Au cas où certains croiraient que la FÉÉCUM ne fait que sauter sur le « band wagon » du livre de Serge Rousselle en demandant pour un ombudsman à l'Université de Moncton, nous avons cru bon d'en faire une petite historique. C'est le 50e anniversaire de l'Université aujourd'hui, donc une chronique Histoire semble de mise.
Selon le récit historique de la FÉÉCUM - Histoire de la Fédération des étudiants et étudiantes du Centre universitaire de Moncton (1969-2009) écrit par Carolynn McNally et publié par l'Institut d'études acadiennes en 2010 et dont je citerai librement dans cet article - les premières tentatives de se munir d’un protecteur des étudiants sur le campus datent de 1971! La FEUM (nom de l'organisme à l'époque) prépare alors un document sur la création d’un comité de protection aux droits des étudiants. En 1977 et en 1978, elle étudie encore une fois la question en espérant qu’un tel comité remplace le comité disciplinaire étudiant considéré inefficace à l’époque. Ce comité idéal serait responsable d’informer les étudiants de leurs droits et des différents recours possibles pour régler un différend. Il permettrait également aux étudiants de réaliser qu’ils sont dans leurs droits d’exiger des meilleurs services à l’Université. Dans son rapport, le comité d’étude exprime son espoir qu’une telle structure encouragerait une nouvelle attitude chez les étudiants, celle de consommateurs avertis : « En partant du point de vue que l’étudiant est un consommateur et qu’il paie pour des services, nous obtenons une nouvelle façon de voir les droits étudiants. »
Par le début des années 80, rien n'a cependant bougé.
Une des répercussions de l’occupation de l’Édifice Taillon en 1982 est une étude sur la liberté d’expression à l’Université de Moncton conduite par l’Association canadienne des professeurs d’université (I.A.C.P.U.) à la demande de l’ABPUM. Ce rapport ne s’intéresse pas seulement aux événements de 1982, mais également aux événements des années précédentes, comme par exemple, les expulsions de 1979 et la censure des étudiants des arts visuels en 1976. À la suite des débats entourant les résultats du rapport, la FEUM se lance dans un dossier revendiquant un ombudsman sur le campus et l’ABPUM recommande la création d’un poste de protecteur universitaire. Un comité tripartite est organisé pour élaborer un rapport sur la possibilité de créer un poste de protecteur étudiant, ce qui n’existe pas au sein des universités du Nouveau-Brunswick, contrairement à plusieurs universités québécoises.
Mais encore, le dossier n'avance pas. Les années 80s passent... Les années 90s aussi... Le nouveau millénaire... 2005, non toujours rien...
En 2007 (ah!), la FÉÉCUM créé un système de plaintes à ses bureaux au Centre étudiant. L’abondance des plaintes reçues, et le sérieux de plusieurs d’entre elles, refait sentir le besoin pour un ombudsman, et la FÉÉCUM entre encore une fois en négociation avec l’administration de l’Université pour qu’elle crée ce poste. Une lettre officielle est envoyée au vice-recteur à l'enseignement et à la recherche en juin 2008, avec un document qui décrit notre optique quant à l’étendue des pouvoirs et responsabilités d’un tel poste, ainsi qu’un compte-rendu du service de plainte avec des statistiques couvrant les mois de septembre 2007 à janvier 2008. Bien que l’Université accepte le bon fondement du poste, un ombudsman se fait encore attendre aujourd'hui.
Chaque année depuis 2008, nous avons remis cet enjeu sur la table, et chaque fois, avons reçu soit des promesses que « ça s'en venait », soit des excuses d'ordre financier.
Demain : Nous publierons la proposition soumise à la haute administration il y a 5 ans. Vu que c'est encore pertinent.
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