est certain que dévoiler un plan de redressement général à la dernière année d’un mandat, ça ne fait pas très sérieux.
Pour nous, dans le monde universitaire, Alward a ceci à proposer : une entente pluriannuelle de financement qui permettra aux universités de budgéter leurs activités jusqu’en 2016. Et avec cela, la garantie que les droits de scolarité augmenteront, parce que «votre gouvernement croit que le fait d’assurer des augmentations stables et prévisibles aide les étudiants à mieux budgétiser leurs études, ce qui leur rend possible l’accès à des études postsecondaires abordables» (GNB).
J’admettrai le premier qu’ «abordable» est un terme complexe à définir, mais l’augmentation garantie des coûts me semble un moyen mal avisé de parvenir au but proposé. J’ajouterai que ce n’est certainement pas la capacité de voir devant soi, seule, qui permette d’avoir de la vision. On vise quoi à long terme, ici?
«Donnez-nous un autre quatre ans et on verra», j’imagine. Peuah.
Le discours du Trône a également marqué une nouvelle charge du gouvernement contre les régimes de pension des employés de la fonction publique provinciale, qu’il veut faire passer à un modèle à risque partagé. Une grande manifestation s’est tenue devant l’Assemblée législative lors de la livraison du discours pour dénoncer cette décision des conservateurs.
Dans le même genre, un Front commun national contre la réforme de l’assurance-emploi a fait cette semaine une déclaration en plusieurs endroits du pays, pour demander à nouveau l’abolition de la réforme et pour montrer au gouvernement fédéral que l’opposition demeure sur ses positions même si les manifestations ont cessé depuis un certain temps (Acadie Nouvelle). Faut ben que ce monde-là travaille, s’ils veulent au moins la chance de perdre leur chômage, après tout! Guillaume Deschênes-Thériault, étudiant en SCPO à l’Université de Moncton, agit à titre de président du comité dans la région du Grand Moncton.
Et enfin, la FÉÉCUM tenait une Assemblée générale ce mercredi, au cours de laquelle il fut décidé d’entreprendre une lutte pour obtenir l’autogestion du Centre étudiant, qui demeure une propriété de l’Université de Moncton (Acadie Nouvelle). La coïncidence a voulu que dès le lendemain matin, le nom de la FÉÉCUM apparaisse en lettres géantes dans les fenêtres extérieures de l’édifice, au vu et au su de tout le beau monde de Taillon qui déambule jusqu’au 63 afin d’y quérir leur pitance quotidienne…
Un drapeau noir sur le toit de l’édifice n’aurait pas pu faire mieux!
vendredi 1 novembre 2013
Revue de presse du 25 octobre au 1er novembre
par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Non pas une, mais deux annonces cette semaine ont affecté de façon importante l’éducation postsecondaire. Tu sais, pendant la semaine où les étudiants sont pas là ni pour écouter ni pour critiquer. Drôle d’adonnance!
Les voici, si vous les avez manquées :
Mercredi à Fredericton, le ministre de l’Éducation postsecondaire, de la formation et du travail Jody Carr annonçait une entente de financement pluriannuelle de deux ans pour les universités du N-B (L’Acadie Nouvelle). Sous cette entente, les universités doivent recevoir une augmentation annuelle de 2% de leur subvention de base (qui finance les budgets d’opérations), avec contrainte de limiter à 3% annuellement la hausse des droits de scolarité. Sauf à STU, où une entente séparée a déjà été conclue la semaine dernière, permettant une augmentation de 3% plus 150$ annuellement pour quatre ans. En somme, les universités peuvent planifier d’avance leurs budgets, en sachant quelles sommes seront accordées par la province, et les étudiants peuvent savoir d’avance de combien s’accroîtra leur dette deux ans d’avance.
Et on appelle ça : avoir de la vision.
Question d’attirer un maximum d’attention, Carr revient jeudi avec une seconde annonce d’un investissement de 6 millions $ pour la recherche universitaire (L’Acadie Nouvelle). Cette somme sera consacrée à l’établissement de chaires de recherche financées à hauteur de 200 000$ par an pour cinq ans. Les universités du N-B doivent maintenant soumettre leurs projets pour obtenir l’une des six chaires disponibles L’U de M se réjouit de l’annonce en disant que l’obtention de chaires est l’un des outils de recrutement les plus efficaces, tant au niveau des professeurs que des étudiants.
Le classement Maclean’s est sorti cette semaine et l’U de M a perdu un rang, pour se trouver 11e (L’Acadie Nouvelle) C’est ça.
En dire plus serait accorder du crédit indû à ce classement.
Vendredi dernier, les sports universitaires se sont trouvés dans l’eau chaude, après qu’un erreur administrative ait enlevé 6 points à la fiche de l’équipe masculine de soccer (Radio-Canada). Un joueur inadmissible d’après le règlement de SIC a été utilisé dans trois parties au cours de la dernière saison (2 victoires, 1 défaite), pour lesquelles les points accumulés par l’U de M ont été retirés, les faisant chuter au classement et rater les séries d’après-saison. Ce n’est pas la première fois que les sports universitaires commettent cette erreur.
Revenez-nous bien reposés la semaine prochaine!
Non pas une, mais deux annonces cette semaine ont affecté de façon importante l’éducation postsecondaire. Tu sais, pendant la semaine où les étudiants sont pas là ni pour écouter ni pour critiquer. Drôle d’adonnance!
Les voici, si vous les avez manquées :
Mercredi à Fredericton, le ministre de l’Éducation postsecondaire, de la formation et du travail Jody Carr annonçait une entente de financement pluriannuelle de deux ans pour les universités du N-B (L’Acadie Nouvelle). Sous cette entente, les universités doivent recevoir une augmentation annuelle de 2% de leur subvention de base (qui finance les budgets d’opérations), avec contrainte de limiter à 3% annuellement la hausse des droits de scolarité. Sauf à STU, où une entente séparée a déjà été conclue la semaine dernière, permettant une augmentation de 3% plus 150$ annuellement pour quatre ans. En somme, les universités peuvent planifier d’avance leurs budgets, en sachant quelles sommes seront accordées par la province, et les étudiants peuvent savoir d’avance de combien s’accroîtra leur dette deux ans d’avance.
Et on appelle ça : avoir de la vision.
Question d’attirer un maximum d’attention, Carr revient jeudi avec une seconde annonce d’un investissement de 6 millions $ pour la recherche universitaire (L’Acadie Nouvelle). Cette somme sera consacrée à l’établissement de chaires de recherche financées à hauteur de 200 000$ par an pour cinq ans. Les universités du N-B doivent maintenant soumettre leurs projets pour obtenir l’une des six chaires disponibles L’U de M se réjouit de l’annonce en disant que l’obtention de chaires est l’un des outils de recrutement les plus efficaces, tant au niveau des professeurs que des étudiants.
Le classement Maclean’s est sorti cette semaine et l’U de M a perdu un rang, pour se trouver 11e (L’Acadie Nouvelle) C’est ça.
En dire plus serait accorder du crédit indû à ce classement.
Vendredi dernier, les sports universitaires se sont trouvés dans l’eau chaude, après qu’un erreur administrative ait enlevé 6 points à la fiche de l’équipe masculine de soccer (Radio-Canada). Un joueur inadmissible d’après le règlement de SIC a été utilisé dans trois parties au cours de la dernière saison (2 victoires, 1 défaite), pour lesquelles les points accumulés par l’U de M ont été retirés, les faisant chuter au classement et rater les séries d’après-saison. Ce n’est pas la première fois que les sports universitaires commettent cette erreur.
Revenez-nous bien reposés la semaine prochaine!
jeudi 31 octobre 2013
Une entente pluriannuelle pour le financement des universités prévoit une augmentation constante des droits de scolarité
Le problème s’empire au lieu de se régler, selon la FÉÉCUM
Suite à l’annonce du gouvernement du Nouveau-Brunswick d’une entente pluriannuelle pour le financement des universités, la Fédération des étudiantes et étudiants du campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM) s’insurge contre le manque de vision accablant de la province. Les universités pourront maintenant prévoir une hausse de financement de 2% par année les prochains deux ans, et une hausse de 3% des droits de scolarité par année pour les prochains trois ans.
D’après le président de la FÉÉCUM, Kevin Arseneau, un endettement accru prévisible est tout de même un endettement accru : « Encore une fois, les étudiants sont les grands perdants. C’est inacceptable et de plus, il est déplorable d’essayer de nous vendre cette annonce comme quelque chose de quoi se réjouir. » M. Arseneau rappelle que le Nouveau-Brunswick se classe déjà parmi les provinces canadiennes dont les étudiants sont les plus endettés, situation qui ne fera que s’empirer sous les politiques d’austérité du gouvernement.
La réaction timide des universités a aussi déplu à la Fédération étudiante. « Les universités semblent se contenter de bien peu, de trop peu, » explique le président de la FÉÉCUM. « En bout de ligne, qu’elles aient des défis financiers à relever ou non, elles iront chercher le manque à gagner dans la poche des étudiants, ou couperons dans la qualité de l’éducation. Nous payons pour leur manque de conviction et de courage. »
La FÉÉCUM continue donc de militer pour que l’éducation devienne un véritable projet de société au Nouveau-Brunswick, une pétition à cet égard faisant déjà le tour de la province depuis plusieurs semaines.
