Changement au programme de prêts : les parents appelés à contribuer davantage
Lors du dépôt du premier budget du gouvernement conservateur de David Alward, la population étudiante du Nouveau-Brunswick avait été surprise de sa décision de rétablir la contribution parentale dans la formule permettant de calculer le prêt octroyé aux étudiantes et aux étudiants par le programme provincial. Pourtant, le gouvernement précédent avait été applaudi par les organismes étudiants de partout Canada quand il avait décidé d'éliminer la contribution parentale. En fait, plusieurs voyaient, dans le geste du gouvernement néo-brunswickois, une reconnaissance de l'autonomie des étudiantes et des étudiants. Près de 4500 étudiantes et étudiants vivent présentement, d'une manière ou d'une autre, les conséquences de la réintroduction de la contribution parentale dans la formule de calcul du prêt octroyé. Malgré les conséquences néfastes qu'elle peut avoir sur la population étudiante, le gouvernement tient à sa décision et l'explique en affirmant qu'elle permettra d'économiser près de 1,6 million de dollars par année et qu'elle permettra aux familles de reprendre leur responsabilité en les obligeant à contribuer au financement de l'éducation de leurs enfants. Dans une entrevue accordée au journal L'Étoile, le président de la FÉÉCUM, Ghislain LeBlanc, explique que certaines étudiantes et certains étudiants se retrouvent, présentement, dans des situations difficiles : «Le gouvernement dit que ce sont les familles qui doivent contribuer, mais lorsque les parents, pour une raison ou une autre, décident de ne pas payer, c'est l'étudiant qui doit le faire. Le gouvernement se délaisse de sa responsabilité et la met sur les familles, mais dans la famille [...]». Malheureusement, plusieurs étudiantes et plusieurs étudiants vont devoir trouver des fonds supplémentaires pour combler un manque laissé par la réintroduction de la contribution parentale.
Réduction du budget du Ministère de l'éducation : toujours une priorité
Le District scolaire 01 avait créé tout un tollé quand il avait décidé d'affronter seul le Ministère de l'éducation lors du dépôt du premier budget du gouvernement de David Alward. Le district qui s'occupe de la gestion des écoles francophones du sud-est de la province avait refusé de procéder à des compressions budgétaires en affirmant qu'il n'était pas possible de réduire son budget sans que cela ait des conséquences néfastes sur l'enseignement (notons que le District scolaire 01 est le seul a voir une augmentation de sa population étudiante année après année, tandis que son budget est toujours fixé en fonction de la population étudiante de l'année précédente). Le 27 septembre dernier, les acteurs francophones du monde de l'éducation étaient invités à des consultations organisées par Jody Carr, le Ministre de l'éducation du Nouveau-Brunswick. Lors de ces consultations, les discussions ont gravité autour de la réduction des dépenses du Ministère de l'éducation. Trois pistes ont été explorées, soit au niveau des «fonctions essentielles et [des] services partagés», de la «reddition de compte, [de la] gouvernance et [de l'] organisation» et de «l'utilisation des écoles et [de la] planification de l'infrastructure». À la sortie de la consultation, ce qui a préoccupé davantage les acteurs francophones était la possible fusion des districts scolaires ainsi que la possibilité de voir le Ministère de l'éducation s'attaquer à la dualité qui existe au sein du ministère en question. Selon Ernest Thibodeau, le président du District scolaire 01, la fusion de districts scolaires aurait des conséquences néfastes puisque «les besoins sont tellement différents d'un district à l'autre. [En procédant à un regroupement], ça serait mettre les Acadiens dans une position de se chicaner entre eux et ce serait désastreux». Pour Anne-Marie Gammon, présidente de la Fédération des conseils d'éducation du Nouveau-Brunswick, la fusion des districts scolaire aurait comme conséquence d'augmenter le nombre de déplacements tout comme il aurait comme conséquence «d'éloigner les décideurs [des citoyennes et] des citoyens auxquels ils sont redevables». Pour le moment, le gouvernement se fait rassurant pour la dualité au sein du ministère, mais la fusion de certains districts scolaires demeure sur la table.
Dernier rapport du Conseil canadien sur l'apprentissage : le Canada invité à changer sa façon de faire
Le Conseil canadien sur l'apprentissage (le CCA) a publié son dernier rapport avant de fermer son bureau pour de bon, faute de financement du gouvernement fédéral. Le rapport intitulé Quel est l'avenir de l'apprentissage au Canada?, publié le 11 octobre dernier, brosse un portrait qui est peu flatteur de l'éducation au Canada. Les tendances présentées sont inquiétantes, et ce, à tous les niveaux (soit de la petite enfance en passant par le primaire et par le secondaire pour aller jusqu'au postsecondaire). À l'heure actuelle, près de 55% de la population canadienne qui a entre 16 et 65 ans a de la difficulté à lire (à un point tel que certaines personnes ne réussissent pas à lire des directives de sécurité), les résultats des étudiantes et des étudiants du Canada régressent (quand on les compare à ceux des étudiantes et des étudiants d'ailleurs au monde), les résultats des étudiantes et des étudiants francophones sont en dessous de la moyenne de ceux des étudiantes et des étudiants anglophones, tandis que les résultats des garçons sont en dessous de la moyenne de ceux des filles (les garçons ont aussi tendance à décrocher). En gros, le CCA affirme que le Canada, comme État, manque une vision en matière d'éducation. Même si l'éducation est, selon la Constitution du Canada, de compétence provinciale et que l'implication du gouvernement fédéral se limite souvent au financement de la recherche, le CCA invite les gouvernements provinciaux à s'organiser un conseil des ministres afin de fixer des objectifs nationaux en matière d'éducation tout en veillant à la progression des choses.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire