par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Vous savez, on a beaucoup dénoncé – avec raison – que les universités extirpent les fonds qui leur manquent dans les poches des étudiants; mais qu’est-ce qui se passe si on cherche dans d’autres poches? Quelques articles intéressants ont fait surface sur le sujet, qu’il me semble pertinent de porter à votre attention.
Vous le saviez peut-être, mais la semaine dernière l’association étudiante de l’Université Saint-Thomas (STUSU), à Fredericton, a proposé un don de 50 000$ à l’institution pour protéger les fonds de bourses aux étudiant(e)s des coupures prévus en raison du gel du financement provincial. Une forte hausse des droits de scolarité est également à prévoir court et moyen terme à STU (CBC).
Les étudiant(e)s ont déjà laissé entendre leur mécontentement à l’égard du budget proposé par STU (The Aquinian) car il laisse supposer que l’augmentation des droits de scolarité dépassera le plafond de 150$ imposé par la province. STU compte ajouter entre 1100$ et 1400$ à la facture des étudiant(e)s en quatre ans, ce qui pourrait signifier un bon de 284$ dès l’an prochain.
Mais si la limite est de 150$...? Ce sera une augmentation de 134$ des frais afférents.
Or donc, la STUSU a proposé ce don de 50 000$ à l’Université, question d’assurer que le montant offert en bourses d’études ne diminuerait pas l’an prochain. Le hic, c’est que la STUSU fait ce don à une condition : les membres de la haute administration doivent accepter une baisse de salaire de 4%.
Et la réponse de STU : un big fat grou non! (CBC)
On voit bien que quand la main est dans l’autre poche, ce n’est pas la même histoire.
Une situation intéressante se développe aussi en Alberta, où les coupures massives dans le budget de l’éducation supérieure (quissé qu’a ever trouvé du pétrole dans un livre anyway?) forcent les institutions à réviser en profondeur tous les aspects de leurs opérations. Le ministre de l’éducation supérieure Thomas Lukaszsuk vient de demander aux institutions postsecondaires un gel des salaires de trois ans (Edmonton Journal), qui ne fait pas du tout l’affaire des syndicats.
Une telle mesure forcerait la réouverture des conventions en place entre employés et universités, ce qui ne sera certainement pas facile à vendre comme idée. Il y a également de forts risques que les syndicats exigeraient des mesures compensatoires pour ce gel, qui ne seraient probablement pas garantes d’économies à long terme pour les institutions.
Les administrations des grandes universités ont déjà amorcé des coupes importantes dans leurs budgets : dans au moins une institution (NAIT) les effectifs administratifs ont augmenté de 139% au cours des cinq dernières années, alors que les effectifs professoraux n’ont augmenté que de 5%.
Une chose est sure, ça incite à réfléchir...
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