Suite à l’annonce du gouvernement du Nouveau-Brunswick d’une entente pluriannuelle pour le financement des universités, la Fédération des étudiantes et étudiants du campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM) s’insurge contre le manque de vision accablant de la province. Les universités pourront maintenant prévoir une hausse de financement de 2% par année les prochains deux ans, et une hausse de 3% des droits de scolarité par année pour les prochains trois ans.
D’après le président de la FÉÉCUM, Kevin Arseneau, un endettement accru prévisible est tout de même un endettement accru : « Encore une fois, les étudiants sont les grands perdants. C’est inacceptable et de plus, il est déplorable d’essayer de nous vendre cette annonce comme quelque chose de quoi se réjouir. » M. Arseneau rappelle que le Nouveau-Brunswick se classe déjà parmi les provinces canadiennes dont les étudiants sont les plus endettés, situation qui ne fera que s’empirer sous les politiques d’austérité du gouvernement.
La réaction timide des universités a aussi déplu à la Fédération étudiante. « Les universités semblent se contenter de bien peu, de trop peu, » explique le président de la FÉÉCUM. « En bout de ligne, qu’elles aient des défis financiers à relever ou non, elles iront chercher le manque à gagner dans la poche des étudiants, ou couperons dans la qualité de l’éducation. Nous payons pour leur manque de conviction et de courage. »
La FÉÉCUM continue donc de militer pour que l’éducation devienne un véritable projet de société au Nouveau-Brunswick, une pétition à cet égard faisant déjà le tour de la province depuis plusieurs semaines.
mercredi 30 octobre 2013
Les fissures du pouvoir
par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Quand une craque assez grosse pour laisser passer Mike Duffy s’ouvre dans la façade du pouvoir conservateur, aucun doute ne persiste quant à savoir si le Premier ministre tient son caucus un petit peu trop serré.
Hmmmmphhhiihihihihihi!!! Bon, OK, on repart :
Le processus est familier, on l’a vu se produire ici à l’Université de Moncton; quand un individu en position de pouvoir cherche à imposer par des mesures institutionnellement ‘‘justifiables’’ son contrôle sur tous les aspects du processus dont il devrait en fait être le gardien et le porte-parole, éventuellement, soit la pression exercée génère la fuite d’information, soit un changement de direction ouvre les portes sur l’arcane.
Et à partir de ce moment, tout peut aisément prendre des proportions inattendues.
Qui plus est, un message longtemps contrôlé –une façade- lorsque libéré et soumis au jugement de tout un chacun, par l’intermédiaire de la presse et des autres médias, mais également en son for intérieur, porte le potentiel d’un effet démultiplié comme autant de bombes lancées contre cette même façade, déjà ébranlée.
La preuve en étant que le B-52 de la Colline, Mike Duffy, lance bombe sur bombe à l’endroit du Premier ministre. En fait, il a plus l’allure d’un tank, mais bon. À ce point-ci, tout est une bombe, car on se rend rapidement compte, à la lumière des révélations des sénateurs visés par la motion de suspension sans salaire du Sénat, d’une part, mais tout autant –et possiblement plus- par le message changeant du Premier ministre soucieux de défendre son image de partisan de la ligne dure aux yeux de la base conservatrice, que ce que l’on ignore semble toujours aller de plus en plus loin. De plus, il est douteux qu’on nous l’ait caché pour notre bien.
Et la question se pose quant à savoir pourquoi on choisit de nous cacher tout ça? Certains diront «parce que vous ne comprendriez pas si on vous l’expliquait»; je pense qu’ici l’histoire se raconte d’elle-même. D’autres diront que c’est pour le bien de l’institution, ce qui semble être le modus operandi de Stephen Harper; alors là il est évident que si le bien de l’institution dépend du silence radio sur ses façons de procéder, on a un sérieux problème.
Un problème qui ne se balaie pas du revers de la main, comme ont tenté de le faire les conservharpeurs ([kõsERvaRPœR] n.m. – 2013 v CONTRACT. Cons servent Harper) depuis le printemps.
On en vient par cette voie à parler des sénateurs, qui se défendent vigoureusement d’avoir enfreint les règles concernant les dépenses du Sénat, ou d’avoir, à tout le moins, enfreint ces règles avec l’approbation des gens responsables de les empêcher de le faire.
Ils disent que les règles du Sénat en matière de dépenses ne sont pas claires, et refusent de payer (une partie) de la somme qui est exigée d’eux en remboursement des sommes reçues du Sénat sous forme d’allocations de résidence secondaire et de dépenses de voyage.
Pardonnez mon intransigeance, mais sénateurs, membres du comité des dépenses du Sénat, employés démissionnaires (ou congédiés dépendamment du jour de la semaine où la question sera posée au PM) du bureau du Premier ministre, et le Premier ministre lui-même sont tout aussi coupables les uns que les autres dans cette affaire. Et ils s’obstinent à savoir qui est à blâmer parce qu’il serait impensable de punir tout le monde.
Qu’il y a au moins un dans la gang qui nous protège, ha!
Vous trouverez ce que vous devez savoir sur le sujet dans le dossier de Radio-Canada (Lien). Pas que ce que la SRC diffuse se situe au-dessus de tout questionnement, mais si la SRC prend la peine de le questionner, c’est un peu comme trouver le canari dans le fond de sa cage.
D’emblée, Harper est au-dessus des sanctions dans cette histoire, il se bat pour protéger sa réputation d’homme fort. N’empêche, sa crédibilité pourrait sortir lourdement entachée de cette affaire. De plus, depuis qu’il est sorti de son mutisme habituel envers les médias et depuis, il se met le pied dans la bouche aux trois phrases, à peu près.
Les sénateurs vont payer la note, sous une forme ou une autre. Seront-ils suspendus sans paie ni bénéfices comme Harper le demande? Le leader conservateur du Sénat, Claude Carignan, propose déjà des sanctions réduites pour courtiser le vote des sénateurs. Qui ne sont pas chauds à l’idée du précédent crée par l’affaire, j’imagine. Pour le résultat final, il faudra encore attendre longtemps.
Les règles de dépenses du Sénat ont-elles besoin de clarifications? Ont-elle seulement besoin d’un «chien de garde» qui sache les comprendre et les défendre? Parce que manifestement, si les gens concernés les comprennent, ils choisissent de les ignorer. Parce qu’ils croient avoir le droit de le faire. Légitimement.
Le problème, en somme, c’est que tout le monde, TOUT LE MONDE dans cette affaire a soit commis ou choisi d’ignorer une crocherie, et que malgré ça, tout ce beau monde s’entête à jouer les vierges offensées. Personne n’est coupable, ou du moins, personne n’accepte de porter la responsabilité de sa culpabilité, en se disant que, si c’est de la faute de quelqu’un d’autre, ils n’ont peut-être rien fait de mal.
Vraiment?
Depuis le début, Harper joue a carte de l’ignorance et martèle la faute des sénateurs, question de ne pas paraître faible ou –la honte- complice aux yeux de l’électorat et plus que tout de la base conservatrice. C’est lui qui les a nommés au Sénat, après tout
Et malgré ce qu’il répète (quoi ce ne soit peut-être pas le bon terme vu les changements apportés à sa version des faits) jour après jour, difficile de croire que Stephen Harper n’en savait rien. Pas le Chuck Norris de la Colline parlementaire, voyons. De jour en jour surgissent d’ailleurs des informations soutenant le contraire. Le chèque de 90 000$ faisait supposément partie d’une entente incluant le bureau du Premier ministre. Et il y a un deuxième chèque, nous dit-on aujourd’hui, émis pour couvrir les frais d’avocat de Mike Duffy.
La sénatrice Pamela Wallin, départie de ses attaches conservatrices, fait flèche de tout bois contre le caucus conservateur, jugeant qu’on fait d’elle (et des autres) un bouc émissaire.
Voilà ce qui me chicote : y’a toujours ben des limites à croire, en toute bonne volonté, qu’on est en train de bien faire les choses!!!
Le salaire de base d’un sénateur est déjà de 135 200$ (Gouvernement du Canada). De plus, chaque déplacement (pour des affaires du Sénat) à plus de 100km de leur résidence principale est remboursable (jusqu’à un maximum de 64 points, chaque aller-retour comptant pour un point), et les voyages par train sont gratuits (Gouvernement du Canada). Vestige de la construction du chemin de fer transcanadien, joyau de la Confédération, sans doute.
Les sénateurs savaient, les premiers, qu’ils recevaient des sommes auxquelles ils n’avaient pas droit –puisées à même les poches des contribuables- et ils empochaient tout de même sans arrière-pensée. On devine que si l’enquête qui a révélé ces irrégularités n’avait pas eu lieu, ils empocheraient encore.
Les responsables qui ont approuvé ces dépenses au Sénat voyaient défiler les chiffres devant eux et n’ont rien fait pour les empêcher non plus. Les dernières révélations de Mike Duffy ont tourné les projecteurs sur ces derniers.
