par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Faudrait vivre sous une roche pour ne pas être au courant de tout ce qui se trame à l’U de M dernièrement : qualité du français, hausse des frais de scolarité, bris de confidentialité, manifestation, on a eu droit à un peu de tout ces derniers jours !
Dès mardi dernier, Kevin Arseneau, nouveau président de la FÉÉCUM, décide de briser la confidentialité à laquelle l’astreint son rôle de gouverneur de l’Université pour révéler le budget prévu par l’institution en 2013-2014. La raison en est à la fois fort bonne et fort simple : l’U de M compte imposer une hausse des droits de scolarité de 150$ aux étudiants et de 1 000$ aux étudiants internationaux (Le Front). La nouvelle, rapidement reprise par les médias francophones, s’est répandue comme une traînée de poudre.
Dans l’Étoile du 11 avril, en p.9, les inquiétudes des étudiants telles qu’exprimées par Kevin Arseneau ont été reprises, et s’y sont ajoutées les attentes de l’ABPPUM, qui se dit encore «optimiste» face au budget : Michel Cardin, président de l’ABPPUM a dit qu’il aimerait voir l’U de M déployer davantage d’efforts et de ressources pour améliorer le recrutement au niveau local. Il n’a pas exprimé d’inquiétudes quant à la qualité de l’enseignement ou des conditions de travail des professeurs de l’U de M. Il est à noter que celles-ci sont de toute manière garanties par leur entente collective, qui en assure non seulement le maintien mais l’amélioration (sur le plan salarial du moins). Rien de tel pour les étudiants qui, comme le craint la FÉÉCUM, vont peut-être devoir «payer la note» pour le déficit è combler au budget en 2013-2014.
La FÉÉCUM a d’ailleurs annoncé une manifestation étudiante ce samedi 13 avril pour signifier son désaccord sur les moyens que compte employer l’Université pour combler le manque à gagner engendré par le gel du financement provincial (Radio-Canada). Le départ de la marche vers Taillon à partir du Centre étudiant est prévue samedi 13 avril à 13h00.
On a également entendu à nouveau parler de la question de la qualité du français : la professeure Marie-Noëlle Ryan a publié une lettre d’opinion à ce sujet (L’Acadie Nouvelle, 9 avril, p.15) réitérant l’importance du problème et l’urgence d’agir pour remédier à la situation. Quelques jours après, le District scolaire francophone Sud annonçait qu’il allait adopter des normes plus strictes en matière de compétence linguistique, en rendant la réussite à un test de compétences langagières semblable celui adopté en 2009 par la Faculté des Sciences de l’éducation de l’Université de Moncton. La note de passage est fixée à 76% (Radio-Canada).
Autre nouvelle digne de mention : dans l’Étoile de cette semaine, en page 4, paraît une lettre d’opinion – signée, entre autres, par de nombreux étudiants de l’UdeM - intitulée «Crandall : le scandale continue». On y apprend que le budget fédéral prévoit octroyer à l’Université baptiste Crandall de Moncton, qui a récemment été pointée du doigt pour ses politiques d’embauche ouvertement discriminatrices envers la communauté LGBT, la somme de 6 millions de dollars cette année pour l’amélioration de ses infrastructures. Le but est de permettre à Crandall de doubler le nombre de ses étudiants. Un autre bel exemple de la bigoterie de l’aile allianciste au sein du parti conservateur du Canada.
Peut-être devrait-on rebaptiser le parti pour mieux refléter ses inclinaisons traditionnalistes ? Me semble que «Parti régressiste-conservateur du Canada», ça ferait plus honnête...
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