La Fédération étudiante envoie un troisième livre à M. Alward
D’ici le dépôt du budget du Nouveau-Brunswick à la fin mars, la Fédération des étudiants et étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM) envoie un classique littéraire par semaine au Premier Ministre David Alward pour le conscientiser à l’importance de l’éducation dans le développement économique de sa province. Cette semaine, ce livre est Émile ou de l’éducation de Jean-Jacques Rousseau.
Chacun des cinq livres choisis porte un message symbolique et est accompagné d’une lettre explicative envoyée à l’Hon. M. Alward ainsi qu’à d’autres intervenants comme la Ministre et au critique de l’éducation postsecondaire, ainsi qu’aux médias. Selon le président de la FÉÉCUM, Ghislain LeBlanc, Émile ou de l’éducation, est un incontournable quand il s’agit du domaine de l’éducation : « Rousseau nous dit que l’éducation est l’outil nécessaire à la transformation d’un être humain en un citoyen responsable, et l’Histoire lui donne raison. Les gens les plus éduqués sont ceux qui participent le plus dans les institutions publiques et qui rendent les plus grands services à la société. »
La FÉÉCUM ainsi dénonce les compressions budgétaires proposées par le gouvernement provincial et espère encore les enrayer. « Les effets de telles actions ne se feront peut-être pas sentir aujourd’hui, » ajoute le président de la Fédération étudiante, « mais le seront assurément dans les années à venir. Plusieurs politiciens oublient que leurs décisions ont des conséquences au-delà de leur mandat de quatre ans. » Émile ou de l’éducation rappelle, à sa façon, que l’éducation est un projet de vie qui reste important pour plus longtemps qu’un mandat gouvernemental.
La FÉÉCUM continuera d’envoyer un livre par semaine jusqu’au dépôt du budget, question d’inspirer le Premier Ministre à respecter ses engagements envers la population du Nouveau-Brunswick tout en soulignant l’importance du rôle de l’éducation dans la prospérité économique de la province.
*La lettre dans son entier :
Monsieur le Premier Ministre,
Nous espérons que vous avez aimé le premier classique de langue française que nous vous avons fait parvenir : Madame Bovary de Gustave Flaubert. Cette semaine, nous vous en envoyons un autre, toujours dans le but de vous faire part de nos préoccupations à l’égard de l’avenir de l’éducation postsecondaire au Nouveau-Brunswick. Il s’agit d’Émile ou de l’éducation du philosophe français Jean-Jacques Rousseau. Cet ouvrage, même s’il est parut en 1762, reste encore aujourd’hui une référence incontournable lorsqu’il est question de l’importance de l’éducation dans la société.
Jean-Jacques Rousseau nous explique sa façon de voir l’éducation par l’entremise de deux personnages : Émile et Sophie. Dans les pages du livre, Rousseau nous fait voyager à travers les diverses étapes de la vie de ces deux personnages en faisant constamment le lien entre leur âge et l’éducation qu’ils reçoivent. L’importance qu’il accorde à l’éducation et à son rôle primordial dans la société se résume bien dans la citation suivante, puisée à même des premières pages du livre : « Nous naissons faibles, nous avons besoin de force; nous naissons dépourvus de tout, nous avons besoin d’assistance; nous naissons stupides, nous avons besoin de jugement. Tout ce que nous n’avons pas à notre naissance et dont nous avons besoin étant grands, nous est donné par l’éducation ».
Rousseau nous dit que l’éducation est l’outil nécessaire à la transformation d’un être humain en une citoyenne ou un citoyen responsable. L’histoire nous démontre que ce célèbre philosophe avait parfaitement raison : Les être humains les plus éduqués sont ceux qui participent le plus dans les institutions publiques et qui rendent les plus grands services à la société. À travers les écrits de Rousseau, nous voulons vous rappeler, Monsieur Alward, que la partie de la population néo-brunswickoise qui reçoit une éducation de qualité est celle qui rapporte le plus à notre société. Il est donc essentiel de voir l’éducation comme un investissement et non comme un fardeau financier.
Notre recommandation est simple. Il ne faut pas exiger des compressions budgétaires au secteur de l’éducation (de la petite enfance à l’éducation postsecondaire). Les effets de telles actions ne se feront peut-être pas sentir aujourd’hui, mais le seront assurément dans les années à venir. Plusieurs politiciens oublient que leurs décisions ont des conséquences au-delà de leur mandat de quatre ans. Nous espérons, toutefois, que vous aurez le courage de faire autrement, c’est-à-dire de poser une action, en investissant davantage en éducation, ce qui permettra à la société néo-brunswickoise de prospérer.
En espérant que vous allez apprécier Émile ou de l’éducation de Jean-Jacques Rousseau et, surtout, vous en inspirer, veuillez agréer, M. Alward, nos plus sincères salutations,
Ghislain LeBlanc, Président FÉÉCUM
Sylvain Bérubé, Vice-président exécutif FÉÉCUM
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