par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Des recommandations ont été soumises à l’examen du Sénat académique de l’UdeM cette semaine quant à l’abandon de plusieurs programmes (L’Acadie Nouvelle). Un comité du Sénat doit maintenant en examiner le contenu et entendre la réponse des responsables des programmes concernés. Professeurs et étudiants, par la voix de leur représentants, laissent entendre leur désaccord avec l’idée d’abandonner des programmes sous prétexte d’un faible taux de diplomation (L’Acadie Nouvelle) et d’une faiblesse au niveau de critères comme «la valeur sociale», dont la mesure, pour Marie-Noëlle Ryan, tient du mystère. Kevin Arseneau déplore pour sa part le fait que les programmes sous la menace du couperet sont tous du domaine des sciences humaines et sociales; du même souffle il laisse entendre que les efforts de recrutement nécessaires ne sont peut-être pas déployés par l’UdeM pour combler ces lacunes.
Les recommandations demeurent provisoires pour l’instant, répétons-le.
La semaine dernière, le juriste et professeur Michel Doucet annonçait qu’il ne prendrait plus de nouveaux dossiers liés aux droits linguistiques. Ces causes, qui sont souvent très longues et rapportent peu, attirent difficilement la relève, cependant. Quelques futurs diplômés de la faculté de droit de l’UdeM ont réagi aux propos de Me Doucet, se disant intéressés par les causes linguistiques (L’Acadie Nouvelle, 22 octobre, p. 8), malgré leurs nombreux désavantages. Espérons que le flambeau ne sera pas trop difficile à passer pour Me Doucet, qui s’achemine graduellement vers la fin d’une longue et très active carrière dans la défense des droits linguistiques des minorités acadiennes et francophones!
Deux lettres d’opinions se sont renvoyé la balle au sujet des controverses ayant fait surface à l’UdeM cet automne, et des querelles médiatiques qui ont suivi, certains jugeant bénéfique de crever l’abcès, et jugeant trop affectée l’indignation de certains réfractaires (L’Acadie Nouvelle), alors que d’autres adoptent une ligne plus modérée en posant la question, légitime, à savoir si les réactions de l’UdeM dans l’affaire LaPierre (à qui le recteur suggère de retirer son éméritat) n’ont pas été excessives (L’Acadie Nouvelle, 25 octobre, p. 17).
Il est certain que les épreuves de la transparence pour l’UdeM ne tirent pas encore à leur fin, un an à peine après son passage sous la Loi de l’accès à l’information. C’est un peu comme aller fouiller sous votre lit, on ne sait jamais ce qui va sortir. Et il sera toujours délicat de juger les décisions d’autrefois à l’aune des mœurs d’aujourd’hui.
Et en ce frais vendredi d’automne, on apprend dans les pages du Telegraph-Journal que STU va réduire l’augmentation imposée aux étudiants canadiens dans son dernier budget (Telegraph). On s’en souvient, STU avait ri de la recommandation du gouvernement de limiter l’augmentation des droits de scolarité à 150$, le printemps dernier. Le résultat? 434$ d’augmentation à la rentrée 2013.
Donc, STU, après avoir rencontré le nouveau ministre de l’Éducation postsecondaire, de la formation et du travail, Jody Carr, réduira à 250$ (ce qui est encore loin au-dessus des limites proposées par le gouvernement) l’augmentation pur cette année, tout en garantissant qu’au cours des quatre prochaines années l’augmentation des droits de scolarité ne pourra pas dépasser 3% plus 170$. Ce plan de quatre ans vise à augmenter les droits de scolarité de STU jusqu’à atteindre la moyenne provinciale.
Le gouvernement augmente aussi la subvention de fonctionnement de STU (qui était sous-financée dans la vétuste formule de financement actuelle) de manière permanente, la bonifiant de 225 000$ annuellement.
Mais, et peut-être me trouverez-vous paranoïaque, si les droits de scolarité de STU augmentent –vous savez qu’ils sont les plus bas de la province- la moyenne provinciale ne va-t-elle pas monter, elle aussi? Les mêmes arguments vont-ils revenir dans quatre ans?
Il s’agit quand même d’une première action relativement rapide pour Jody Carr (n’en déplaise à Danny Soucy), qui laisse également entendre qu’une annonce importante sur le financement des universités du N-B pourrait venir aussi tôt que la semaine prochaine. Ça sent le pluriannuel. Mais c’est l’automne, je sens peut-être juste les feuilles qui pourrissent.
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