J’admets le premier que je n’ai aucune admiration pour les sénateurs. Leur ineptie à s’acquitter de leurs tâches fondamentales permet de remettre en question leur existence sans grands remords. La SANB milite en faveur du maintien du Sénat (que le NPD propose d’abolir, et les Conservateurs de réformer) parce qu’il est investi de la mission de représenter les minorités. Je soutiens le principe, mais je serais bien curieux de voir ce qu’on aurait de moins dans l’Est s’ils n’étaient pas là pour nous «défendre». On aura sans doute l’occasion de revenir là-dessus.
Les sénateurs ont vraisemblablement fraudé. Sciemment, ou non, ça reste de la fraude. Désolé, mais je ne vois aucune raison de les prendre en pitié. MAIS il y a trop de gens responsables pour qu’ils soient les seuls à être sanctionnés dans cette affaire. Les manœuvres arcanes du cabinet du premier ministre au premier chef, ceux et celles qui tirent les ficelles et signent les chèques doivent être soumis au même traitement : qu’ils répondent de leurs actes devant la justice.
Mais, tu sais, quand c’est toi qui nomme les juges… ça pourrait causer un malaise.
Quand une craque assez grosse pour laisser passer Mike Duffy s’ouvre dans la façade du pouvoir conservateur, aucun doute ne persiste quant à savoir si le Premier ministre tient son caucus un petit peu trop serré.
Hmmmmphhhiihihihihihi!!! Bon, OK, on repart :
Le processus est familier, on l’a vu se produire ici à l’Université de Moncton; quand un individu en position de pouvoir cherche à imposer par des mesures institutionnellement ‘‘justifiables’’ son contrôle sur tous les aspects du processus dont il devrait en fait être le gardien et le porte-parole, éventuellement, soit la pression exercée génère la fuite d’information, soit un changement de direction ouvre les portes sur l’arcane.
Et à partir de ce moment, tout peut aisément prendre des proportions inattendues.
Qui plus est, un message longtemps contrôlé –une façade- lorsque libéré et soumis au jugement de tout un chacun, par l’intermédiaire de la presse et des autres médias, mais également en son for intérieur, porte le potentiel d’un effet démultiplié comme autant de bombes lancées contre cette même façade, déjà ébranlée.
La preuve en étant que le B-52 de la Colline, Mike Duffy, lance bombe sur bombe à l’endroit du Premier ministre. En fait, il a plus l’allure d’un tank, mais bon. À ce point-ci, tout est une bombe, car on se rend rapidement compte, à la lumière des révélations des sénateurs visés par la motion de suspension sans salaire du Sénat, d’une part, mais tout autant –et possiblement plus- par le message changeant du Premier ministre soucieux de défendre son image de partisan de la ligne dure aux yeux de la base conservatrice, que ce que l’on ignore semble toujours aller de plus en plus loin. De plus, il est douteux qu’on nous l’ait caché pour notre bien.
Et la question se pose quant à savoir pourquoi on choisit de nous cacher tout ça? Certains diront «parce que vous ne comprendriez pas si on vous l’expliquait»; je pense qu’ici l’histoire se raconte d’elle-même. D’autres diront que c’est pour le bien de l’institution, ce qui semble être le modus operandi de Stephen Harper; alors là il est évident que si le bien de l’institution dépend du silence radio sur ses façons de procéder, on a un sérieux problème.
Un problème qui ne se balaie pas du revers de la main, comme ont tenté de le faire les conservharpeurs ([kõsERvaRPœR] n.m. – 2013 v CONTRACT. Cons servent Harper) depuis le printemps.
On en vient par cette voie à parler des sénateurs, qui se défendent vigoureusement d’avoir enfreint les règles concernant les dépenses du Sénat, ou d’avoir, à tout le moins, enfreint ces règles avec l’approbation des gens responsables de les empêcher de le faire.
Ils disent que les règles du Sénat en matière de dépenses ne sont pas claires, et refusent de payer (une partie) de la somme qui est exigée d’eux en remboursement des sommes reçues du Sénat sous forme d’allocations de résidence secondaire et de dépenses de voyage.
Pardonnez mon intransigeance, mais sénateurs, membres du comité des dépenses du Sénat, employés démissionnaires (ou congédiés dépendamment du jour de la semaine où la question sera posée au PM) du bureau du Premier ministre, et le Premier ministre lui-même sont tout aussi coupables les uns que les autres dans cette affaire. Et ils s’obstinent à savoir qui est à blâmer parce qu’il serait impensable de punir tout le monde.
Qu’il y a au moins un dans la gang qui nous protège, ha!
Vous trouverez ce que vous devez savoir sur le sujet dans le dossier de Radio-Canada (Lien). Pas que ce que la SRC diffuse se situe au-dessus de tout questionnement, mais si la SRC prend la peine de le questionner, c’est un peu comme trouver le canari dans le fond de sa cage.
D’emblée, Harper est au-dessus des sanctions dans cette histoire, il se bat pour protéger sa réputation d’homme fort. N’empêche, sa crédibilité pourrait sortir lourdement entachée de cette affaire. De plus, depuis qu’il est sorti de son mutisme habituel envers les médias et depuis, il se met le pied dans la bouche aux trois phrases, à peu près.
Les sénateurs vont payer la note, sous une forme ou une autre. Seront-ils suspendus sans paie ni bénéfices comme Harper le demande? Le leader conservateur du Sénat, Claude Carignan, propose déjà des sanctions réduites pour courtiser le vote des sénateurs. Qui ne sont pas chauds à l’idée du précédent crée par l’affaire, j’imagine. Pour le résultat final, il faudra encore attendre longtemps.
Les règles de dépenses du Sénat ont-elles besoin de clarifications? Ont-elle seulement besoin d’un «chien de garde» qui sache les comprendre et les défendre? Parce que manifestement, si les gens concernés les comprennent, ils choisissent de les ignorer. Parce qu’ils croient avoir le droit de le faire. Légitimement.
Le problème, en somme, c’est que tout le monde, TOUT LE MONDE dans cette affaire a soit commis ou choisi d’ignorer une crocherie, et que malgré ça, tout ce beau monde s’entête à jouer les vierges offensées. Personne n’est coupable, ou du moins, personne n’accepte de porter la responsabilité de sa culpabilité, en se disant que, si c’est de la faute de quelqu’un d’autre, ils n’ont peut-être rien fait de mal.
Vraiment?
Depuis le début, Harper joue a carte de l’ignorance et martèle la faute des sénateurs, question de ne pas paraître faible ou –la honte- complice aux yeux de l’électorat et plus que tout de la base conservatrice. C’est lui qui les a nommés au Sénat, après tout
Et malgré ce qu’il répète (quoi ce ne soit peut-être pas le bon terme vu les changements apportés à sa version des faits) jour après jour, difficile de croire que Stephen Harper n’en savait rien. Pas le Chuck Norris de la Colline parlementaire, voyons. De jour en jour surgissent d’ailleurs des informations soutenant le contraire. Le chèque de 90 000$ faisait supposément partie d’une entente incluant le bureau du Premier ministre. Et il y a un deuxième chèque, nous dit-on aujourd’hui, émis pour couvrir les frais d’avocat de Mike Duffy.
La sénatrice Pamela Wallin, départie de ses attaches conservatrices, fait flèche de tout bois contre le caucus conservateur, jugeant qu’on fait d’elle (et des autres) un bouc émissaire.
Voilà ce qui me chicote : y’a toujours ben des limites à croire, en toute bonne volonté, qu’on est en train de bien faire les choses!!!
Le salaire de base d’un sénateur est déjà de 135 200$ (Gouvernement du Canada). De plus, chaque déplacement (pour des affaires du Sénat) à plus de 100km de leur résidence principale est remboursable (jusqu’à un maximum de 64 points, chaque aller-retour comptant pour un point), et les voyages par train sont gratuits (Gouvernement du Canada). Vestige de la construction du chemin de fer transcanadien, joyau de la Confédération, sans doute.
Les sénateurs savaient, les premiers, qu’ils recevaient des sommes auxquelles ils n’avaient pas droit –puisées à même les poches des contribuables- et ils empochaient tout de même sans arrière-pensée. On devine que si l’enquête qui a révélé ces irrégularités n’avait pas eu lieu, ils empocheraient encore.
Les responsables qui ont approuvé ces dépenses au Sénat voyaient défiler les chiffres devant eux et n’ont rien fait pour les empêcher non plus. Les dernières révélations de Mike Duffy ont tourné les projecteurs sur ces derniers.
J’admets le premier que je n’ai aucune admiration pour les sénateurs. Leur ineptie à s’acquitter de leurs tâches fondamentales permet de remettre en question leur existence sans grands remords. La SANB milite en faveur du maintien du Sénat (que le NPD propose d’abolir, et les Conservateurs de réformer) parce qu’il est investi de la mission de représenter les minorités. Je soutiens le principe, mais je serais bien curieux de voir ce qu’on aurait de moins dans l’Est s’ils n’étaient pas là pour nous «défendre». On aura sans doute l’occasion de revenir là-dessus.
Les sénateurs ont vraisemblablement fraudé. Sciemment, ou non, ça reste de la fraude. Désolé, mais je ne vois aucune raison de les prendre en pitié. MAIS il y a trop de gens responsables pour qu’ils soient les seuls à être sanctionnés dans cette affaire. Les manœuvres arcanes du cabinet du premier ministre au premier chef, ceux et celles qui tirent les ficelles et signent les chèques doivent être soumis au même traitement : qu’ils répondent de leurs actes devant la justice.
Mais, tu sais, quand c’est toi qui nomme les juges… ça pourrait causer un malaise.
vendredi 25 octobre 2013
Revue de presse du 21 au 25 octobre
par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Des recommandations ont été soumises à l’examen du Sénat académique de l’UdeM cette semaine quant à l’abandon de plusieurs programmes (L’Acadie Nouvelle). Un comité du Sénat doit maintenant en examiner le contenu et entendre la réponse des responsables des programmes concernés. Professeurs et étudiants, par la voix de leur représentants, laissent entendre leur désaccord avec l’idée d’abandonner des programmes sous prétexte d’un faible taux de diplomation (L’Acadie Nouvelle) et d’une faiblesse au niveau de critères comme «la valeur sociale», dont la mesure, pour Marie-Noëlle Ryan, tient du mystère. Kevin Arseneau déplore pour sa part le fait que les programmes sous la menace du couperet sont tous du domaine des sciences humaines et sociales; du même souffle il laisse entendre que les efforts de recrutement nécessaires ne sont peut-être pas déployés par l’UdeM pour combler ces lacunes.
Les recommandations demeurent provisoires pour l’instant, répétons-le.
La semaine dernière, le juriste et professeur Michel Doucet annonçait qu’il ne prendrait plus de nouveaux dossiers liés aux droits linguistiques. Ces causes, qui sont souvent très longues et rapportent peu, attirent difficilement la relève, cependant. Quelques futurs diplômés de la faculté de droit de l’UdeM ont réagi aux propos de Me Doucet, se disant intéressés par les causes linguistiques (L’Acadie Nouvelle, 22 octobre, p. 8), malgré leurs nombreux désavantages. Espérons que le flambeau ne sera pas trop difficile à passer pour Me Doucet, qui s’achemine graduellement vers la fin d’une longue et très active carrière dans la défense des droits linguistiques des minorités acadiennes et francophones!
Deux lettres d’opinions se sont renvoyé la balle au sujet des controverses ayant fait surface à l’UdeM cet automne, et des querelles médiatiques qui ont suivi, certains jugeant bénéfique de crever l’abcès, et jugeant trop affectée l’indignation de certains réfractaires (L’Acadie Nouvelle), alors que d’autres adoptent une ligne plus modérée en posant la question, légitime, à savoir si les réactions de l’UdeM dans l’affaire LaPierre (à qui le recteur suggère de retirer son éméritat) n’ont pas été excessives (L’Acadie Nouvelle, 25 octobre, p. 17).
Il est certain que les épreuves de la transparence pour l’UdeM ne tirent pas encore à leur fin, un an à peine après son passage sous la Loi de l’accès à l’information. C’est un peu comme aller fouiller sous votre lit, on ne sait jamais ce qui va sortir. Et il sera toujours délicat de juger les décisions d’autrefois à l’aune des mœurs d’aujourd’hui.
Et en ce frais vendredi d’automne, on apprend dans les pages du Telegraph-Journal que STU va réduire l’augmentation imposée aux étudiants canadiens dans son dernier budget (Telegraph). On s’en souvient, STU avait ri de la recommandation du gouvernement de limiter l’augmentation des droits de scolarité à 150$, le printemps dernier. Le résultat? 434$ d’augmentation à la rentrée 2013.
Donc, STU, après avoir rencontré le nouveau ministre de l’Éducation postsecondaire, de la formation et du travail, Jody Carr, réduira à 250$ (ce qui est encore loin au-dessus des limites proposées par le gouvernement) l’augmentation pur cette année, tout en garantissant qu’au cours des quatre prochaines années l’augmentation des droits de scolarité ne pourra pas dépasser 3% plus 170$. Ce plan de quatre ans vise à augmenter les droits de scolarité de STU jusqu’à atteindre la moyenne provinciale.
Le gouvernement augmente aussi la subvention de fonctionnement de STU (qui était sous-financée dans la vétuste formule de financement actuelle) de manière permanente, la bonifiant de 225 000$ annuellement.
Mais, et peut-être me trouverez-vous paranoïaque, si les droits de scolarité de STU augmentent –vous savez qu’ils sont les plus bas de la province- la moyenne provinciale ne va-t-elle pas monter, elle aussi? Les mêmes arguments vont-ils revenir dans quatre ans?
Il s’agit quand même d’une première action relativement rapide pour Jody Carr (n’en déplaise à Danny Soucy), qui laisse également entendre qu’une annonce importante sur le financement des universités du N-B pourrait venir aussi tôt que la semaine prochaine. Ça sent le pluriannuel. Mais c’est l’automne, je sens peut-être juste les feuilles qui pourrissent.
Des recommandations ont été soumises à l’examen du Sénat académique de l’UdeM cette semaine quant à l’abandon de plusieurs programmes (L’Acadie Nouvelle). Un comité du Sénat doit maintenant en examiner le contenu et entendre la réponse des responsables des programmes concernés. Professeurs et étudiants, par la voix de leur représentants, laissent entendre leur désaccord avec l’idée d’abandonner des programmes sous prétexte d’un faible taux de diplomation (L’Acadie Nouvelle) et d’une faiblesse au niveau de critères comme «la valeur sociale», dont la mesure, pour Marie-Noëlle Ryan, tient du mystère. Kevin Arseneau déplore pour sa part le fait que les programmes sous la menace du couperet sont tous du domaine des sciences humaines et sociales; du même souffle il laisse entendre que les efforts de recrutement nécessaires ne sont peut-être pas déployés par l’UdeM pour combler ces lacunes.
Les recommandations demeurent provisoires pour l’instant, répétons-le.
La semaine dernière, le juriste et professeur Michel Doucet annonçait qu’il ne prendrait plus de nouveaux dossiers liés aux droits linguistiques. Ces causes, qui sont souvent très longues et rapportent peu, attirent difficilement la relève, cependant. Quelques futurs diplômés de la faculté de droit de l’UdeM ont réagi aux propos de Me Doucet, se disant intéressés par les causes linguistiques (L’Acadie Nouvelle, 22 octobre, p. 8), malgré leurs nombreux désavantages. Espérons que le flambeau ne sera pas trop difficile à passer pour Me Doucet, qui s’achemine graduellement vers la fin d’une longue et très active carrière dans la défense des droits linguistiques des minorités acadiennes et francophones!
Deux lettres d’opinions se sont renvoyé la balle au sujet des controverses ayant fait surface à l’UdeM cet automne, et des querelles médiatiques qui ont suivi, certains jugeant bénéfique de crever l’abcès, et jugeant trop affectée l’indignation de certains réfractaires (L’Acadie Nouvelle), alors que d’autres adoptent une ligne plus modérée en posant la question, légitime, à savoir si les réactions de l’UdeM dans l’affaire LaPierre (à qui le recteur suggère de retirer son éméritat) n’ont pas été excessives (L’Acadie Nouvelle, 25 octobre, p. 17).
Il est certain que les épreuves de la transparence pour l’UdeM ne tirent pas encore à leur fin, un an à peine après son passage sous la Loi de l’accès à l’information. C’est un peu comme aller fouiller sous votre lit, on ne sait jamais ce qui va sortir. Et il sera toujours délicat de juger les décisions d’autrefois à l’aune des mœurs d’aujourd’hui.
Et en ce frais vendredi d’automne, on apprend dans les pages du Telegraph-Journal que STU va réduire l’augmentation imposée aux étudiants canadiens dans son dernier budget (Telegraph). On s’en souvient, STU avait ri de la recommandation du gouvernement de limiter l’augmentation des droits de scolarité à 150$, le printemps dernier. Le résultat? 434$ d’augmentation à la rentrée 2013.
Donc, STU, après avoir rencontré le nouveau ministre de l’Éducation postsecondaire, de la formation et du travail, Jody Carr, réduira à 250$ (ce qui est encore loin au-dessus des limites proposées par le gouvernement) l’augmentation pur cette année, tout en garantissant qu’au cours des quatre prochaines années l’augmentation des droits de scolarité ne pourra pas dépasser 3% plus 170$. Ce plan de quatre ans vise à augmenter les droits de scolarité de STU jusqu’à atteindre la moyenne provinciale.
Le gouvernement augmente aussi la subvention de fonctionnement de STU (qui était sous-financée dans la vétuste formule de financement actuelle) de manière permanente, la bonifiant de 225 000$ annuellement.
Mais, et peut-être me trouverez-vous paranoïaque, si les droits de scolarité de STU augmentent –vous savez qu’ils sont les plus bas de la province- la moyenne provinciale ne va-t-elle pas monter, elle aussi? Les mêmes arguments vont-ils revenir dans quatre ans?
Il s’agit quand même d’une première action relativement rapide pour Jody Carr (n’en déplaise à Danny Soucy), qui laisse également entendre qu’une annonce importante sur le financement des universités du N-B pourrait venir aussi tôt que la semaine prochaine. Ça sent le pluriannuel. Mais c’est l’automne, je sens peut-être juste les feuilles qui pourrissent.
mardi 22 octobre 2013
Un Acadien errant…
par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
L’Université de Moncton, je ne vous l’apprend pas, a été récemment aux prises avec de fortes critiques à l’égard de la qualité du français chez ses étudiant(e)s et ses diplômé(e)s. Le tout à débuté comme une guerre de clochers entre profs (comme c’est souvent le cas) qui a débordé dans les médias, puis s’est étendue au reste de la communauté. La FÉÉCUM n’a pas été exempte, mais en bout de ligne des actions ont été entreprises pour régler le problème que nous avions soulevé au sein de cette controverse (Info-FÉÉCUM), et qui touchait aux droits des étudiant(e)s plutôt qu’ à la question de la qualité de la langue.
Mais cette question demeure. C’est pourquoi le Conseil de la langue française de l’UdeM soumet actuellement à l’opinion de la communauté universitaire des trois campus son projet de nouvelles exigences linguistiques (CLF).
En gros, il est proposé d’établir des normes plus strictes en ce qui a trait à la correction de la langue écrite dans les travaux universitaires. Cela s’opère spécifiquement afin d’encourager les étudiants et étudiantes à châtier un tantinet leur langue, de l’avis de tous dépossédée de ses glorieux atours d’antan, voire de l’élan bucolique que lui insufflaient jadis nos aïeux par les lyriques envolées de leurs vertueuses déclamations.
Nonobstant axiomatique tergiverse parcimonieux.
La proposition du CLF inclut trois options : une raisonnable mais molle, l’autre un peu plus salée mais encore réalisable, et une troisième plutôt extrême. Cela porte à croire que l’on sache d’emblée laquelle sera retenue, mais qu’on les présente toutes pour satisfaire les critiques. À vous d’en juger, les voici :
1) Pénalité d’une seule lettre pour les travaux faits à la maison;
2) Comme la proposition 1), mais en y ajoutant les examens;
3) Pénalité maximale d’une lettre (travaux et examens) pour les cours de niveau 1000 et 2000; de deux lettres pour les niveaux 3000 et 4000; et de trois lettres pour les cours de niveau 5000.
Peu importe l'option qui sera choisie en bout de ligne, il y a un problème (allez aux toilettes maintenant, parce que ça va être long):
Si les travaux sont notés différemment des examens (option 1), peut-on dire que la note finale reflète le niveau de maîtrise de la langue? Il demeure que cela semble être la meilleure option, en ayant un impact potentiel sur les notes (ce qui forcera au moins une relecture attentive), sans forcément mettre la réussite en péril. Suivant cette option, les étudiant(e)s doivent surtout savoir utiliser la quantité d'outils accessibles pour améliorer leur expression écrite. On peut croire qu’une certaine proportion d’étudiant(e)s verra ses notes en souffrir, mais si un réel effort est déployé tant au niveau de la langue que du contenu, tout le monde devrait pouvoir s’en tirer relativement bien
Donc, il s’agit de l’option qui causera le moins de heurts, tout en entretenant l’idée que l’Université agit pour redresser la situation. C’est pourquoi j’imagine que ce sera probablement celle qui sera retenue et appliquée en bout de ligne. Mais c’est plutôt mou.
Si tous les travaux (incluant les examens en classe) sont soumis à des exigences linguistiques pouvant retrancher une lettre de la note finale (option 2), il risque d’y avoir plus de conséquences immédiates et directes pour les étudiant(e)s.
En fait, deux choses risquent de se produire : soit ceux et celles qui connaissent déjà des difficultés face au contenu du cours verront leurs chances de succès s’amoindrir, soit les profs vont corriger moins strictement pour éviter que cela se produise. J'ai vu cela arriver, tant comme étudiant que comme correcteur: il n'y a aucune raison de croire que cela sera différent en présence d'exigences plus sévères. Vous avez peut-être déjà eu un prof qui a majoré la note d’un test ou d’un travail quand la moyenne de la classe est trop basse ou le taux d’échec anormalement élevé? Ça pourrait arriver plus souvent, et finalement on n’aura aucunement travaillé pour régler le problème, qui est d'améliorer la qualité de la langue.
Et puis, la question de la qualité de la langue chez les professeurs se pose également : est-ce que tous ont la capacité de refléter ces exigences linguistiques dans leur pratique professionnelle, tant au niveau de l’enseignement que de la correction? Et cela, c’est encore sans parler de la problématique potentielle quand la correction des travaux d’un même cours peut être affectée à un(e) ou plusieurs correcteurs ou correctrices, dont les compétences linguistiques peuvent également varier, malgré le soin apporté dans la sélection de ces individus.
Enfin, si les exigences deviennent plus (et aussi) sévères dans les cours 3000, 4000 et 5000 (option 3), les moyennes cumulatives pourraient bien chuter et ce n'est pas dans l'intérêt des étudiant(e)s, dans la perspective de passer au 2e ou 3e cycle, ou même d'entrer sur un marché du travail très compétitif. Plus de rigueur dans leurs travaux venant de ces étudiant(e)s est une attente raisonnable, mais la transition pourrait s’avérer extrêmement difficile pour les premiers groupes qui y seraient soumis.
On imagine que les nouvelles exigences seront appliquées à partir de la 1ère année d'une cohorte donnée (et des suivantes bien sûr). C’est la manière logique de procéder en vue d’une transformation durable. Et encore là, ce serait injuste pour cette cohorte puisque tous les étudiants plus avancés (incluant certains suivant les mêmes cours au même moment, et possiblement dans les mêmes classes) en seraient exemptés. D’ailleurs, ça ne serait pas plus évident pour les professeurs qui enseignent des cours se classant dans plus d’une catégorie au niveau des exigences, et encore moins pour les correcteurs.
Malgré l'importance du français dans la mission de l'Université, est-il sage de la faire primer (dans le contexte où trois lettres peuvent être retranchées) sur les compétences acquises en vertu des programmes universitaires; un(e) étudiant(e) peut être extrêmement compétent(e) dans son domaine, même si la qualité de son français écrit laisse à désirer. Et malheureusement l'anglais demeure, dans bien des domaines, la langue la plus importante à maîtriser même pour ceux et celles qui auront étudié en français.
La proposition du CLF soulève donc une masse de questions. En clair, la proposition 1 semble la seule qui ait une réelle chance de fonctionner. Pensez-en ce que vous voudrez, mais malgré l'importance du français dans la mission de l'UdeM, elle demeure une université; et la valeur d'un diplôme universitaire devrait être axée sur les compétences universelles et transférables qui y sont acquises; c'est injuste pour l'étudiant(e) de voir sa moyenne cumulative souffrir à cause de ses compétences linguistiques, aussi insuffisantes soient-elles. Après tout, rien ne garantit à l’étudiant(e) diplômé(e) de l’UdeM que son milieu de travail sera francophone.
Mais, ici encore, les choses sont infiniment plus complexes.
Par exemple, la langue n’est pas qu’un outil de communication; c’en est également un de compréhension. Or, comprendre le contenu de n’importe quel cours est une condition sine qua non de la réussite, ne diriez-vous pas? En ce sens, la compétence linguistique est déjà enchâssée dans l’expérience universitaire, peu importe les standards officiels qui y sont appliqués.
Tout cela étant dit, les exigences méritent sans doute d’être plus sévères dans certains domaines que d'autres, et que la proposition 1 ne serait peut-être pas suffisante pour EDUC, LING, FRAN, LITT, ICOM, HIST, SCPO, ou TRAD et d’autres encore, bref les domaines où la langue française est l'instrument de travail principal. Mais en sciences, en administration ou en génie? Je ne suis pas convaincu. Encore là, la question de la justice versus l’objectif versus la pertinence des exigences linguistiques (c’est une dialectique mexicaine!) se pose. Une autre question s’ajoute : l’UdeM peut-elle, à elle seule, guider une génération entière de locuteurs francophones hors des méandres de la semi-littératie?
Petit fait amusant : le terme «littératie» est un anglicisme. Merci, Robert!
Je pense qu'il faut une réelle transformation de l'approche vis-à-vis les exigences linguistiques à la fois au niveau scolaire et postsecondaire si on veut espérer un véritable changement et l'amélioration durable de la capacité des francophones d'ici à maîtriser leur langue. C’est ce qui semble être l'enjeu fondamental. L'UdeM seule ne peut pas accomplir ce miracle, le système scolaire seul n'y arrivera pas non plus; c'est pour ça qu'il est important de parler de l’éducation comme d'un projet de société parce qu'en bout de ligne (et en début de ligne, tant qu'à ça), c'est la collectivité acadienne et francophone du N-B qui tirera le plus grand bénéfice de l'amélioration de la qualité de la langue (et de la perpétuation du français). Or ici encore, que fait-on de la clientèle internationale de l’Université de Moncton? Comment s’inscrit-elle dans la mission de l’Université dans une perspective linguistique? L’argument culturel s’applique-t-il? La mission de l’Université envers la collectivité acadienne demeure-t-elle pertinente? Le mot «acadienne» est-il le bon? Qui va me crucifier pour avoir osé poser cette question?
Tant d’interrogations surgissent!
