Vous le savez sans doute, les salaires des recteurs des universités publiques du N-B ont été rendus publics il y a de cela quelques jours.
Tout d’abord, regardons les chiffres :
D’après les données de la FAPUNB sur le salaire des recteurs, Robert Campbell (Mount Allison), reçoit un maximum de 330 000$, Eddy Campbell (UNB) reçoit un maximum de 350 000$, Raymond Théberge (U de M) reçoit un salaire maximum de 250 000$,et Dawn Russell (Saint-Thomas) reçoit un maximum de 225 000$ annuellement.
Yvon Fontaine, à sa dernière année de mandat, recevait entre 275 000$ et 300 000$ par an. Il n’a reçu aucune prime de départ (car son mandat était terminé), mais l’U de M lui versera cette année son salaire de professeur à la Faculté de droit.
Cela signifie que M. Théberge se classe au 3e rang des recteurs les mieux payés au N-B. Sur 4 en tout. Ça vaut ce que ça vaut… !
Mais le portrait ailleurs au pays ne diffère pas énormément. Certainement, en Nouvelle-Écosse, les salaires versés aux recteurs sont moindres, mais ils sont également bien en-deçà de ceux partout ailleurs au Canada. En 2011, sur les neuf universités publiques de la N-É, cinq versaient à leur recteur un salaire supérieur à 225 000$ (rapport ANSUT). Les données sur les salaires des recteurs ne sont pas divulgués par UPEI, et le recteur de Memorial, Gary Kachanoski, empochait, en 2010, 430 000$ par année, plus allocations et bénéfices (CBC).
Ces allocations et bénéfices ne sont d’ailleurs pas révélés par les universités, en général, sauf sur demande. Soit dit en passant, l’U de M ne verse plus, depuis le début des années 1990, d’allocation pour la demeure du recteur. Jusque là, comme pour d’autres campus comme UNB ou MtA, l’université possédait une maison réservée son recteur. Et ces maisons ne sont pas tout à fait des mini-homes, disons ! Certaines des dépenses du recteur font néanmoins partie de la compensation qui lui est versée pour ses services, suivant le standard de la profession.
Une liste des 10 recteurs les mieux payés au Canada existe, si ça vous intéresse (Maclean’s) et les données provinciales, par institution, sont presque toutes accessibles à la même adresse (Maclean’s).
Quels sont les facteurs qui décident du salaire d’un recteur ? En d’autres termes, pour quoi on paye ? Il s’avère que le rôle et les tâches du recteur sont très diverses, et directement pertinentes à la marque de commerce, comme à la gestion de l’établissement.
Le recteur agit tout à la fois comme diplomate et porte-parole, leveur de fonds, motivateur, administrateur public, stratège, visionnaire, planificateur financier, et médiateur. Ses tâches principales touchent à l’entretien des liens avec la communauté du campus universitaires et extérieure, à son rôle de figure de proue dans les initiatives de financement, ainsi qu’à la vision stratégique de l’établissement en général, en plus de ses tâches de direction. La gestion des affaires académiques et financières, ainsi que les relations avec le personnel et la communauté universitaire relèvent en général des vice-recteurs. Par contre, comme le recteur est redevable au Conseil des gouverneurs, ces affaires finissent toutes par transiter, tôt ou tard, par son bureau.
Certains éléments extérieurs à la tâche déterminent le salaire qui sera versé au recteur, dont l’expérience de travail en milieu administratif, les réalisations académiques et éducatives, et la complexité de l’établissement dont il doit assurer la gestion.
La taille des universités pèse aussi dans l’équation, mais d’une manière relativement limitée. Dans les établissements postsecondaires de l’Ontario, la taille compte pour environ un tiers de la variation observée au niveau des salaires des recteurs. Également, le type d’établissement agit sur les salaires versés, qui sont les plus bas dans les institutions principalement du 1er cycle, et les plus élevés dans les institutions polyvalentes.
En fin de compte, le salaire du recteur découle de deux facteurs principaux, soit la tâche à accomplir (taille et complexité de l’établissement), qui compte pour environ la moitié du salaire versé, et les qualités et l’expérience de la personne comptant pour l’autre. La compétitivité entre les institutions pour l’obtention des personnes les plus qualifiées et les mieux accréditées entre certainement en ligne de compte – c’est-à-dire qu’il faut offrir un salaire comparable à celui qu’offrent les institutions comparables (pour différentes raisons, taille, mission, type, emplacement de l’établissement, et j’en passe) dans l’espoir d’attirer les meilleurs candidats possibles à occuper cette fonction de la plus haute importance pour une université. Les montants qui sont réservés à cet effet dépendront largement de la culture et des attentes entourant la personne du recteur universitaire, et de ce qu’il sera possible de négocier en fonction des exigences, et des besoins perçus par les divers conseils au moment d’embaucher (WCI).
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