La Fédération étudiante y annexe ses six recommandations
D’ici le dépôt du budget du Nouveau-Brunswick à la fin mars, la Fédération des étudiants et étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM) envoie un classique littéraire par semaine au Premier Ministre David Alward pour le conscientiser à l’importance de l’éducation dans le développement économique de sa province. Cette semaine, ce livre est Madame Bovary de Gustave Flaubert.
Chacun des cinq livres choisis porte un message symbolique et est accompagné d’une lettre explicative* envoyée à l’Hon. M. Alward ainsi qu’à d’autres intervenants comme la Ministre et au critique de l’éducation postsecondaire, ainsi qu’aux médias. En envoyant Madame Bovary, le président de la FÉÉCUM, Ghislain LeBlanc, espère offrir une leçon sur la gouvernance : « Dans le roman, le mari d’Emma ne sait pas comment l’écouter, ce qui mène à la tragédie. Nous demandons à M. Alward de ne pas faire la même erreur avec les citoyens de la province. »
La FÉÉCUM y annexe ses six recommandations, faites pendant la campagne électorale, mais toujours d’actualité. Ces revendications peignent un portrait optimal et réalisable du système d’éducation postsecondaire souhaité par les étudiants. « Des paroles qui méritent d’être écoutées, » souligne le président de la Fédération étudiante, « une lecture certainement plus brève que Madame Bovary. » Dans ce document, la FÉÉCUM s’attaque à tous les enjeux de l’éducation postsecondaire, du financement des universités à l’endettement étudiant, en passant par les iniquités dans le système de prêts étudiants.
La Fédération étudiante continuera d’envoyer un livre par semaine jusqu’au dépôt du budget, question d’inspirer le Premier Ministre à respecter ses engagements envers la population du Nouveau-Brunswick tout en soulignant l’importance du rôle de l’éducation dans la prospérité économique de la province.
*La lettre dans son entier :
Monsieur le Premier Ministre,
Nous espérons que vous avez pu trouver le temps nécessaire à la lecture de La Métamorphose de Franz Kafka que nous vous avons fait parvenir la semaine dernière. Cette semaine nous vous envoyons un deuxième classique de la littérature, tel que promis, pour vous faire part de nos préoccupations à l’égard de l’avenir de l’éducation postsecondaire au Nouveau-Brunswick, soit Madame Bovary de l’auteur français Gustave Flaubert.
Il s’agit d’une grande histoire d’amour entre Charles Bovary et Emma, la fille d’un de ses patients, mais après le mariage, une froideur s’empare du couple. Les amoureux d’antan prendront rapidement des routes différentes. D’une part, Charles reste ignorant des problèmes qui affligent son mariage. D’autre part, Emma est profondément insatisfaite des efforts de son mari, et ce, même s’il s’efforce, selon ses moyens, à satisfaire à ses besoins. Mal écoutée, Emma sera poussée vers une tragédie certaine.
Un lien est à faire entre le destin d’Emma et celui des citoyennes et des citoyens de la province. Comme elle, les Néo-Brunswickoises et les Néo-Brunswickois ont des passions et des désirs et il est de votre devoir, en tant que Premier Ministre, d’être à leur écoute et de trouver moyen de les satisfaire. Votre défi est de ne pas partager le destin de Charles. Le seul moyen d’y arriver dépend de votre capacité de répondre aux attentes et aux besoins de la population. Votre courage déterminera comment l’histoire se souviendra de vous.
Afin de vous éclairer l’esprit, et de vous faire part des préoccupations des étudiantes et des étudiants en particulier, nous avons annexé à cette lettre les six principales revendications de la FÉÉCUM (émises au cours de la campagne électorale de septembre dernier). Une lecture plus brève que Madame Bovary, soit, mais des paroles qui devraient être écoutées. Selon nous, pour que notre province devienne compétitive, il est primordial d’améliorer l’accessibilité aux études postsecondaires. Nous ne pensons rien vous apprendre quand nous affirmons qu’une population éduquée est synonyme de prospérité économique. Le seul moyen d’y arriver est d’augmenter l’accessibilité à l’éducation postsecondaire et nous sommes confiants que vous saurez vous inspirer de nos écrits pour y arriver.
En espérant que vous allez apprécier Madame Bovary de Gustave Flaubert et, surtout, vous en inspirer, veuillez agréer, M. Alward, nos plus sincères salutations,
Ghislain LeBlanc, Président FÉÉCUM
Sylvain Bérubé, Vice-président exécutif FÉÉCUM
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