par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Les étudiants internationaux, largement en partie des frais de scolarité (beaucoup) plus élevés dont ils doivent s'acquitter, sont souvent perçus par les étudiants canadiens comme une manne pour les universités. Or, et plusieurs se sont également souvent posé la question, sans doute, qu'est-ce qui les motive à partir à l'étranger, et payer plus cher, pour leur éducation?
En passant, ils paient plus cher que les étudiants canadiens parce que, contrairement aux étudiants canadiens, le gouvernement ne subventionne pas une partie de son éducation. La différence est inclue dans les frais qu'ils doivent débourser directement à l'Université.
Ces raisons sont multiples et varient d'une personne à l'autre: certains recherchent un diplôme auréolé d'un certain ''prestige'', qu'ils ne peuvent obtenir dans leurs institutions locales et nationales; d'autres partent en quête d'une formation qui ne se donne purement et simplement pas dans les institutions qui leur sont accessibles dans leur pays d'origine; d'autres encore partent par goût de l'aventure; pour satisfaire leur curiosité intellectuelle; d'autres encore le font sous la pression de leurs parents; d'autres contre. Bref, ces raisons ne diffèrent pas énormément de celles que les étudiants canadiens suivraient à leur place.
Une chose est certaine: ils partent, idéalement, en ayant entièrement connaissance des contraintes financières qui vont accompagner. C'est en partie le travail des recruteurs universitaires à l'international de les en informer. Et, je l'ai déjà dit dans un blogpost précédent, dans le cas des universités ces recruteurs sont généralement des gens honnêtes, dotés des meilleures intentions. C'est dans les cas où les institutions ont recours à des agences de recrutement que, parfois, les méthodes employées seront trompeuses.
Quoi qu'il en soit, les Universités canadiennes recrutent activement à l'international, ce qui se reflète de manière évidente quand on constate les chiffres: ces étudiants comptent pour 8,5% des étudiants actuellement inscrits dans les institutions postsecondaires canadiennes (Statistique Canada). Cela équivaut à environ 166 000 étudiants pour l'année 2011. Au N-B, les étudiants internationaux comptent pour environ 15% des inscriptions universitaires (17% à l'UdeM).
Une forte proportion de nos étudiants internationaux proviennent du continent africain, où se trouvent plusieurs nations francophones. Ailleurs au Canada (c'est-à-dire dans les universités anglophones) ce sont plutôt les étudiants d'origine indienne et asiatique qui dominent. Là où je voulais en venir, et la raison du titre de mon post, c'est que ce ce côté les prévisions sont moins encourageantes pour les universités.
Ce qui se passe, c'est que la Chine et l'Inde encouragent depuis des années les étudiants à poursuivre des études à l'étranger. Mais pourquoi le faire? Parce que, justement, une fois le retour de ces étudiants (et plus de 60% des étudiants internationaux rentrent dans leur pays après leurs études), ils sont tout désignés pour venir remplir des positions dans les universités en émergence dans leurs pays d'origine. Ces universités acquièrent ainsi, graduellement, plus de crédibilité, plus de prestige, et deviennent plus attrayantes pour les étudiants nationaux. On en est actuellement au point où les universités chinoises et indiennes commencent en effet à attirer de plus en plus de Canadiens!
Alors, bien qu'il soit injuste de parler d'une manne internationale, parce qu'en termes absolus les étudiants canadiens rapportent autant aux universités (en raison des subventions), on peut dire que, dans certains cas, le nombre d'étudiants internationaux est appelé à diminuer à moyen et à long terme, ce qui mettra sans doute en péril financier certaines institutions qui ont appuyé leur croissance sur les internationaux.
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