C'est un enjeu culturel, linguistique, politique et social… qui déborde largement le domaine universitaire. Oui, l'UdeM a été créée, quelque part, pour affronter cet enjeu, mais on ne peut pas avoir d'espoir réaliste qu'elle réussira, seule, à changer la situation actuelle. Cependant, et le travail du CLF le démontre, l’UdeM a su reconnaître que l’inaction n’est pas une option dans ce dossier.
Nous vous encourageons conséquemment de répondre au sondage.
L’Université de Moncton, je ne vous l’apprend pas, a été récemment aux prises avec de fortes critiques à l’égard de la qualité du français chez ses étudiant(e)s et ses diplômé(e)s. Le tout à débuté comme une guerre de clochers entre profs (comme c’est souvent le cas) qui a débordé dans les médias, puis s’est étendue au reste de la communauté. La FÉÉCUM n’a pas été exempte, mais en bout de ligne des actions ont été entreprises pour régler le problème que nous avions soulevé au sein de cette controverse (Info-FÉÉCUM), et qui touchait aux droits des étudiant(e)s plutôt qu’ à la question de la qualité de la langue.
Mais cette question demeure. C’est pourquoi le Conseil de la langue française de l’UdeM soumet actuellement à l’opinion de la communauté universitaire des trois campus son projet de nouvelles exigences linguistiques (CLF).
En gros, il est proposé d’établir des normes plus strictes en ce qui a trait à la correction de la langue écrite dans les travaux universitaires. Cela s’opère spécifiquement afin d’encourager les étudiants et étudiantes à châtier un tantinet leur langue, de l’avis de tous dépossédée de ses glorieux atours d’antan, voire de l’élan bucolique que lui insufflaient jadis nos aïeux par les lyriques envolées de leurs vertueuses déclamations.
Nonobstant axiomatique tergiverse parcimonieux.
La proposition du CLF inclut trois options : une raisonnable mais molle, l’autre un peu plus salée mais encore réalisable, et une troisième plutôt extrême. Cela porte à croire que l’on sache d’emblée laquelle sera retenue, mais qu’on les présente toutes pour satisfaire les critiques. À vous d’en juger, les voici :
1) Pénalité d’une seule lettre pour les travaux faits à la maison;
2) Comme la proposition 1), mais en y ajoutant les examens;
3) Pénalité maximale d’une lettre (travaux et examens) pour les cours de niveau 1000 et 2000; de deux lettres pour les niveaux 3000 et 4000; et de trois lettres pour les cours de niveau 5000.
Peu importe l'option qui sera choisie en bout de ligne, il y a un problème (allez aux toilettes maintenant, parce que ça va être long):
Si les travaux sont notés différemment des examens (option 1), peut-on dire que la note finale reflète le niveau de maîtrise de la langue? Il demeure que cela semble être la meilleure option, en ayant un impact potentiel sur les notes (ce qui forcera au moins une relecture attentive), sans forcément mettre la réussite en péril. Suivant cette option, les étudiant(e)s doivent surtout savoir utiliser la quantité d'outils accessibles pour améliorer leur expression écrite. On peut croire qu’une certaine proportion d’étudiant(e)s verra ses notes en souffrir, mais si un réel effort est déployé tant au niveau de la langue que du contenu, tout le monde devrait pouvoir s’en tirer relativement bien
Donc, il s’agit de l’option qui causera le moins de heurts, tout en entretenant l’idée que l’Université agit pour redresser la situation. C’est pourquoi j’imagine que ce sera probablement celle qui sera retenue et appliquée en bout de ligne. Mais c’est plutôt mou.
Si tous les travaux (incluant les examens en classe) sont soumis à des exigences linguistiques pouvant retrancher une lettre de la note finale (option 2), il risque d’y avoir plus de conséquences immédiates et directes pour les étudiant(e)s.
En fait, deux choses risquent de se produire : soit ceux et celles qui connaissent déjà des difficultés face au contenu du cours verront leurs chances de succès s’amoindrir, soit les profs vont corriger moins strictement pour éviter que cela se produise. J'ai vu cela arriver, tant comme étudiant que comme correcteur: il n'y a aucune raison de croire que cela sera différent en présence d'exigences plus sévères. Vous avez peut-être déjà eu un prof qui a majoré la note d’un test ou d’un travail quand la moyenne de la classe est trop basse ou le taux d’échec anormalement élevé? Ça pourrait arriver plus souvent, et finalement on n’aura aucunement travaillé pour régler le problème, qui est d'améliorer la qualité de la langue.
Et puis, la question de la qualité de la langue chez les professeurs se pose également : est-ce que tous ont la capacité de refléter ces exigences linguistiques dans leur pratique professionnelle, tant au niveau de l’enseignement que de la correction? Et cela, c’est encore sans parler de la problématique potentielle quand la correction des travaux d’un même cours peut être affectée à un(e) ou plusieurs correcteurs ou correctrices, dont les compétences linguistiques peuvent également varier, malgré le soin apporté dans la sélection de ces individus.
Enfin, si les exigences deviennent plus (et aussi) sévères dans les cours 3000, 4000 et 5000 (option 3), les moyennes cumulatives pourraient bien chuter et ce n'est pas dans l'intérêt des étudiant(e)s, dans la perspective de passer au 2e ou 3e cycle, ou même d'entrer sur un marché du travail très compétitif. Plus de rigueur dans leurs travaux venant de ces étudiant(e)s est une attente raisonnable, mais la transition pourrait s’avérer extrêmement difficile pour les premiers groupes qui y seraient soumis.
On imagine que les nouvelles exigences seront appliquées à partir de la 1ère année d'une cohorte donnée (et des suivantes bien sûr). C’est la manière logique de procéder en vue d’une transformation durable. Et encore là, ce serait injuste pour cette cohorte puisque tous les étudiants plus avancés (incluant certains suivant les mêmes cours au même moment, et possiblement dans les mêmes classes) en seraient exemptés. D’ailleurs, ça ne serait pas plus évident pour les professeurs qui enseignent des cours se classant dans plus d’une catégorie au niveau des exigences, et encore moins pour les correcteurs.
Malgré l'importance du français dans la mission de l'Université, est-il sage de la faire primer (dans le contexte où trois lettres peuvent être retranchées) sur les compétences acquises en vertu des programmes universitaires; un(e) étudiant(e) peut être extrêmement compétent(e) dans son domaine, même si la qualité de son français écrit laisse à désirer. Et malheureusement l'anglais demeure, dans bien des domaines, la langue la plus importante à maîtriser même pour ceux et celles qui auront étudié en français.
La proposition du CLF soulève donc une masse de questions. En clair, la proposition 1 semble la seule qui ait une réelle chance de fonctionner. Pensez-en ce que vous voudrez, mais malgré l'importance du français dans la mission de l'UdeM, elle demeure une université; et la valeur d'un diplôme universitaire devrait être axée sur les compétences universelles et transférables qui y sont acquises; c'est injuste pour l'étudiant(e) de voir sa moyenne cumulative souffrir à cause de ses compétences linguistiques, aussi insuffisantes soient-elles. Après tout, rien ne garantit à l’étudiant(e) diplômé(e) de l’UdeM que son milieu de travail sera francophone.
Mais, ici encore, les choses sont infiniment plus complexes.
Par exemple, la langue n’est pas qu’un outil de communication; c’en est également un de compréhension. Or, comprendre le contenu de n’importe quel cours est une condition sine qua non de la réussite, ne diriez-vous pas? En ce sens, la compétence linguistique est déjà enchâssée dans l’expérience universitaire, peu importe les standards officiels qui y sont appliqués.
Tout cela étant dit, les exigences méritent sans doute d’être plus sévères dans certains domaines que d'autres, et que la proposition 1 ne serait peut-être pas suffisante pour EDUC, LING, FRAN, LITT, ICOM, HIST, SCPO, ou TRAD et d’autres encore, bref les domaines où la langue française est l'instrument de travail principal. Mais en sciences, en administration ou en génie? Je ne suis pas convaincu. Encore là, la question de la justice versus l’objectif versus la pertinence des exigences linguistiques (c’est une dialectique mexicaine!) se pose. Une autre question s’ajoute : l’UdeM peut-elle, à elle seule, guider une génération entière de locuteurs francophones hors des méandres de la semi-littératie?
Petit fait amusant : le terme «littératie» est un anglicisme. Merci, Robert!
Je pense qu'il faut une réelle transformation de l'approche vis-à-vis les exigences linguistiques à la fois au niveau scolaire et postsecondaire si on veut espérer un véritable changement et l'amélioration durable de la capacité des francophones d'ici à maîtriser leur langue. C’est ce qui semble être l'enjeu fondamental. L'UdeM seule ne peut pas accomplir ce miracle, le système scolaire seul n'y arrivera pas non plus; c'est pour ça qu'il est important de parler de l’éducation comme d'un projet de société parce qu'en bout de ligne (et en début de ligne, tant qu'à ça), c'est la collectivité acadienne et francophone du N-B qui tirera le plus grand bénéfice de l'amélioration de la qualité de la langue (et de la perpétuation du français). Or ici encore, que fait-on de la clientèle internationale de l’Université de Moncton? Comment s’inscrit-elle dans la mission de l’Université dans une perspective linguistique? L’argument culturel s’applique-t-il? La mission de l’Université envers la collectivité acadienne demeure-t-elle pertinente? Le mot «acadienne» est-il le bon? Qui va me crucifier pour avoir osé poser cette question?
