vendredi 14 décembre 2012

Question d’alt[é]tude, ou question d’att[é]tude ?

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets

Plus on gravit les échelons du monde académique au Canada, plus rares sont les femmes, nous apprend ce mois-ci la revue Affaires Universitaires (AU). En vérité, les femmes, qui comptent en 2012 pour 57,1% des inscriptions au baccalauréat, 54,5% à la maîtrise et 46,7% au doctorat dans les universités canadiennes, accèdent plus rarement aux hautes sphères académiques que leurs collègues masculins

Elles représentent ainsi, dans l’ordre : 42,6% des professeurs adjoints, 36,2% des professeurs agrégés, et 21,7% des professeurs titulaires. Quant aux positions de recherche les plus prestigieuses au pays, les femmes comptent pour 32,4% (niveau 2) et 17,4% (niveau 1) des titulaires des Chaires de recherche du Canada (CRC), et 0% des titulaires des Chaires d’excellence en recherche du Canada (CERC).

Quant à leur répartition entre les disciplines académique, on apprend que 40% des professeures se trouvent dans les sciences humaines, les sciences sociales et de l’éducation, alors que 35% sont dans les sciences biologiques, et enfin 15% dans les sciences physiques, de l’informatique, de l’ingénierie et des mathématiques. Au sein de ces domaines, et on l’a vu plus haut, le nombre de femmes en poste diminue à mesure qu’augmente le rang.

Parmi les explications possibles de cette tendance, l’auteur cite les stéréotypes et préjugés sociaux en lien avec le rôle de la femme, ainsi que le manque de femmes dans des postes de direction, où elles pourraient agir comme mentors et modèles. Des chercheuses ont cité le «climat inhospitalier» du campus envers les femmes, ainsi que temps consacré aux enfants et aux travaux domestiques non-rémunérés comme des facteurs pouvant ralentir ou bloquer le développement de leur profil professionnel.

Foi de quoi, on avance peut-être parfois moins qu’on le pense.

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