par Samuel LeBlanc, vice-président académique de la FÉÉCUM (publié dans Le Front du 18 septembre 2013)
Les étudiants travaillent dans les milieux de stage. Ils se lèvent tôt, font des quarts de travail, ramènent du travail à la maison. La grande majorité des stagiaires ne reçoivent aucun salaire pour ce travail. Pire encore, ils doivent payer des frais de scolarité pour accéder à ce stage. Cette pratique courante est inacceptable. Pourquoi? Parce qu’on demande aux étudiants de payer pour travailler. Tout au mieux, on leur demande de payer pour une formation habituellement offerte – avec un salaire – par les employeurs. Comment palier à cette situation plus que problématique? Les étudiants doivent exiger la rémunération des stages. Au strict minimum, ils doivent exiger un allègement des droits de scolarité pour la période de stage.
La classe étudiante – si on peut la nommer ainsi – se transforme malheureusement en une simple main-d’œuvre bon marché pour les employeurs. C’est ce qu’on appelle en bon français du cheap labour, tout simplement. Certains étudiants doivent d’ailleurs se priver d’un revenu pour effectuer leur stage. Par exemple, les étudiants en sciences de l’éducation effectuent certains stages durant une partie de l’été, ce qui les empêche de gagner un salaire par l’entremise d’un emploi d’été.
Selon les normes d’emploi du Nouveau-Brunswick, les heures de formation sont considérées comme des heures de travail normales et elles doivent être payées lorsque la formation est nécessaire pour le poste et que les heures de formation sont contrôlées par l’employeur. Par conséquent, lorsqu’un employeur embauche un nouvel employé, il est responsable de la formation de ce dernier, et doit payer cet employé lors de cette formation. Pourquoi ce serait différent pour les étudiants qui effectuent un stage en milieu professionnel? On sait pertinemment bien que plusieurs étudiants seront embauchés par les employeurs de ces milieux de stage. On pense bien évidemment au Ministère de l’Éducation et au Ministère de la Santé, entre autres. Puisque ces ministères offrent une formation aux futurs travailleurs, il me semble logique d’exiger de ces mêmes ministères qu’ils paient la note de cette formation, ce que le gouvernement exige déjà des entreprises privées. Par conséquent, le gouvernement provincial devrait – au minimum – offrir une bourse aux étudiants qui effectuent des stages. N’oublions pas que les étudiants sont les futurs travailleurs et qu’ils contribueront financièrement aux coffres de la province et du fédéral. Les frais de scolarité devraient également être allégés pour les stagiaires, considérant les pertes de revenus engendrées et les dépenses supplémentaires qui viennent avec le milieu professionnel, telles que le transport et l’achat d’équipement pour le stage. À défaut d’avoir une ruée vers l’or comme d’autres provinces et territoires, stimulons la création d’emplois étudiants, question d’avoir enfin une solution partielle au grand problème de l’exode vers l’Ouest. Présentement, dans le cadre de leur formation en éducation, tous les étudiants sont obligés de travailler durant 4 mois à temps plein sans rémunération, et en plus, on a le culot de leur imposer le plein paiement des frais de scolarité. C’est complètement aberrant. Les étudiants en sciences infirmières, eux, travaillent un nombre d’heures très élevé durant leur stage, qui est souvent effectué parallèlement avec d’autres cours. Tout cela sans rémunération. Il n’y a aucune aide financière pour diminuer le fardeau des étudiants qui paient leurs repas, leur transport et leur uniforme. Il est plus que temps de mettre fin à ces pratiques abusives.
4 commentaires:
Tout à fait d' accord! J' ai quitté mon emploie pour poursuivre mes études, le moindre serait d' être payer un petit revenu pendant nos stages.
Bof, perso je trouve que ce n'est pas la fin du monde. C'est seulement pour une petite période un stage. Je fais présentement mon stage de quatre mois et je trouve que c'est un bon prix à payer pour une formation et une expérience de travail qui n'a pas de prix. Si on commence à demander des salaires pour nos stages, beaucoup de milieux ne seront plus disponibles par manque de fond (ex: les milieux communautaires dans les stages de travail social).
1) Le gouvernement provincial peut se charger de donner une bourse aux stagiaires, ce qui règle le problème du manque de fonds chez les organismes communautaires.
2) Payer 3000$ (les frais universitaires) pour faire un stage, en plus des frais de transport, de nourriture et autres : Plusieurs étudiants ont de la difficulté à se le permettre. Tant mieux si c'est possible pour d'autres, mais ce n'est pas toujours aussi facile. N'oublions pas que plusieurs étudiants ont un revenu très faible. Faire un stage sans avoir de salaire, c'est une chose. Faire un stage et PAYER pour faire ce stage, il me semble que c'est un peu exagéré. D'ailleurs, l'argent recueillis des frais universitaires ne sert pas à payer le superviseur de stage, il fournit simplement un revenu supplémentaire à l'université (dont une toute petite partie sert à payer la coordination des stages, avec des employés déjà présents).
Bref, tant mieux si tu peux te le permettre. Ce n'est toutefois pas le cas pour bien des étudiants.
Wow... tellement ma situation! Au Bac ès Nutrition, ce n'est pas 4 mois, mais bien 9 mois d'internat non-rémunéré. Cela dit, cela représente 3 semestres à temps plein à défrayer! À noter que durant ce stage, la majorité effectuera 5 semaines de remplacement. Il est temps que ça change! Je comprends que ce n'est pas tous les milieux qui peuvent se permettre de rémunérer un employé en surplus, mais j'aime bien l'idée de la bourse au provincial ou encore d'un dédommagement minimal de la part du milieu !
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