Tant d’interrogations surgissent!
C'est un enjeu culturel, linguistique, politique et social… qui déborde largement le domaine universitaire. Oui, l'UdeM a été créée, quelque part, pour affronter cet enjeu, mais on ne peut pas avoir d'espoir réaliste qu'elle réussira, seule, à changer la situation actuelle. Cependant, et le travail du CLF le démontre, l’UdeM a su reconnaître que l’inaction n’est pas une option dans ce dossier.
Nous vous encourageons conséquemment de répondre au sondage.
lundi 21 octobre 2013
Coupe FÉÉCUM: Les dieux n'étaient pas avec la Course folle
Vendredi dernier se déroulait la Course folle, 2e épreuve de la Coupe FÉÉCUM, une course à obstacle à travers le campus qui, annuellement, rend la vie difficile aux participants. Mais rarement autant que cette année. Pour une raison ou une autre - et il faut en rire pour ne pas pleurer - des éléments hors de tout contrôle ont fait de leur mieux pour ajouter à la difficulté, pour ne pas dire complètement dérouter l'événement! Tout d'abord, la météo était atroce, au mieux maussade, au pire comme être sous l'eau. Ensuite, une initiative récente pour les employés de l'Université, un rallye vaguement basé sur l'Amazing Race, a brouillé les cartes pour nos équipes. Plusieurs se sont laissé distraire par des indices et activités destinés à cette course-LÀ! (Leurs enveloppes n'avaient pas été enlevées depuis l'activité qui était le jour précédent.) Et on ajoute à la confusion quand nous avons envoyé les joueurs à un indice en ligne, mais au lieu de voir ceci...
...les équipes se sont frappées à un site qui avait « crashé »! GAHHHH!!!! Deux personnes ont perdu leurs clés, une son téléphone (rendu par une autre équipe), et une sa semelle de soulier! Et ce n'est pas toutes les équipes qui ont pus se rendre à la ligne d'arrivée! L'équipe de Droit dû quitter le parcours avant la fin quand leur retard accumulé est devenu écrasant, citant d'autres obligations. (Historiquement, la 2e fois que ça arrive à cette équipe.)
Après cette course qui mis au défi l'endurance, la patience (oh que oui!), l'adresse, le sens de l'observation, la logique, la force, la vitesse, les réflexes et même l'entre-gens de nos compétiteurs... C'est l'équipe de la Faculté d'Administration qui franchie la ligne d'arrivée en premier, grâce à une bonne longueur d'avance pas mal tout le long. Ses quatre membres remportent ainsi un voyage à Montréal gracieuseté de CD Tours et du Bureau-voyage étudiant Le Mondial, et plus d'une centaine de points, ce qui les fait monter de 4 positions à la 3e (à 2 petits points des MAUI), bien que l'équipe d'Athlétisme, première à la 1e épreuve et 2e cette fois-ci, garde pour l'instant sa première position au classement cumulatif.
L'ordre d'arrivée :
1. Administration
2. Athlétisme
3. MAUI
4. Génie
5. Éducation
7. Kiné-Récro (à cause d'une pénalité)
10. Droit (pénalisée pour ne pas avoir complété le parcours)
Oui, ça été dur, mais LE PLUS DIFFICILE EST PASSÉ! Au mois de novembre, nos équipes participeront à un Trivia d'observation ce qui devrait être pas mal « chill» à comparé. On se voit là!
...les équipes se sont frappées à un site qui avait « crashé »! GAHHHH!!!! Deux personnes ont perdu leurs clés, une son téléphone (rendu par une autre équipe), et une sa semelle de soulier! Et ce n'est pas toutes les équipes qui ont pus se rendre à la ligne d'arrivée! L'équipe de Droit dû quitter le parcours avant la fin quand leur retard accumulé est devenu écrasant, citant d'autres obligations. (Historiquement, la 2e fois que ça arrive à cette équipe.)
Après cette course qui mis au défi l'endurance, la patience (oh que oui!), l'adresse, le sens de l'observation, la logique, la force, la vitesse, les réflexes et même l'entre-gens de nos compétiteurs... C'est l'équipe de la Faculté d'Administration qui franchie la ligne d'arrivée en premier, grâce à une bonne longueur d'avance pas mal tout le long. Ses quatre membres remportent ainsi un voyage à Montréal gracieuseté de CD Tours et du Bureau-voyage étudiant Le Mondial, et plus d'une centaine de points, ce qui les fait monter de 4 positions à la 3e (à 2 petits points des MAUI), bien que l'équipe d'Athlétisme, première à la 1e épreuve et 2e cette fois-ci, garde pour l'instant sa première position au classement cumulatif.
L'ordre d'arrivée :
1. Administration
2. Athlétisme
3. MAUI
4. Génie
5. Éducation
7. Kiné-Récro (à cause d'une pénalité)
10. Droit (pénalisée pour ne pas avoir complété le parcours)
Oui, ça été dur, mais LE PLUS DIFFICILE EST PASSÉ! Au mois de novembre, nos équipes participeront à un Trivia d'observation ce qui devrait être pas mal « chill» à comparé. On se voit là!
vendredi 18 octobre 2013
Revue de presse du 7 au 18 octobre
par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Un peu à l’image des emballages spéciaux de l’Halloween, on vous fait un spécial 2 pour 1 sur les nouvelles cette semaine, allez hop!
Il y a deux semaines, pendant que s’estompait –bruyamment- la colère à l’égard des conditions de retraite d’Yvon Fontaine (voir la lettre de Marie-Noëlle Ryan, présidente de l’ABPPUM, dans l’Acadie Nouvelle du 5 octobre, en p. 17, et la réaction d’un groupe de profs de SCPO dans celle du 11 octobre, en p. 19), les étudiants internationaux de l’UdeM mettaient à exécution leur menace de boycotter la Soirée internationale. On parle d’un geste éloquent : l’AÉÉIUM force, à toutes fins pratiques, l’annulation de la Soirée internationale en guise de contestation de la hausse de 999$ qui leur a été imposée le printemps dernier (L’Acadie Nouvelle).
Ironiquement, peut-être, les Caisses populaires acadiennes ouvraient la même semaine un centre de service sur le campus de l’Université de Moncton, pour «séduire une jeune clientèle» (Radio-Canada). Il demeure que la présence des Caisses en remplacement de la Banque nationale semble un choix logique de partenariat pour notre institution.
Toujours à l’UdeM, un partenariat a été mis en place par le gouvernement provincial avec le secteur privé et les universités pour faciliter l’exportation de produits fabriqués au N-B. C’est l’entreprise Fenêtres Nordist, de Shippagan, qui bénéficiera de l’aide de l’UdeM pour développer de nouveaux marchés dans le sud des Etats-Unis et en Amérique du Sud (Radio-Canada). UNB est également impliquée dans ce partenariat. Vous voyez, il y a encore de l’espoir : on a pas forcément besoin de savoir bâtir des pipelines pour savoir à qui les vendre et comment…
Et juste à côté d’UNB, il y a eu réaction officielle de l’AÉNB quant à l’augmentation des droits de scolarité à STU qui a, je vous le rappelle, dépassé les montants recommandés par le gouvernement provincial le printemps dernier (The Argosy). Pat Joyce, président de l’AÉNB, trouve inquiétant que STU ait pu ignorer les recommandations du gouvernement en toute impunité, ce qui peut créer un précédent dangereux dans notre province. Toutes des choses qu’on a déjà dites en mai dernier (Info-FÉÉCUM), quand c’était pertinent de le faire. Foi de quoi, ce que l’AÉNB fait supposément pour les étudiants du N-B, on est capables de le faire mieux tout seuls, et drôlement plus vite, en plus!
Saviez-vous que Gabriel Nadeau-Dubois a lancé dernièrement un livre faisant état de ses réflexions sur le mouvement étudiant du printemps érable? Son bouquin, intitulé Tenir tête, est «une charge antilibérale» de l’aveu de l’auteur lui-même (Le Devoir). Lancé le 10 octobre chez LUX Éditeur, il constitue sans aucun doute une lecture fort intéressante. Disponible sur le site web de LUX au http://www.luxediteur.com/gnd, au coût de 19,95$.
Passons à la semaine du 14-18 octobre. Ha. 14-18.
Eh bien, cette semaine au nom équivoque s’est déroulée –c’est presque approprié- sur la trame d’un conflit né de la poudrière qu’est devenue la question de l’exploitation du gaz de schiste dans la province. D’un côté, SWN Resources et la GRC, de l’autre, les manifestants anti-exploitation. Au «milieu», comme la tumbleweed dans le chemin entre les deux adversaires, le gouvernement Alward, qui va où le porte le vent sans avoir autre chose à offrir lui-même, que du vent.
J’avais un vilain pressentiment que cette affaire finirait par se gâter (Info-FÉÉCUM), du moment où SWN a obtenu une injonction contre les manifestants, que personne ne semblait vouloir –ou pouvoir- leur servir. Finalement, SWN a fait paraître l’injonction dans les journaux imprimés par Irving, en espérant que la première chose que faisaient les manifestants le matin en se levant était de lire leur journal.
Ben voyons donc!
Ça n’a pas marché, et le 17 au matin la GRC est arrivée sur place avec fusils, chiens, boucliers et camouflage pour mettre fin au blocus. C’était un peu brutal, mais au moins ça a le mérite d’être clair. Les médias, tenus à l’écart, nous ont servi plusieurs récits assez semblables de l’échauffourée (tapez «Rexton» dans n’importe quel site des grands médias d’information, même La Presse en parlait!), au cours de laquelle cinq voitures de police ont été incendiées. Mais je vous invite à lire le compte-rendu de Miles Howe, de la Halifax Media Co-op, qui a vécu le tout du côté des manifestants (Halifax Media Co-op). Ce dernier, présent sur les lieux dès le début de l’occupation, a été parmi les quelques 40 individus arrêtés par la GRC au cours de l’affrontement. Une autre lecture intéressante, pour le moins dire.
Ça a bardé. Mais –heureusement- pas de morts ni de blessés sérieux (well, pas de blessures physiques en tout cas) d’un côté ni de l’autre. On apprend ce matin dans l’Acadie Nouvelle, par contre, que le campement des opposants est encore là où la GRC l’a trouvé vendredi, à quelques exceptions près (L’Acadie Nouvelle).
Et entre temps, le 15 octobre, se tenait à l’UdeM une table ronde sur l’exploitation du gaz de schiste, d’où émane un consensus voulant que l’information probante sur l’industrie (dans une perspective autant économique qu’environnementale) manque encore pour justifier l’exploitation de la ressource dans notre province (L’Acadie Nouvelle).
Alors voilà, c’est tout pour…. Ah! J’oubliais Brian Gallant!
Gallant, chef du parti libéral du N-B, a déclaré qu’il abolirait la contribution parentale du calcul de l’aide financière si son gouvernement était porté au pouvoir lors des prochaines élections (L’Acadie Nouvelle, 18 octobre, p. 18, et sur le site officiel du parti libéral). Cet engagement fait écho à ses propos lors de notre récent sommet sur l’éducation. Serait-ce la pointe d’un iceberg?
On l’espère (dans le sens français comme acadien du terme), Brian.
Un peu à l’image des emballages spéciaux de l’Halloween, on vous fait un spécial 2 pour 1 sur les nouvelles cette semaine, allez hop!
Il y a deux semaines, pendant que s’estompait –bruyamment- la colère à l’égard des conditions de retraite d’Yvon Fontaine (voir la lettre de Marie-Noëlle Ryan, présidente de l’ABPPUM, dans l’Acadie Nouvelle du 5 octobre, en p. 17, et la réaction d’un groupe de profs de SCPO dans celle du 11 octobre, en p. 19), les étudiants internationaux de l’UdeM mettaient à exécution leur menace de boycotter la Soirée internationale. On parle d’un geste éloquent : l’AÉÉIUM force, à toutes fins pratiques, l’annulation de la Soirée internationale en guise de contestation de la hausse de 999$ qui leur a été imposée le printemps dernier (L’Acadie Nouvelle).
Ironiquement, peut-être, les Caisses populaires acadiennes ouvraient la même semaine un centre de service sur le campus de l’Université de Moncton, pour «séduire une jeune clientèle» (Radio-Canada). Il demeure que la présence des Caisses en remplacement de la Banque nationale semble un choix logique de partenariat pour notre institution.
Toujours à l’UdeM, un partenariat a été mis en place par le gouvernement provincial avec le secteur privé et les universités pour faciliter l’exportation de produits fabriqués au N-B. C’est l’entreprise Fenêtres Nordist, de Shippagan, qui bénéficiera de l’aide de l’UdeM pour développer de nouveaux marchés dans le sud des Etats-Unis et en Amérique du Sud (Radio-Canada). UNB est également impliquée dans ce partenariat. Vous voyez, il y a encore de l’espoir : on a pas forcément besoin de savoir bâtir des pipelines pour savoir à qui les vendre et comment…
Et juste à côté d’UNB, il y a eu réaction officielle de l’AÉNB quant à l’augmentation des droits de scolarité à STU qui a, je vous le rappelle, dépassé les montants recommandés par le gouvernement provincial le printemps dernier (The Argosy). Pat Joyce, président de l’AÉNB, trouve inquiétant que STU ait pu ignorer les recommandations du gouvernement en toute impunité, ce qui peut créer un précédent dangereux dans notre province. Toutes des choses qu’on a déjà dites en mai dernier (Info-FÉÉCUM), quand c’était pertinent de le faire. Foi de quoi, ce que l’AÉNB fait supposément pour les étudiants du N-B, on est capables de le faire mieux tout seuls, et drôlement plus vite, en plus!
Saviez-vous que Gabriel Nadeau-Dubois a lancé dernièrement un livre faisant état de ses réflexions sur le mouvement étudiant du printemps érable? Son bouquin, intitulé Tenir tête, est «une charge antilibérale» de l’aveu de l’auteur lui-même (Le Devoir). Lancé le 10 octobre chez LUX Éditeur, il constitue sans aucun doute une lecture fort intéressante. Disponible sur le site web de LUX au http://www.luxediteur.com/gnd, au coût de 19,95$.
Passons à la semaine du 14-18 octobre. Ha. 14-18.
Eh bien, cette semaine au nom équivoque s’est déroulée –c’est presque approprié- sur la trame d’un conflit né de la poudrière qu’est devenue la question de l’exploitation du gaz de schiste dans la province. D’un côté, SWN Resources et la GRC, de l’autre, les manifestants anti-exploitation. Au «milieu», comme la tumbleweed dans le chemin entre les deux adversaires, le gouvernement Alward, qui va où le porte le vent sans avoir autre chose à offrir lui-même, que du vent.
J’avais un vilain pressentiment que cette affaire finirait par se gâter (Info-FÉÉCUM), du moment où SWN a obtenu une injonction contre les manifestants, que personne ne semblait vouloir –ou pouvoir- leur servir. Finalement, SWN a fait paraître l’injonction dans les journaux imprimés par Irving, en espérant que la première chose que faisaient les manifestants le matin en se levant était de lire leur journal.
Ben voyons donc!
Ça n’a pas marché, et le 17 au matin la GRC est arrivée sur place avec fusils, chiens, boucliers et camouflage pour mettre fin au blocus. C’était un peu brutal, mais au moins ça a le mérite d’être clair. Les médias, tenus à l’écart, nous ont servi plusieurs récits assez semblables de l’échauffourée (tapez «Rexton» dans n’importe quel site des grands médias d’information, même La Presse en parlait!), au cours de laquelle cinq voitures de police ont été incendiées. Mais je vous invite à lire le compte-rendu de Miles Howe, de la Halifax Media Co-op, qui a vécu le tout du côté des manifestants (Halifax Media Co-op). Ce dernier, présent sur les lieux dès le début de l’occupation, a été parmi les quelques 40 individus arrêtés par la GRC au cours de l’affrontement. Une autre lecture intéressante, pour le moins dire.
Ça a bardé. Mais –heureusement- pas de morts ni de blessés sérieux (well, pas de blessures physiques en tout cas) d’un côté ni de l’autre. On apprend ce matin dans l’Acadie Nouvelle, par contre, que le campement des opposants est encore là où la GRC l’a trouvé vendredi, à quelques exceptions près (L’Acadie Nouvelle).
Et entre temps, le 15 octobre, se tenait à l’UdeM une table ronde sur l’exploitation du gaz de schiste, d’où émane un consensus voulant que l’information probante sur l’industrie (dans une perspective autant économique qu’environnementale) manque encore pour justifier l’exploitation de la ressource dans notre province (L’Acadie Nouvelle).
Alors voilà, c’est tout pour…. Ah! J’oubliais Brian Gallant!
Gallant, chef du parti libéral du N-B, a déclaré qu’il abolirait la contribution parentale du calcul de l’aide financière si son gouvernement était porté au pouvoir lors des prochaines élections (L’Acadie Nouvelle, 18 octobre, p. 18, et sur le site officiel du parti libéral). Cet engagement fait écho à ses propos lors de notre récent sommet sur l’éducation. Serait-ce la pointe d’un iceberg?
On l’espère (dans le sens français comme acadien du terme), Brian.
mardi 15 octobre 2013
mercredi 9 octobre 2013
Débat sur l'éducation lors du Forum citoyen sur l'éducation 2013
Le 25 septembre dernier, quatre leaders politiques du Nouveau-Brunswick se sont prêtés à l'exercice d'un débat sur les enjeux entourant l'éducation (dans le sens large) lors de notre Forum citoyen sur l'éducation au N.-B. Nous sommes finalement en mesure de vous présenter la vidéo du débat. Nous remercions la modératrice, Jeanne d'Arc Gaudet, et les participants Marie-Claude Blais (ministre de l'éducation, PC), Dominic Cardy (chef, NPD), David Coon (chef, Vert), et Brian Gallant (chef, Lib.). Le débat est divisé en 8 courtes vidéos, soit les présentations initiales et finales et chaque question. Le montage n'a éliminé que les mouvements de caméra d'une personne à l'autre et les moments où un chef aurait passé la parole à un.e autre quand on lui aurait donné parole.
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